L’île s’étend sur 428 km2 pour 148 km de périmètre côtier. Naxos est la plus grande des Cyclades et le Mont Zas (1004 mètres, Zeus en Français, le maître de l’Olympe) est le point culminant de l’archipel.
Le Dieu des Dieux, Zeus, serait né en Crète mais aurait grandi à Naxos et y aurait reçu le pouvoir au pic de Zas par un aigle apporté par l’éclair. Déjà Hérodote parlait de la « prospère Naxos » : fruits, légumes (ses pommes de terre sont réputées dans toute la Grèce), huile d’olive, variété de fromages et vins y sont produits depuis les temps les plus reculés. Cette riche terre a permis aux Naxiens de vivre en autarcie : ils ne se sont pas tournés vers la mer. De plus, le sous-sol recèle du marbre (la cristalline blanche encore extraite aujourd’hui et qu’on utilisa jadis pour sculpter les statues cycladiques) et de l’émeri qui servait à polir les œuvres sculptées. Des carrières antiques ont été découvertes dans différents endroits de l’île.
Les artistes de Naxos étaient parmi les plus réputés de la Grèce Antique. Ils ont bâti le Sanctuaire d’Apollon à Délos ( 8 mètres de haut) et le Sphinx de Delphes. Bien plus tard, sous la domination vénitienne (en 1207), Naxos devint capitale du duché et les bâtisseurs des grandes dynasties vénitiennes y ont laissé un riche patrimoine architectural : belles maisons de maîtres, blasons au lion, rues marbrées, Kastro…
Les habitants de Naxos ont, paraît-il, un complexe de supériorité : ils se croient « sortis de la cuisse de Jupiter »… Et pour cause ! Ici, Zeus aurait donné la vie à Dionysos le Dieu du vin ! Pour la petite histoire mythologique, on raconte qu’Ariane, fille de Minos et de Pasiphaé, fut abandonnée par Thésée (qu’elle avait aidé à vaincre le Minotaure) sur l’îlot de Palatia. Dyonisos, subjugué par sa beauté, l’épousa et l’emmena vivre sur l’Olympe.
Chora, la belle architecturale
Ici se trouvait la ville mycénienne de Kallipolis, traduction de « la belle ville » (IIème siècle avant J.C.) l’une des plus importantes de la Mer Egée. Les blanches rues étroites du bourg, pavées de marbre, grimpent jusqu’au kastro vénitien (construit en 1207 par les Francs) à l’architecture massive différente de celle des autres Cyclades. C’est le mieux conservé de l’archipel où siégea le Duché de la Mer Egée.
Là était installée une communauté catholique avec sa cathédrale, le couvent des Ursulines et celui des Capucins. L’Ecole de Commerce a été transformée en Musée Archéologique. Sous l’occupation vénitienne, Naxos devint la capitale du duché de l’archipel dont la puissance perdura jusqu’à la fin du XVIème siècle. Autour du château étaient construites les diverses demeures seigneuriales des Vénitiens. Parmi elles, la maison « Domus Della Rocca-Barozzi » de granit et de marbre, transformée en musée mettant en scène la vie quotidienne au Moyen-Age et expliquant l’origine française de la famille « Della Rocca » (originellement Othon de la Roche, son bâtisseur était à la tête de l’armée de la 4ème croisade) italianisée sous l’influence vénitienne. Quant à la famille Barozzi, elle joua un rôle important dans la fondation de la République de Venise et arriva à Naxos après la prise de la Crète par les Turcs.
Pour financer de nouveaux travaux, le musée vend la fameuse liqueur de citron de Naxos et organise des soirées musicales. Construites pour avoir la meilleure défense, les maisons sont toutes mitoyennes et possèdent un jardinet et les rues pavées de pierre sont très étroites (rarement deux mètres). La maison louée par Vangelis (« The Venetiko »,notre photo plus bas) au cœur du centre historique vous permettra même d’avoir les pieds directement sur les fouilles !
Le vestige le plus fameux de Naxos est la « Portara » (grande porte), le portail du grand temple d’Apollon (VIème siècle avant J.C. en marbre et resté inachevé) sur l’îlot de Palatia (les palais) que l’on aperçoit immédiatement en approchant du port. Le niveau de la Mer s’est considérablement élevé au cours des siècles et il semblerait que le portail ait été (au IVème siècle avant J.C.) l’Acropole des Cyclades. Du haut de ses 5,50 mètres, il était le plus vaste édifice de marbre de la Grèce entière. Entrepris par le tyran Lygdamis, il n’a jamais été fini suite au renversement puis à la mort de son commanditaire. De là, par temps clair, on peut apercevoir Paros, Délos, Myconos et Syros…
La chapelle-grotte « Théologaki » s’élève au-dessus de Grotta. A côté, le monastère St-Jean Chrysotome… Il y a plus de 500 églises à Naxos ! Ici, c’est le domaine de la randonnée pédestre et de nombreuses chapelles byzantines blotties dans la campagne agrémenteront vos itinéraires comme l’église byzantine de la Panaghia Drossiani près du village de Moni (VIIème siècle) qui surplombe le golfe de Chora. Grotta, la plage nordique de Chora, la capitale, doit son nom aux nombreuses grottes surgies de l’érosion et des séismes au cours des siècles.
La liqueur de feuilles de citron depuis 1896
A côté de Filoti, au pied du Mont Zas (Zeus) à Chalki, la distillerie de citrons « Vallindras » prépare son élixir depuis plus d’un siècle : la culture des agrumes a été introduite à Naxos dès le XVIIème siècle. En 1896, Marko Vallindras fonde la première distillerie de liqueur de feuille de cédrat (citron). Depuis cinq générations la recette est conservée par la famille qui laisse gentiment visiter ses alambics et propose une dégustation. Au début du XXème siècle, Marko Vallindras a obtenu de nombreuses récompenses internationales et parmi les diplômes, on remarque une distinction accordée par l’Exposition de Marseille de 1904 !
Le Kouros d’Apollonas
Apollonas, au nord-est de l’île, est un village de pêcheurs devenu touristique grâce à son Kouros inachevé (homme nu) de 10 mètres de stature qui gît dans sa carrière de marbre depuis 2.500 ans. Il représenterait Dyonisos. Avec l’autre Kouros archaïque de Mélanès, « Ellinas » (VIIème siècle avant J.C.) couché dans un superbe verger, ils constituent des monuments uniques de l’histoire de l’art plastique de l’Antiquité. Les archéologues s’accordent à dire que des raisons techniques ou matérielles (comme par exemple la mort du commanditaire) ont contraint les bâtisseurs à abandonner leurs créations en l’état. Les villages de l’intérieur méritent vraiment le détour comme Filoti, Apeiranthos qui conserve son architecture de marbre, Koronos ou encore Moni.
Parmi les plages, à l’ouest de Chora, Aghia Prokopis et Aghia Anna avec ses dunes ; au nord, la grande plage d’Abrami Bay, à l’est Lionas ou Moutsouna. Le sud de l’île demeure très peu touristique avec Agiassos ou encore Panormos Bay.
Vangelis Michelopoulos : entre agriculture et tourisme
Vangelis possède une ferme familiale dans le joli village de Galini, à 5 km de Chora. Là, depuis des siècles ses ancêtres cultivent leur potager et soignent le verger. Il faut dire que la nature est particulièrement généreuse puisque orangers, citronniers ou encore mandariniers donnent des fruits deux fois par an ! « Mais la vie est plus dure, en Grèce, dit-il, depuis l’arrivée de l’Euro et il faut trouver de nouvelles sources de revenues ».
Alors Vangelis a eu l’idée de se lancer dans l’agrotourisme (qui en est ici à ses balbutiements) et il a ouvert une petite unité de 9 studios et appartements « Naxos Filoxenia » jouissant d’une vue magnifique sur les montagnes et à seulement 1,5 km de la plage d’Amiti. Les hôtes peuvent participer à la vie de la ferme et cueillir leurs produits directement au potager et les tarifs (surtout hors juillet/août) sont vraiment intéressants. Par ailleurs, Vangelis possède aussi « The Venetiko », des appartements et studios tout équipés dans la vieille ville médiévale de Chora. Certains studios ont « vue sur l’Histoire » grâce à une ouverture vitrée dans le sol qui donne sur les anciennes fouilles !
Parmi les lieux de charme : l’hôtel Anixis, dans la vieille ville, offre un panorama exceptionnel sur la « Portara » et des couchers de soleil inoubliables
Un peu plus loin, vers l’aéroport et les plages (un véhicule s’impose),
IkaroStudios offre tout le confort moderne des studios équipés et à des tarifs défiant toute concurrence (26 Euros en mai) avec sa grande piscine et sa convivialité (Internet :
http://www.ikarosstudios.com). Et parmi les tavernes populaires où on dîne Grec et sans surprise : l’
Ouzerie Galini en direction de l’aéroport (en face de l’Hôpital).