Comment décrire une capitale aussi riche et aussi foisonnante d’énergie ? Ici tout se mélange, l’ancien et l’avant-garde, la valse de Strauss et la Gay Pride, l’art traditionnel et la Sécession…les différentes cultures de toute l’Europe Centrale ! Petite balade, non exhaustive et en images, au sein des lieux les plus représentatifs de Vienne…
Traversée par le Danube, Vienne (Wien en allemand) est la capitale de l’Autriche (1,7 millions d’habitants). C’est aussi la capitale de la région « Bundesland Wien ». D’abord siège du Saint Empire Romain Germanique, elle devint par la suite celui du Royaume Austro-Hongrois. Ici, régnèrent les Habsbourg pendant plus de six siècles jusqu’à la chute de la monarchie en 1918…
Chaque souverain y a laissé sa trace, édifiant des châteaux somptueux, des édifices publics… Jusqu’à François-Joseph, inoubliable Empereur, époux de Sissi, qui y fit dessiner un boulevard circulaire, le « ring » (anneau) complètement révolutionnaire pour l’époque.
Le Ring – dont le projet définitif fut adopté en 1859 – était une réalisation urbanistique unique en Europe. La vieille ville représente le 1er arrondissement ; Elle se trouve à l’intérieur du Ring. Tout le centre est zone piétonne avec ses cafés, pâtisseries, boutiques de luxe…
Tout le long de la Ringdtrasse (que l’on parcourt en tramway), les monuments se succèdent sous l’œil insatiable du photographe : l’Opéra National, le Musée des Beaux Arts et celui d’Histoire Naturelle, le Burgtheater, le Musée des Arts Appliqués (MAK), l’Université, l’église Votive et l’ancienne Bourse. Vient ensuite le Stadpark, puis le Parlement (aux colonnes grecques néo-classiques dont Athena surveille l’entrée), l’Hôtel de Ville « Rathaus » baroque flamboyant (inspiré de celui de Bruxelles) et son beffroi de 98 mètres de haut. Sur son immense place « Rathausplatz » se déroulent les événements d’été (Festival du Film Musical) et d’hiver (Marché de Noël).
Le « MQ », traduire « Quartier des Musées » est l’un des plus grands ensembles culturels du monde inauguré en 2001 avec ses 60.000 m2 et plus de 40 institutions (arts plastiques, danse, architecture, musique, mode, théâtre, nouveaux médias, culture pour les enfants…). Il mélange admirablement l’architecture des anciennes écuries impériales baroques à celle des designers les plus avantgardistes qui ont édifié le Musée Léopold (qui abrite une collection privée), en pierre blanche, le Musée d’Art Moderne (MUMOK), aux imposants murs de basalte gris et la nouvelle Kunsthalle en brique, espace expérimental artistique. La cour intérieure avec ses restaurants, terrasses, cafés et boutiques. Internet : http://www.mqw.at
On dit que les Balkans commencent à Vienne, creuset de l’Europe…
Le Marché « Naschmarkt » saura vous en faire souvenir avec ses odeurs d’Orient et ses étalages exotiques. L’endroit est aussi propice à un stop déjeuner, au milieu des Autrichiens ou simplement à une halte-bière ! Des allées, on admire les belles demeures « Art Nouveau » dont la Majolikahaus à la façade de céramique réalisée par le génial Otto Wagner (1898).
Au bout du marché, le Pavillon de la Sécession à la Coupole dorée inscrit cette devise sur son fronton doré. La coupole ajourée aux feuilles de laurier doré glorifie l’Art. Elle est surnommée le « Chou doré » par les viennois. A l’intérieur, on admire l’imposante fresque « Beethoven » de Gustav Klimt.
Le pavillon, manifeste du Jugendstil, est un joyau de l’Art Nouveau. Au-dessus de l’entrée, trois Furies à têtes de serpents symbolisent « la vie instinctuelle pétrifiée par l’art et réveillée par la vérité de la beauté ». La Sécession est un mouvement intellectuel débuté au milieu des années 1890 qui rejette les contraintes académiques pour promouvoir la création contemporaine sans limites. La Sécession représenta l’Autriche à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Auguste Rodin qui visitait l’exposition déclara aux sécessionnistes : « Vous êtes des artistes qui oublient le présent afin d’œuvrer pour l’avenir ».
L’église Saint Charles « Karlskirche » fut commandée par Charles VI dès la fin de l’épidémie de peste en 1713. Elle est dédiée à Saint Charles Borromée, évêque de Milan pour son dévouement lors de l’épidémie de 1576 et pour son rôle lors du Concile de Trente qui lança la Contre-Réforme. A côté, l’ancienne station de métro de « Karlsplatz » est signée Otto Wagner.
Suivant la légende, les Turcs auraient introduit le café à Vienne en 1683 au cours du second siège de la ville. Le Café Central– avec son décor gothico-mauresque – est parmi les plus représentatifs (Notre photo). Il fut longtemps un café littéraire que Freud et de nombreuses autres personnalités des arts, des sciences, de la littérature, avaient l’habitude de fréquenter. Il se trouve dans le Palais Ferstel (1865) tout près du château impérial.
Vienne, une ville entourée de vignes !
A Vienne, on fait du vin depuis 2500 ans et le vignoble couvre 700 hectares, ce qui est plus qu’anecdotique pour une ville de plus d’un million d’habitants. Le Grüner Vetliner (vin blanc) s’est forgé une solide réputation. Les « Heuriger » sont les maisons de production du vin de la « dernière récolte » ou « vin de l’année » que les viennois vont déguster sur les hauteurs de la cité.
Le château de Schönbrunn, autrefois Résidence d’été des Habsbourg, est le monument le plus visité de Vienne et fait partie du Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO. Marie-Thérèse le fit construire (1696). Elle aimait particulièrement le jaune et par la suite cette couleur fut associée à la famille impériale. Napoléon l’occupa en 1809. C’est là qu’est mort son fils, Duc de Reichstadt. C’est une somptueuse demeure de 1441 pièces comprenant un immense parc et des jardins à la française. Sur la colline, la Gloriette commémore la victoire de Marie-Thérèse sur les troupes de Frédéric II de Prusse (1757).
Pour la visite de Vienne, il faut se procurer la « Vienna Card », un intéressant « Pass » de 72 heures qui donne l’accès gratuit à tous les transports en commun ainsi qu’à de nombreuses réducitons pour les musées et châteaux. En vente au prix de 18,50 Euros.
Remerciements à Inge Millet de La Maison de l’Autriche à Paris (http://www.austria.info) pour l’organisation du séjour ainsi qu’à Hanne Mostecky d’Autriche pro France(http://www.autriche.com) qui a organisé notre séjour à l’Hôtel Altstadt