Escale à Las Vegas, véritable oasis au milieu du désert Mojave
A l’extrême sud-est du Nevada, Las Vegas se traduit en espagnol par « riche vallée cultivée ». En 1855, les austères Mormons (qui avaient déjà fondé Salt Lake City en Utah) y créent un fort pour relier leur ville à l’ancienne piste coloniale allant de Santa Fe à la Californie. Ils l’abandonnent en 1858 poursuivis par les Indiens. Ce n’est qu’en 1905 que le chemin de fer permet le développement de la ville qui prend son véritable essor en 1931 avec l’autorisation des jeux dans le Nevada.
L’ouverture du premier Hôtel-Casino, le Flamingo, en 1946, par le gangster Benjamin Siegel dit « Bugsy » (le petit cafard), marque le début de son développement. La mafia et le syndicat des camionneurs (Teamsters) contribuent à ce développement.
En 1966, le milliardaire Howard Hugues se lance dans des campagnes anti-mafia pour lutter contre l’argent sale déversé sur Vegas. Ainsi attire-t-il de nouveaux investisseurs comme les puissantes chaînes hôtelières. Il passera les dernières années de sa vie à l’Hôtel-Casino « Desert Inn ». Dans les années 80, l’ouverture du « Caesar’s Palace » en fait la capitale mondiale de la boxe et du showbizz.
Las Vegas, c’est une architecture unique au monde. Une débauche de néons multicolores… Des copies de monuments hallucinantes : un sphynx, un obélisque, une pyramide pour Louxor ; New York ses gratte-ciel et sa statue de la Liberté ; Paris, son Arc de Triomphe et sa Tour Eiffel ; l’Italie avec le Bellagio, Caesar et l’Antiquité puis Venise avec The Venetian, ses canaux et ses gondoles ; les îles des Tropiques avec Tropicana ; le désert avec Sahara Palace ; le cinéma avec MGM ; le cirque avec Circus Circus ; l’espace avec Stratosphère…
Las Vegas est à la fois la ville la plus étonnante et la plus ludique des USA. Si elle a bâti sa réputation sulfureuse autour du jeu, elle s’offre une nouvelle jeunesse en devenant capitale mondiale de « l’entertainment » (traduire : amusement, distraction) ainsi qu’un lieu privilégié pour les enfants à l’instar d’un Parc Disney. Ici sont proposés les meilleurs shows de la planète mélangeant magiciens, illusionnistes, Folies Bergères, Broadway, le Cirque du Soleil ou encore Céline Dion qui s’y produit depuis bientôt cinq ans et jusqu’en février 2008.
Le Las Vegas Boulevard ou « Strip » s’étire sur 5,6 km du sud au nord. Plusieurs définitions possibles à ce surnom : d’abord « The Strip » est littéralement une bande, un ruban… Il pourrait donc qualifier la bande lumineuse créée par les néons. Deuxième version : le verbe « to strip » signifie déshabiller, dépouiller, démunir… Il serait parfaitement adapté pour exprimer le peu de chance du joueur par rapport aux « bandits manchots » (slots machins) qui avalent, gloutons, tous les billets verts que vous leur présentez !
Excalibur
The Venitian
Les gondoles à l’intérieur de The Venitian
The Strip
Il faut remonter le Strip à pied pour en apprécier tout le gigantisme mais l’avenue est si longue qu’il sera nécessaire de récupérer la voiture pour atteindre « Downtown » et la rue Fremont du nom d’un pionnier de l’Ouest (19ème siècle), John Fremont.
La rue offre une gigantesque voûte d’acier sur plus de 400 mètres proposant le soir venu, un fantastique « Son et Lumières » gratuit d’une dizaine de minutes.
Plus populaire que le Strip, le quartier offre des hôtels-casinos moins fastueux exception faite du Golden Nugget à la décoration raffinée de marbres italiens et qui a la réputation d’offrir l’un des meilleurs « buffets » de Vegas.
Balade à Red Rock Canyon
Pour qui veut s’évader un peu de Vegas, une journée à Red Rock Canyon National Recreation Area (Gorge de la roche rouge), à une vingtaine de kilomètres à peine (par Charleston Boulevard) sera un dépaysement total. Ici, il y a 400 millions d’années se trouvait une mer chaude et peu profonde. En promenant, si vous observez la roche, vous y découvrirez coquillages ou coraux fossilisés.
Les anciens Indiens d’Amérique des tribus « Pueblo » ont laissé à Red Spring les traces de leur passage avec des pétroglyphes (images gravées) et des pictogrammes (peinture sur roche).
Plus tard, d’autres tribus comme les Païutes du Sud, les Shoshones et les tribus du Bas Colorado y ont laissé des vestiges de leur culture : outils, céramiques… Les Païutes qui vivent encore aux alentours de Las Vegas considèrent Red Rock Canyon comme l’un de leurs hauts lieux culturels.
Un trappeur, marchand de fourrures et citoyen des Etats-Unis d’Amérique, Jedediah Smith, laissa le premier, en 1826, les traces écrites de son passage. Plus tard, les marchands mexicains établirent la « Spanish Trail » (Piste Espagnole) continuation de la piste de Santa Fe. Le pionnier John Fremont passa aussi par là au cours de son exploration du Far West. Une route panoramique payante (5 $) et à sens unique, la « Scenic Loop » fait le tour des gorges sur une vingtaine de kilomètres. Un véritable plaisir des yeux et des objectifs !
Si vous avez le temps de randonner, tous les chemins balisés offrent différents degrés de difficultés. On pratique aussi le VTT , l’escalade et, Far West oblige, le cheval… A certaines périodes, on peut observer les moutons sauvages.
La Vallée de la Mort à « Death Valley National Park »
Quitter Las Vegas par la Route 95 Nord jusqu’au croisement d’Amargosa Valley (Route 373) et l’entrée du parc à « Death Valley Jonction », soit environ 200 km. Ce nom est tiré de l’Ancien Testament pour évoquer un environnement hostile et inhumain. S’étendant sur 161 km de long du nord au sud et sur 8 à 24 km de large, la Vallée de la Mort est le plus grand Parc National des Etats-Unis.
Près du Centre des Visiteurs, à Furnace Creek, une route de 38 km de long traverse la région la plus pittoresque pour aboutir au magnifique panorama de Dante’s View (Le paysage de Dante) qui domine toute la vallée. Autres points d’intérêt sur cette belle route : Zabriskie Point et une petite boucle passant à travers « Twenty Mule Team Canyon » (L’équipage des 20 mules).
Au sud du parc la route suit le bord de la plaine de sel. Elle descend au-dessous du niveau de la mer juste avant Ashford Mill. Au point le plus bas de l’hémisphère Occidentale à Badwater (Le bassin des mauvaises eaux) la route se trouve à 86 mètres au-dessous du niveau de la mer.
Au nord, une petite route mène à Devil’s Golf Course (Le terrain de golf du diable) où le sol se couvre de gros blocs de sel déchiquetés.
La palette des artistes (Artist Drive) est une boucle de 15 km à sens unique qui se parcourt généralement en revenant de Badwater. Les couleurs déposées sur les roches volcaniques par les pigments minéraux donnent des camïeux de jaunes, rouges, violets, pourpres, verts… qui mettent les appareils photos dans un véritable enchantement.
Death Valley est l’endroit le plus chaud (en été, la température dépasse fréquemment les 50°C) et le plus aride des Etats-Unis cependant, malgré l’hostilité de l’environnement plus de 900 espèces végétales poussent dans le parc qui abrite aussi une riche faune : lynx, coyotes, mouflons, serpents, serpents…
