VENDEE : LES SABLES D’OLONNE
« Les vacances aux Sables d’Olonne, c’était une chanson d’automne… » c’est ce que chantait jadis Sardou… La belle station balnéaire desservie par le train depuis 1866, autrefois célèbre pour la pêche à la baleine puis à la morue, n’a cessé d’évoluer pour devenir, aujourd’hui, le symbole des grandes courses au large dont la plus prestigieuse, le « Vendée Globe », est renommée dans le monde entier. Prochain départ : Novembre 2024 !
« Les Sables-d’Olonne », c’est surtout la capitale nautique de la Côte de Lumière (Vendée, Région Pays de Loire) avec ses 105 km² en bordure du littoral atlantique. Mais, outre ses attraits sportifs et balnéaires, nous allons aussi aller à la découverte de ses marais (1400 ha), de ses vignes, de sa forêt domaniale plantée de pins, de chênes verts et d’érables qui s’étend sur plus de 9 km… A l’occasion du départ de la Mini-Transat, l’Office du Tourisme nous a conviés à une balade, non exhaustive, autour de ce riche patrimoine.
Balade sur le Remblai et en centre ville
Le Remblai, c’est le nom donné à la promenade du front de mer longeant une plage de sable fin de 3 km, l’une des plus belles d’Europe ! Là, les riches bourgeois ont fait édifier, à la Belle Epoque, de somptueuses villas art déco ou art nouveau avec baies tournées vers l’Océan… Le style dit « régional » y a aussi la part belle pour les résidences secondaires à la mode. Le tout donne une architecture éclectique, diversifiée et originale fréquentée par des poètes ou écrivains comme Alfred de Musset ou Jules Renard…
L’ïle Penotte, juste derrière la promenade est décorée depuis 1997 par la « Dame aux coquillages », Danièle Arnaud-Aubin, artiste locale qui utilise bulôts, bigorneaux, huîtres, palourdes, coquilles Saint-Jacques, moules…. pour créer des tableaux inspirés de la mythologie sur les façades des maisons des rues d’Assas, Trompeuse, de la Navette et des Bains… pour le grand plaisir des touristes-smartphones !
Entre la Mairie et l’église Notre Dame, nous sommes dans le quartier piétonnier, coeur de la ville. Les Halles Centrales, imaginées par un architecte sablais suivant le style « Pavillon Baltard » y ont été restaurées dans le respect de leur conception.
Le quartier de la Chaume
Il faut prendre le bac « Le Passeur » pour atteindre le quartier de la Chaume, le plus ancien des Sables d’Olonne. Typique, avec ses maisons de pêcheurs, ses ruelles, ses nombreux restaurants mais aussi sa grande jetée – protégeant le port de l’ensablement – et son phare vert avec son air de « Tour de Pise » ; le Prieuré Saint-Nicolas qui domine l’entrée du port et d’où la vue est superbe sur la baie ; et enfin, le château Saint Clair qui abrite le Musée de la Mer avec la Tour d’Arundel et ses 135 marches à gravir pour découvrir tout le panorama vendéen !
Les marais salants : une tradition qui se perpétue
Les marais salants du pays d’Olonne ont eu une importance économique pendant des siècles. Aujourd’hui, la tradition se perpétue grâce, notamment, au « Parc d’Aventure du Sel » situé sur 10 ha de marais, très pédagogique et ludique où Sophie, la saunière, vous expliquera tout sur la technique et la récolte du sel qui se déroule de mars à début octobre. « Je suis venue ci, dit-elle, pour piloter les bateaux puis je me suis intéressée à ce métier totalement soumis aux conditions climatiques…
Un petit carré peut rapporter 40 kg de gros sel par jour à condition qu’il fasse beau : la pluie diminue fortement la concentration de sel. » Les marais sont aussi le lieu de prédilection de nombreuses espèces d’oiseaux que l’on peut observer en prenant place à bord des barges du Parc pour une reposante balade au fil de l’eau. Balade qui nous débarquera direct chez Mireille Oasis (voir où manger).
Le Domaine des Granges
Christian et Delphine Nobiron sont des artisans vignerons ayant repris, depuis 10 ans, un petit domaine familial qu’ils ont étendu à. 12 hectares sur 5 communes face à l’Océan. Leur vignoble fait partie de l’AOC Fiefs Vendéens BREM, l’un des premiers de la vallée de la Loire. Vendanges manuelles, certification Agriculture Biologique, la gamme s’étoffe d’une quinzaine de références exprimant ce terroir caillouteux où s’invitent aussi les cépages oubliés. Site : domainedesgranges.fr
A trottinette… ou VTT à travers les vignes du Domaine Saint Nicolas
L’AOC des Fiefs Vendéens est une petite appellation… Cependant depuis plus de 35 ans, Thierry Michon voit en la biodynamie un moyen formidable de dynamiser ses sols en préservant la vie microbienne et végétale. La biodynamie ? c’est une approche globale de la viticulture plaçant le sol, la biodiversité et l’Homme au centre de la réflexion… Il faut croire que cela fonctionne puisque ses vins, que l’on retrouve sur les tables de certains étoilés, sont encensés par la très sérieuse « Revue du vin de France ».
Notre découverte à trottinette (et VTT) part de la cave du Domaine pour passer par les vignes où les vendangeurs sont en plein « boum »… et continue à travers les marais de l’île d’Olonne. Une bien jolie balade accompagnée par Laurent, boss de « Libert-e-trott » qui gère sa petite entreprise locative autour de véhicules tous assistés… Pour ma part, j’ai choisi le VTT car le « gros truc sans selle » ne m’inspirait pas du tout… et je n’ai eu aucun regret à l’usage ! Site : libert-e-trott.com
Après la balade, Clara, la sommelière, propose une dégustation « géo-sensorielle » au coeur des vignes. « Le millésime 2021 sera exceptionnel, dit-elle, nous avons eu une bonne année en tous points ». Le vignoble offre des vins blancs, rosés et rouges issus des cépages Pinot Noir, Négrette, Chenin et Chardonnay. Site : domainesaintnicolas.com
Le départ de la 23ème Mini-Transat
La Mini-Transat est une course en solitaire mythique qui a lieu tous les deux ans depuis 1977. Elle se déroule en deux étapes : une 1ère étape de 1350 milles (7 jours environ) entre Les Sables d’Olonnes et Santa Cruz de la Palma aux Canaries puis une 2ème étape de 2700 milles (2 semaines pour les plus rapides) entre Santa Cruz de la Palma et Saint François en Guadeloupe. C’est donc 20 à 35 jours de course et 4050 milles en solitaire. Créée en 1977 par Bob Salmon dans le but de renouer avec l’esprit aventureux des premières transatlantiques, la Mini Transat est une course en solitaire et sans assistance à bord de voiliers de 6.50 mètres, les plus petits voiliers de course au large du monde !
Initialement prévu le dimanche 26 septembre, le départ de la 23e édition de la Mini Transat a été repoussé de 24 heures. La situation météorologique, avec notamment le passage d’un front annoncé dans la nuit de dimanche à lundi au large de la côte de Lumière, a, en effet, contraint les organisateurs et la Direction de course à modifier le programme afin de garantir un maximum de sécurité aux 90 concurrents. Ces derniers se sont finalement élancés le lundi 27 septembre à 15 heures 30 pour la première étape de l’épreuve (1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma).
Rencontres avec les skippers…
Benjamin Doyen, un parcours sélectif avant la Mini-Transat
« Ce n’est pas rien de décrocher son passeport pour la course, déclare Benjamin, natif de la région parisienne et bercé tout petit par les émissions de « Thalassa » ! La mer m’a toujours attiré, dit-il et dès 20 ans, je me suis installé à La Rochelle pour passer un Brevet d’Etat de moniteur de voile… La Mini-Transat demande deux ans de préparation auxquels s’ajoutent des épreuves qualificatives et bien sûr, la recherche de sponsors pour boucler un budget conséquent. Aujourd’hui, mon bateau « On the Road Again II » est prêt à se mesurer à l’Océan et mon espoir est d’arriver dans les dix premiers. Au large, rien n’est jamais écrit ! ». Quelles sont les trois qualité essentielles selon vous pour mener à bien cette course ? «Rigueur, compétitivité et anticipation… Lorsque la peur vous gagne, c’est justement à cause d’un manque d’anticipation… »
Tim Darni, un sablais de coeur !
Parisien d’origine, Tim Darni jette l’ancre en 2013 aux Sables d’Olonne. « En 2008, j’ai assisté au départ du Vendée Globe, dit-il, ça m’a passionné et je me suis demandé comment on en arrivait à faire ça. Dès lors, l’idée de la Mini a germé… » Tim a toujours navigué avec son père avant de se lancer dans le domaine de la course au large, quelques mois après son Bac. « J’ai acheté mon Mini 6.50. Très rapidement ensuite, j’ai monté ma boîte de préparation de bateaux »…Entre temps, il a bouclé la Transat Jacques Vabre 2013 en double avec Lionel Régnier dans la catégorie des Class40. Le skipper de Sokanaa Jus de canne s’apprête à effectuer sa quatrième transatlantique… mais sa première en solitaire. « La réelle inconnue pour moi est liée au fait de passer autant de jours en mer sans moyen de communication. Mon objectif, lui, est avant tout de réussir à terminer la course… Et si j’arrivais à accrocher le Top 10, alors je serais vraiment content »
Le village de la Mini-Transat et l’Institut Sport Océan
Pendant les 10 jours précédant le départ de la course, locaux et touristes ont déambulé dans le village et apprécié les préparatifs de départ… Grâce à l’ISO (Institut Sport Océan), ils ont même pu embarquer à bord de la goélette Fillao pour emprunter le mythique chenal des skippers ! C’est ce que nous avons fait, aussi, en compagnie de José qui nous a expliqué toutes les activités de formation comme d’animations nautiques qui sont dispensées à l’ISO : stages multiples (adultes et enfants), cours particuliers (glisse, voile, foil attitude…), sorties en voiliers, longe-côte… Toutes les infos sur leur site : institutsportsocean.com
Port Olona, un port de plaisance renommé
Port Olona compte de plus de 1500 anneaux. C’est le point de rendez-vous privilégié des navigateurs. Des skippers de toutes origines ont choisi de s’installer à l’année aux Sables d’Olonne, profitant ainsi des commodités et de la dynamique d’entraide liant les acteurs du monde de la voile, skippers, artisans et entreprises du nautisme. En 2018, le groupe Bénéteau, 1er constructeur mondial a installé le siège de son « Boat Club » à Port Olona. Les adhérents du club ont la possibilité via une plateforme internet de sélectionner le bateau qui leur convient le mieux parmi la gamme pour ensuite rejoindre le large !
Par ailleurs, la construction navale est un secteur particulièrement dynamique : ici, on construit des bateaux de plaisance tels que des catamarans de luxe chez Privilege Marine, des voiliers J80 chez J Composite, les Ovni (voiliers privilégiés pour un tour du monde en famille) chez Alubat, mais aussi des patrouilleurs, vedettes garde-côtes aux chantiers OCEA vendus partout dans le monde.
Reportage Texte & Photos Dany Antonetti
CARNET DE ROUTE
Y ALLER : Aéroport de Nantes à 75 km ; Gare SNCF (TGV), en voiture…
OU LOGER ?
Le Kyriad des Sables d’Olonne entre la plage et le port de pêche et de plaisance, tout près du Casino et du Centre des congrès Les Atlantes, bénéficie d’un emplacement exceptionnel. La gare, elle, est à seulement 1,5 km et l’aéroport de Nantes-Atlantique à 75 km. Un parking public (avec supplément) se situe à proximité.
Son rooftop offre une vue unique à 360° sur la ville. Site : kyriad.com
OU SE RESTAURER ?
LA COTRIADE Aux Sables d’Olonne : « La Cotriade » est la part de Poissons réservée aux Marins de retour de pêche. La Tradition voulait que les femmes des marins aillent vendre « La Cotriade » afin d’assurer un revenu supplémentaire.Il s’agit aussi d’une spécialité du sud du Finistère, elle est aux Bretons ce que la bouillabaisse est aux Méditerranéens : un Plat traditionnel et populaire élaboré avec des espèces locales de Poissons. Le ban de poissons et coquillages d’une fraîcheur extrême, invite vraiment à la pause gourmande ! (18, Quai Emmanuel Garnier/02 51 32 58 92)
LA SUITE S’IL VOUS PLAIT
Mélanie Sire a officié dans des établissements tenus par les grands noms de la cuisine française. En commençant par un passage chez Paul Bocuse, en Floride, pendant un an. « J’ai eu cette opportunité à la fin de ma formation au lycée Branly de La Roche-sur-Yon. J’ai débuté en brasserie, puis je suis montée au bistrot. J’ai adoré travailler là-bas. » Elle poursuit ensuite sa montée fulgurante à l’Atelier Étoile, chez Joël Robuchon, à Paris, pendant un an. Site : lasuitesvp.com
MIREILLE OASIS
Dans la forêt des Sables d’Olonne, Mireille Oasis fut une véritable institution jusqu’en 1981 grâce à la présence de nombreux « people » venus se restaurer dans cette guinguette bon enfant. Aujourd’hui, Patrick, le proprio garde ce côté populaire et sert une cuisine familiale aussi évocatrice que la Terrine de Raie à la vapeur ou le Rata de seiche ! A recommander… (06 21 40 22 30)
*** Merci à l’O.T. des Sables d’Olonne pour l’organisation de ce reportage. Merci aussi à Elaine, l’Attachée de Presse pour sa gentillesse et l’exploit d’avoir géré cet immense SUV de Peugeot 100% automatique loué par l’O.T. qui demandait toutes les attentions pour entrer dans le parking du Casino ! Merci aussi aux consoeurs Virginie, Nadia & Fred pour leur bonne humeur !
O.T. SABLES D’OLONNE : lessablesdolonne-tourisme.com
