Autour du lac Millstätter See, le bijou de la Carinthie
Pour situer la Carinthie, il faut monter au-dessus de Venise, traverser Udine et le Frioul (La Carinthie a des frontières avec l’Italie et la Slovénie) pour passer la frontière autrichienne à Villach… C’est le Midi de l’Autriche !
Le premier voyageur arriva au lac de Millstätt en 1869 mais c’est seulement en 1873 avec la liaison ferroviaire que la station fut réellement découverte par les touristes. A la fin du 19ème siècle, les riches citadins de la monarchie austro-hongroise se firent construire les belles villas, sur les berges du lac, que l’on admire encore aujourd’hui. Certaines sont transformées en auberges ou restaurants.
Le lac de Millstatt s’est formé voici 30.000 ans au cours de la période glaciaire. Son bassin résulte de la fonte des glaciers des rivières Möll et Lieser. Long de 11,5 km et large de seulement 1,5 km, il atteint, en son milieu, une profondeur de 142 mètres . Il s’élève à une altitude de 600 mètres. Ses eaux cristallines et exemptes de toute pollution sont – à elles seules – une raison suffisante pour découvrir ce paysage charmant et paisible. Ce séjour en Carinthie sera alors l’occasion de vous débarrasser du stress et du surmenage de la vie quotidienne. D’autant plus qu’ici, les réceptifs jouent sur la carte « wellness », c’est-à-dire la remise en forme et le bien-être engendrés par cette nature généreuse et authentique. Autre atout de la région : le lac offre 1.700 heures de soleil par an et son microclimat est appelé « Trou dans le ciel » à cause de l’air méditerranéen qui vient du sud tandis qu’au nord, les montagnes du Tauern le protègent des nuages et de la pluie… En été, la température du lac est environ de 25°C . Outre la baignade, on y pratique ski nautique, windsurf, voile, pêche et aviron… La Carinthie est vraiment le Midi de l’Autriche !
Entre lac et montagnes (on monte jusqu’à 2.000 mètres !), vous pourrez parcourir 500 km de chemins de randonnée dans les Alpes du Tschiernock, du Goldeck et du Mirnock… Ces sommets marquent quasiment la fin du massif alpin. Le plus haut sommet, le Kamplnock, au nord de Millstatt culmine à 2.101 mètres.
Le village de Döbriach est situé au pied de la mystique montagne Mirnock. C’est la porte d’entrée du Parc National Nockberge . Ce sera notre lieu de séjour à l’Hôtel « Seefischer », au bord du lac (Notre photo ci-dessus) qui se traduit par « Hôtel du Pêcheur du Lac ». Tout près, les « gorges du granit » vous permettront d’aller à la recherche de minerais.
Millstatt, le village des « 1000 Statuts »
La statut du légendaire fondateur de Millstatt, le Duc de Carinthie « Domizian » rappelle sa conversion au christianisme. Il ordonna alors que 1000 statuts payennes soient jetées dans le lac. De cet épisode historique dérive le nom « Millstatt » qui signifie « Mille Statues ». La statut la plus récente (notre photo) a été érigée au bord du lac par Giorgio Igne en 1994. Le projet « Mille Statuae » rassemble tous les sculpteurs du cercle alpin qui viennent souvent travailler en « live » sur la place de la Mairie. L’objectif est de créer à Millstatt 1.000 statuts pour faire du village la galerie en plein air la plus grande d’Europe !
L’ancien monastère bénédictin du 11ème siècle et sa belle église romane abritent la fresque du Jugement Dernier et un cloître du 12ème siècle. Longtemps resté le centre spirituel de la Haute Carinthie, c’est aujourd’hui un musée qui raconte l’histoire locale et fait aussi le point sur les fouilles archéologiques encore en cours dans la région. Il présente aussi un espace « minéraux » recensant toutes les pierres originaires du lieu. Le tilleul, au milieu du cloître est millénaire.
Le plongeoir de Millstatt est le plus vieux de la Carinthie : il fut inauguré en 1930 et devint rapidement populaire grâce à ses 17,5 mètres de haut. C’est le plongeoir le plus élevé d’Europe ! Ici, on admirera encore les villas de style « Habsbourg » construites entre 1875 et 1910.
Sur le lac Millstatt, en barque avec Gottlieb
Ce matin, nous avons rendez-vous avec Gottlieb Strobl au débarcadère afin de tester des barques à rames spécifiques. En effet, Gottlieb les construit de ses propres mains en s’inspirant d’anciens plans d’embarcations viking, indiennes, ou simplement locales. Ainsi ses jolis bateaux de bois – qui prennent parfois l’aspect de gondoles mais beaucoup moins hautes – qu’il met bien deux mois à assembler, sont-ils personnalisés : chacun porte le prénom d’un membre de la famille qui lui est cher (Suzy, Sepp, Kurt, Fritzl…). Gottlieb est un véritable poète amoureux de son lac et intarissable sur la sérénité et la beauté des lieux : « Le seul bruit que vous entendiez est celui du clapotis de l’eau sur les rames…
Le fond est si clair qu’on aperçoit les cailloux à travers… Mes barques peuvent se permettre de naviguer dans tous les recoins du lac (Nous passons facilement entre les arbres, sans bruit comme les canoës des Indiens d’Amérique…) afin d’observer les oiseaux, les poissons et de vraiment s’imprégner de cette nature authentique ! Une seule personne rame, l’autre peut rêver sur le confortable fauteuil… Cela peut aussi être une balade amoureuse, au coucher du soleil, ajoute-t-il… ». La balade est vraiment agréable en compagnie des canards et des cygnes et dans ce magnifique paysage où se succèdent sur les berges les belles villas colorées du 19ème siècle. Il suffit de prendre le rythme pour manier les rames… Même si, à l’arrivée, quelques ampoules apparaissent dans des mains peu rodées au maniement de tels instruments de propulsion…
Le château médiéval de Sommeregg à Treffling fut mentionné pour la première fois en 1237. Juché sur son promontoire il offre une belle vue sur le lac et renferme un musée de la torture…
Le « Massage à 1.000 Mains » avec Arnold
Arnold est un coach sportif pas comme les autres. Il propose une initiation « lake touching experience » c’est-à-dire une autre perception des éléments : l’eau, l’air, les montagnes… autour de la relaxation, de la respiration et de la concentration. Il commence par des exercices soft sur la pelouse, dérivés de la gymnastique orientale, puis vous dirige lentement vers les eaux du lac pour une immersion zen et sensorielle. Et si vous suivez ses prescriptions vous allez arriver à vous débarrasser du stress pour ne plus percevoir que le lac, le ciel et la montagne ! Ces nouvelles méthodes de relaxation font sensation auprès des clientèles de l’Europe du Nord (e-mail :
training.arnold@aon.at).
Le tour du lac à bicyclette…
Quand on partait de bon matin… Pas vraiment nécessaire de partir tôt pour pédaler durant les quelque 30 km de pistes cyclables qui longent le lac ! Les plus rapides font le tour en deux heures… L’Hôtel Seefischer met des bicyclettes à disposition de ses clients pour cette superbe balade qu’il faut commencer par la rive nord (C’est-à-dire du côté de la route) pour un retour dans la forêt ! Le parcours traverse tous les villages bordant le lac et le dénivelé sera seulement de 260 mètres. Et si vous avez chaud, vous pouvez toujours piquer une tête dans « l’eau potable » et extrêmement minérale du lac assurent les dépliants touristiques !
La compagnie de navigation « Millstätter Schiffahrtsgesellschaft » propose des tours sur le lac avec de multiples débarcadères pour pouvoir descendre puis remonter après la balade pédestre. Le tour complet coûte 11 Euros et dure environ 2 heures mais vous pouvez aussi y passer la journée ou aussi prendre le bateau avec votre vélo si le tour entier vous semble trop long…
Edelweiss
Le village de Seeboden est situé à l’autre extrémité du lac. Les parcs fleuris – véritables jardins – sont la fierté locale : Rosenpark, Klingerstorff-Park, Klauber (où se tient chaque année au mois de juillet le festival des « Corps peints ») et Blumenpark. La vieille église de Lieseregg qui a plus de 1000 ans est l’une des attractions du lieu.
A ne pas rater si vous aimez la culture Japonaise : le
Musée des Bonsaïs où Günther Klösch et son épouse ont érigé cet art floral en règle de vie. Ainsi vient-on de loin pour voir la superbe collection – dont des spécimens très vieux et très rares – et écouter les conseils éclairés de cet Autrichien qui pratique la philosophie zen et donne des cours aux passionnés de petits arbres. Internet
: http://www.bonsai.atRandonnée à l’Obermillstätter Almkreuz pour suivre
la « Gentiane » et marcher en balcon au-dessus du lac
Parmi les centaines de kilomètres de sentiers de randonnée parfaitement balisés en Carinthie – même pour les néophytes (comme nous !) en langue allemande – nous avons parcouru celui de la « Gentiane ». En effet, la fleur stylisée bleue sur fond jaune est le point de repère sur tout le tracé affiché en une boucle de 3 heures et demie que nous mettrons – tranquillement – cinq heures à parcourir sous un soleil radieux de septembre.
En quittant le village de Döbriach, il faut rejoindre Dellach puis monter vers Lammersdorf où une toute petite route payante (4,50 Euros) conduit au Refuge de Lammersdorfer (Lammersdorfer Hütte) à 1.644 mètres. A partir de là, on laisse le véhicule au parking du Refuge et commence la randonnée vers le sommet de 2.046 mètres.
Une longue montée (pour un dénivelé positif de 402 mètres !) à travers la forêt puis les alpages – au milieu des vaches en estive occupées à mâcher et peu intéressées par ces passants bucoliques aux dos chargés – permet de jouir d’une vue imprenable sur le lac. De nombreux marcheurs – en famille, entre amis, en couple – accomplissent cette balade tonifiante où le regard est toujours attiré par le bleu profond du lac et ses petits villages disséminés, un panorama de cimes alpines incroyables, des fleurs à profusion qui font le régal du photographe, des glaciers au loin…
Le premier point de vue, agrémenté d’une croix, est le Stana-Mandl (2.063 mètres), à environ 1/3 de la randonnée. Le second (notre photo), aussi doté d’une grande croix de bois est l’Obermillstätter Almkreuz offrant aussi une vue époustouflante à 2.046 mètres d’altitude au-dessus du lac.
A partir de là, la boucle redescend vers Lammersdorfer Hütte. La beauté du paysage vaut vraiment la fatigue de la descente vertigineuse à travers alpages et forêts (même dénivelé en descente !)… On se croirait presque en Corse sur le GR 20 ! De retour au Refuge, il faut s’attabler autour d’une grande bière et écouter les musiciens folkloriques qui jouent pour les convives…
Un neve qui a fondu devient un petit lac
A Spittal, à l’autre extrémité du lac, il ne faut pas manquer le château de Porcia, seul exemplaire de château Renaissance Italienne en Autriche. Construit au 16ème siècle, c’est l’un des plus importants de ce type édifié hors de l’Italie. Avec ses arcades typiques, il est considéré comme un véritable « Palazzo ».
L’Hôtel Seefischer am See
L’Hôtel est situé au bout du lac dans le village de Döbriach. Un endroit paisible et panoramique, point de départ de nombreux chemins de randonnée et entre deux terrains de golf 18 trous. Elisabeth et Michael Florian-Berndl, les jeunes propriétaires des lieux, vous accueillent afin que vous vous sentiez plus un invité qu’un client. Ils sont présents à chaque instant, parlent français et anglais parfaitement et sauront vous faire passer un séjour de rêve dans leur établissement 4* qui bénéficie, en plus, d’une touche familiale, chose rare à notre époque !
« Cette maison appartenait à la famille de ma mère, dit Elisabeth. Mon grand-père, entrepreneur en bâtiment venu de Spittal est tombé amoureux du lieu… Les conditions du fermier qui possédait le domaine étaient de vendre, avec le terrain, la petite pension de famille qui se trouvait dessus… Mon grand-père acheta tout et mis sa sœur aux commandes du petit hôtel. Plus tard, ma mère a suivi des études d’hôtellerie et s’est trouvé en charge de la petite exploitation à seulement 19 ans. A l’époque, il y avait 50 chambres et deux salles de bain ! J’ai grandi à Graz (où mes parents possèdent le Romantik Parkhotel) mais j’ai passé toutes mes vacances ici depuis ma plus tendre enfance. Ma mère a rencontré mon père alors qu’ils travaillaient tous deux dans un hôtel du Vorarlberg (Autriche)…
Curiosité et hasards de la vie : j’ai rencontré mon mari Michael en 1999 (nous nous sommes mariés en 2005) au même endroit où nous travaillions ensemble mais 30 ans plus tard ! Avant notre mariage, Michael a repris des études hôtelières à Vienne. La langue française est commune à la maison : mon père parle couramment, j’ai passé, moi-même deux ans à Paris et notre établissement fait partie de l’association « Autriche pro France » depuis au moins 15 ans… Michael et moi-même pensons que la proximité avec nos hôtes est un plus que peu d’établissements pratiquent encore aujourd’hui…
Depuis que j’ai pris la succession de mes parents, nous avons fait de nombreux investissements : nous avons créé le spa (2003/2004) et repensé la piscine qui alors n’était pas couverte. Désormais, l’espace comprend un jacuzzi, des saunas, des salles de relaxations ou de massages… Nous avons aussi développé « l’Espace Beauté » et l’hiver dernier nous avons ouvert pour la première fois après avoir fait toutes les isolations nécessaires…
Ce début nous a beaucoup encouragés et nous allons continuer pour la saison 2006/2007 avec le principe d’une navette gratuite pour rejoindre les pistes du Bad Kleinkirchheim à 15 km de l’hôtel… Autre chose essentielle pour nous : la table ! Nos hôtes savent qu’ils vont régaler tous leurs sens ici et se fidélisent. Non seulement notre Chef assume parfaitement une cuisine autrichienne, mais il pratique aussi une cuisine internationale de qualité ». En effet, lors de notre séjour nous avons pu déguster un dîner italien, un dîner de gala et un buffet de poissons excellemment composés ! Une adresse à retenir pour découvrir ce coin de Carinthie. Pour connaître tous les tarifs et « packages » proposés :
http://www.hotel-seefischer.atCe reportage a pu être réalisé grâce à la collaboration de l’Office du Tourisme du
lac Millstätter See :
http://www.millstaettersee.at et à celle de l’
Association Autriche pro France qui regroupe de nombreux hôtels de caractère et auberges de tradition qui vous accueillent en langue française :
http://www.autriche.com
