MAROC : Marrakech et sa région
Entre Océan Atlantique et montagnes de l’Atlas, Marrakech la médiévale fut fondée en 1062. Elle devint capitale du Maroc sous trois dynasties (almoravide, almohade et saadiene). D’ailleurs, le nom français « Maroc » dérive de la prononciation portugaisede Marrakech. Les Grecs anciens situaient le mythique Jardin des Hespérides au Maroc. Ici, Hercule aurait accompli le onzième de ses douze travaux consistant à cueillir les pommes d’or de ce fameux jardin situé sur le Mont Atlas !
Ceinte de hauts remparts ocres et rouges et dominée par les sommets majestueux de l’Atlas souvent chapeautés de neiges, Marrakech est une véritable oasis blottie dans une palmeraie aux 100.000 arbres dattiers. C’est la quatrième plus grande ville duMaroc après Casablanca, Fès et Meknès. On la surnomme la Perle du Sud ou la Porte du Sud ou encore la Ville Rouge à cause de sa terre aux teintes qui varient avec l’emplacement du soleil…
Marrakech se divise en deux parties : la Médina inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco depuis 1985 ou coeur historique (dix kilomètres d’enceinte) et la ville nouvelle dont les quartiers principaux sont Guéliz et Hivernage.
Toute visite de la médina – l’une des plus vastes du Maroc et la plus peuplée d’Afrique du Nord – commence par le monument le plus emblématique de Marrakech, la « Koutoubia » ou mosquée des libraires (1120) car elle se situait dans le souk des marchands de manuscrits. Ses 17 nefs, soutenues par des piliers blancs, abritent l’une des plus vastes salles de prière de l’Occident musulman avec quelque 20.000 places ! Son impressionnant minaret s’élève à 77 mètres et chaque face extérieure est décorée de façon différente.
De jolis jardins entourent l’édifice religieux qui donne directement, de l’autre côté de l’avenue, sur la fameuse place Jemaa el-Fna, autre symbole de la cité. La traduction de l’Arabe signifie littéralement « Place des Trépassés » car c’est ici que se pratiquaient les exécutions publiques. L’ambiance ne change pas au fil des décennies même si la terre battue d’autrefois a été remplacée par des carreaux…
Un véritable inventaire à la Prévert se déroule toujours devant vos yeux ébahis d’Occidentaux : calèches, porteurs d’eau, charmeurs de serpents ou montreurs de singes, arracheurs de dents, cracheurs de feu, acrobates, tatoueuses au henné ou diseuses de bonne aventure, marabouts, guérisseurs, conteurs, danseurs, musiciens… Et bien sûr gargotes et restaurants ambulants le tout dans un bruit de percussion et d’odeurs d’épices…Une atmosphère incroyable qui prend forme dès la tombée du jour pour se terminer à l’aube ! A vivre absolument…
Mais Marrakech la culturelle est aussi l’une des villes universitaires du Maroc : « Qadi Iyad » est la plus importante de la région. De nombreux festivals prennent ici leurs quartiers d’hiver dont la « Biennale Arts in Marrakech » créée en 2005 qui est le plus important rendez-vous d’art contemporain au Maroc. A noter aussi que le comédien Jamel Debbouze, franco-marocain, y a créé depuis 4 ans le « Festival du Rire » dont la 4ème édition qui se tenait mi-juin fut un immense succès.
Il semble que la destination soit devenue « tendance » depuis l’arrivée d’Yves Saint Laurent au début des années 70… Marrakech est désormais « The Place to Be » réputée pour sa culture, ses arts, ses traditions et son patrimoine architectural… Les tarifs flambent dans la médina et les ryads s’arrachent à prix d’or au sein de la jetset internationale… Mieux, les villas de milliardaires n’en finissent pas de pousser dans la palmeraie tandis que les parcours de golf et projets immobiliers se multiplient aux portes de la ville… Une urbanisation peut-être un peu excessive, rançon de la gloire…
Le Jardin Majorelle : YSL for ever…
Le Jardin Majorelle fut dessiné par le peintre français Jacques Majorelle, fils du célèbre ébéniste de Nancy. Il y vint pour y soigner une tuberculose et y resta de 1922 à sa mort en 1962. Laissé à l’abandon, le jardin a été sauvé par Pierre Bergé et son compagnon, Yves Saint Laurent, tous deux amoureux du Maroc. Depuis la mort du couturier qui puisa souvent son inspiration dans les couleurs et les senteurs du Maroc, Pierre Bergé a offert le jardin à la municipalité de Marrakech…
Dans la mémoire locale, on appelle ce jardin extraordinaire « Bou Saf-Saf » où se donnent rendez-vous toutes sortes d’oiseaux chanteurs improvisant des concerts entre cactés, bambous, bougainvillés, cyprès, palmiers ou nénuphars sur le bassin bleu. Bleue aussi la maison du peintre qui tranche à merveille avec le vert de la végétation tropicale. On raconte qu’à chacun de ses séjours à Marrakech, Winston Churchill – qui peignait aussi – venait rendre visite à Jacques Majorelle et son atelier d’exception.
Yves Saint Laurent et Pierre Bergé découvrent le jardin Majorelle en 1966, au cours de leur premier séjour à Marrakech. « Très vite nous devînmes familiers de ce jardin, il n’était guère de jours sans que nous nous y rendions. Il était ouvert au public mais il n’y avait presque personne. Nous fûmes séduits par cette oasis où les couleurs de Matisse se mêlent à celles de la nature… Aussi, quand nous avons appris que ce jardin allait être vendu et remplacé par un hôtel, nous fîmes l’impossible pour arrêter ce projet. C’est ainsi qu’un jour (En 1980) nous devînmes propriétaires du jardin et de la villa. Au cours des années, nous avons redonné vie au jardin. » raconte Pierre Bergé.
Yves Saint Laurent disait : « Depuis de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques ». YSL (C’est par ces trois lettres que l’artiste passera à la postérité) est mort à Paris le 1er juin 2008. Suivant sa volonté, ses cendres ont été dispersées dans la roseraie de la villa Oasis. Un mémorial composé d’une colonne romaine posée sur un socle où une plaque porte son nom a été construit dans ce jardin extraordinaire qui est l’un des endroits les plus visités du Maroc !
Essaouira, la bien gardée !
Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’Essaouira avec l’Agence 360 (Evolution2 Maroc) managée par Vincent (Portrait à la fin du reportage).
Essaouira, située sur la côte Atlantique à 180 km à l’ouest de Marrakech : la « bien gardée (à cause de ses fortifications) ou « la bien dessinée » a aussi sa médina inscrite au Patrimoine de l’Unesco. La porte d’entrée du port s’appelle « Porte de la Marine ou de la Tolérance » car y sont représentés les symboles des trois religions monothéistes : la coquille Saint Jacques pour les Chrétiens, le croissant pour les Musulmans et l’étoile de David pour les Juifs.
Après la fondation de Carthage en 814 avant JC, des marchands puniques se dirigent vers l’extrême Occident et passent les colonnes d’Hercule pour y installer des comptoirs. Hérodote écrit « qu’ils y nouent des contacts commerciaux avec les populations indigènes ».
D’ailleurs, depuis le 3ème siècle avant JC, les Berbères se sont organisés en monarchie puis la région est passée sous influence romaine à la suite de la Troisième guerre punique. Rome fait un État client de ce royaume dont le souverain le plus illustre est Juba II qui favorise l’installation de son équipage et le développement de l’industrie des salaisons et de la pourpre. C’est cette seconde activité – une production de teinture à partir d’une variété de murex (un gastéropode), – qui explique la renommée des îles Purpuraires au large d’Essaouira durant certaines périodes de l’Empire Romain.
Cette couleur était synonyme d’un rang social élevé. Déclinée en plusieurs variantes, c’était en fait la seule couleur qui symbolisait le pouvoir tandis que le blanc avait une symbolique religieuse. Pline l’Ancien écrit : « On extrait le précieux liquide des plus grands pourpres, après avoir ôté la coquille ; on écrase les plus petits, vivants, avec leur coquille ; il faut pour cela qu’ils dégorgent leur suc ». On raconte que 12.000 coquillages étaient nécessaires pour produire 1,5 gramme de pigment ! On trouve encore la précieuse teinture au souk comme nous le démontre notre guide (Notre photo ci-contre).
Au 14ème siècle, les marins portugais mesurent les avantages de cette baie et baptisent la ville « Mogdura », déformation probable du nom de Sidi Mogdoul, un marabout local. Ils en font un important comptoir commercial. En 1506, ils y construisent un petit port et plusieurs remparts. Les Juifs ont un statut spécial d’intermédiaires entre le sultan et les puissances étrangères obligées d’installer à Essaouira une Maison consulaire : il y en a jusque dix dans la Kasbah. On les appelle les « Négociants du Roi » ou les « Représentants Consulaires ». Ils ont le monopole de la vente du blé aux chrétiens, celle-ci étant interdite aux musulmans.
En 1764, le sultan Mohammed ben Abdellah décide d’installer à Essaouira sa base navale, d’où les corsaires iront punir les habitants d’Agadir en révolte contre son autorité. Il fait appel à Théodore Cornut, un architecte français à la solde desBritanniques de Gibraltar. Le sultan le reçoit avec tous les honneurs dus à un grand artiste et lui confie la réalisation de la nouvelle ville « au milieu du sable et du vent, là où il n’y avait rien ».
Cornut l’Avignonnais, disciple de Vauban, et qui avait été employé par Louis XV à la construction des fortifications duRoussillon, travailla trois ans à édifier le port et la kasbah, dont le plan original est conservé à la Bibliothèque Nationale de France à Paris. Il semblerait que la seconde ceinture de remparts et la médina aient été dessinées bien après le départ de Cornut : le sultan n’avait pas souhaité prolonger leur collaboration reprochant aux Français d’être trop chers et d’avoir travaillé pour l’ennemi britannique. Avec son plan très régulier, la ville mérite son nom actuel d’Es Saouira, qui signifie « la Bien-Dessinée ».
L’importance d’Essaouira n’a cessé de croître jusqu’à la première moitié du 19ème siècle, et la ville connut une formidable prospérité. On y dénombrait une importante communauté juive : on y compta en effet jusqu’à 17.000 Juifs pour à peine 10.000 Musulmans. La bourgeoisie marocaine accourait y acheter des bijoux… On l’a longtemps surnommée le « Port deTombouctou », car les caravanes chargées d’or, d’épices et d’esclaves venues d’Afrique subsaharienne y étaient négociées et le commerce florissant. Cependant la plupart des Juifs commencèrent à partir après la guerre des « Six Jours » en 1967.
Le déclin commence avec le protectorat français et le développement d’autres ports (Casablanca, Tanger, Agadir). Handicapée par ses eaux peu profondes et ne pouvant pas recevoir les gros bateaux modernes, la ville connaît finalement une renaissance spectaculaire depuis le début des années 1990 due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle. Elle est liée par une opération de coopération avec Saint-Malo, sous l’égide de l’Unesco et jumelée avec La Rochelle.
Face à l’Océan Atlantique parfois coléreux, la Sqala de la Kasbah est une ancienne batterie longue de 200 mètres où sont alignés des canons portugais. C’est sur ces remparts qui abritèrent les corsaires du sultan Sidi Mohammed Ben Abdallahqu’Orson Welles tourna son film Othello. Essaouira est également renommée pour la pratique du windsurf grâce aux vents puissants qui soufflent presque constamment dans la baie ainsi que l’organisation annuelle d’une étape de la Coupe du Monde de Kitesurf.
Coup de coeur : Riad Dar l’Oussia
Coup de cœur pour ce riad de charme, ex-caravansérail situé au cœur des remparts de la médina et des souks. Réhabilité par les maîtres artisans d’Essaouira, il allie style africain, caractère mauresque et esprit européen. Nous y avons déjeuné dans la magnifique salle de restaurant voûtée décorée d’immenses portraits de Berbères. Une belle adresse pour visiter Essaouira ! Lien : darloussia.com
L’arganier, plante emblématique du Maroc
« L’Argania spinosa » (ou simplement arganier) pousse dans la région d’Agadir et d’Essaouira grâce à une combinaison unique de sols, de fort ensoleillement et de climat océanique. C’est un épineux (Spinosa signifiant épineux) endémique du Maroc et particulièrement de cette région. Toutes les tentatives visant à l’implanter ailleurs dans le monde se sont soldées par un échec. Le nom « argan » vient probablement du village d’Argana où l’arbre a été identifié pour la première fois.
Depuis 1998, une zone de 830.000 hectares entre Agadir et Essaouira a le statut de « Réserve de Biosphère de l’Unesco » pour protéger l’arganeraie. De même, l’huile d’argane fait l’objet d’une indication géographique protégée. Plus de 2.000 personnes (surtout des femmes) travaillent dans les coopératives consacrées à l’huile d’argan appelée aussi « l’or liquide » marocain !
Atteignant une hauteur de 8 à 10 mètres, le tronc tordu et noueux de l’arbre permet aux chèvres de l’escalader et de manger ses feuilles et ses fruits. Un arbre produit, chaque année, de 10 kg à 30 kg de fruits. Il faut environ 38 kg de fruits ou 2,6 kg d’amandons pour produire un litre d’huile. Après que les chèvres aient consommé le fruit vert similaire à une olive, elles en recrachent l’amande qui contient une huile légèrement plus sombre que l’huile d’olive, à la teinte rougeâtre et au goût de noisette. Cette huile est extraite lors d’un traitement traditionnel commençant par la cueillette des amandes laissées par les chèvres.
Ouvrir les amandes pour en retirer les cerneaux nécessite vingt heures de travail pour produire un litre d’huile. Contenant 80 % d’acides gras insaturés (acides oléique et linoléique), l’huile d’argan est un produit très sain. Elle permet, entre autres, de réduire les taux de cholestérol et renforce les défenses naturelles de l’organisme. Elle contient aussi une grande quantité de vitamine E naturelle et s’utilise comme produit de soin dermatologique et cosmétique. Mais les amandes d’argan ne servent pas qu’à faire de l’huile : une pâte de couleur brune, appelée « amlou » est faite à partir des cerneaux, sucrée et servie comme pâte à tartiner au petit déjeuner par les Berbères. Nous avons pu voir tout cet intéressant processus de fabrication à la coopérative d’Essaouira.
La Vallée de l’Ourika, véritable oasis
La vallée de l’Ourika (du nom de la rivière qui descend du Haut Atlas marocain ) est située à 60 km de Marrakech. Elle est essentiellement peuplée de Berbères.
Au-delà de la plaine du Haouz, le paysage devient de plus en plus verdoyant et l’air plus frais. On profite d’une succession de points de vue stupéfiants sur la route des douars, là où les kasbahs dominent la vallée ! De très belles randonnées vous attendent depuis Khemis, Asguine, Aghbalou, Asgaour et Oulmès. En contrebas l’Ourika serpente au milieu des vergers, des jardins et des champs. La route s’arrête enfin à Setti Fatma, à 1.500 mètres d’altitude.
Ce village paisible est un point de départ idéal pour de nombreuses promenades dans la vallée. Depuis les sommets souvent coiffés d’un capuchon neigeux, l’horizon dégringole vers la rivière au milieu des champs, des oliviers, des orangers et des citronniers. La randonnée la plus prisée et la plus facile consiste à monter le long d’un torrent de montagne afin de découvrir 7 cascades. Une belle destination lorsqu’on réside à Marrakech !
Randonnée au Toubkal avec Youssef
Ce matin, le tourisme prend des aspects un peu plus sportifs… Nous allons faire un trekking dans le Parc National du Toubkal, excursion organisée par l’agence « 360 »
Le sommet du parc, le Mont Toubkal – avec ses 4.167 mètres – est le point culminant du Haut Atlas mais aussi du Maroc et de l’Afrique du Nord.
Situé à 63 km au sud de Marrakech, dans la province d’Al Haouz sur la vallée de Rherhaya, le village d’Imlil est le dernier village accessible par la route : c’est ici que se situe le « Bureau des Guides et Accompagnateurs de Montagne ». On l’appelle le « Chamonix marocain » en raison des multiples possibilités de randonnées, des plus familiales aux plus expérimentées. Deux refuges se situent à l’altitude de 3.200 mètres, à 2 ou 3 heures de marche du sommet. Mais nous ne sommes pas là pour des « exploits »… Juste une « rando » paisible qui nous permettra de descendre vers des villages inaccessibles et de mieux comprendre la vie des Berbères qui se déroule pratiquement en autarcie depuis des siècles.
Nous faisons connaissance avec Youssef, qui sera notre guide pour la journée. Il est accompagné d’une mule et de son muletier. Un petit groupe de 6 personnes (dont une famille de 4 Anglais) prêtes pour l’aventure… Youssef nous propose des bâtons pour rythmer notre marche… Et vu le dénivelé négatif qui s’offre à nous, il serait difficile de les refuser… Nous commençons à descendre ou plutôt, désescalader, la première montagne…
Le terrain est pierreux, glissant et le chemin en corniches vertigineuses… Et même si j’ai l’habitude des calanques, je ne suis pas chaussée correctement : seulement des baskets… Heureusement, les bâtons sont d’une aide précieuse. L’arrivée dans le village en pisé récompense de tous les efforts : le décor est majestueux et les villageois très accueillants.
Nous continuons notre progression dans le vallon et traversons un second village avant de nous arrêter, à l’heure du pique-nique, au bord d’une petite rivière ombragée. Nos hôtes s’affairent à la préparation du repas : salade marocaine, pâtes, omelette aux boulettes et fruits locaux… La table est dressée sur des tapis berbères et rien ne manque dans la logistique : même le pain a été cuit à la braise suivant la tradition !
Après cette halte fraîcheur revigorante, il faut reprendre ses forces et continuer… Nous traversons maintenant le lit d’une rivière, tantôt sèche, tantôt boueuse, plutôt en descente ce qui demande un minimum de vigilance… Après rochers et obstacles divers, nous voici amorçant la montée vers un col à plus de 2.200 mètres d’altitude : même si le souffle est plus court, c’est beaucoup moins difficile… Arrivée au sommet après une ascension d’environ 1 heure 30. La vue est magnifique sur le panorama de l’Atlas et le ciel est aussi bleu que le Jardin de Majorelle !
Une dernière difficulté s’impose alors : celle de redescendre à nouveau vers le village d’Imlil où prendra fin la randonnée… Au total nous avons marché environ 4 heures 30 avec beaucoup plus de descente que de montée d’où l’état de fatigue extrême des jambes le lendemain !
Mais en conclusion, le bonheur d’avoir vécu une expérience fabuleuse et la fierté d’y être arrivés ! A l’heure du retour en voiture vers Marrakech, les marcheurs étaient plutôt « taiseux »… Ils avaient dans les jambes tous ces dénivelés qui ne sont que des « bricoles » pour les locaux ! Une belle journée : merci Vincent !
Toulkine : immersion en Terre Berbère
Aujourd’hui, notre destination est « Toulkine », un village traditionnel berbère du Haut Atlas situé à 80 km de Marrakech et à 1.800 mètres d’altitude. Nous allons être immergés dans un autre monde, loin du tourisme de masse, des cars, ou des chèvres installées sur les arganiers !
Qui sont les Berbères ? Objet de mythes, de légendes et d’histoires, leur origine remonte aux Proto-méditerranéens d’il y a plus de 9000 ans. Ce qui fait leur unité, c’est leur langue et leur diversité culturelle. Ils sont musulmans quasiment à100% (Islamisés dès le 7èmesiècle). Leur art est essentiellement à motifs géométriques : peintures, poteries, tapis… Au Maroc, les habitants de la montagne sont majoritairement berbères tandis que ceux de la plaine sont arabes. Les lieux berbères commencent et finissent souvent par « T » comme Telouet, Tiznit, Taroudant…
Vincent nous a confiés à Hassan, son bras droit, originaire du village et qui sera notre guide pour cette journée « En terre inconnue ». Spontanément, la gentillesse d’Hassan nous conquiert et nous avons hâte de découvrir son univers, là-haut, bien loin du tumulte de Marrakech !
Nous commençons notre circuit par la route asphaltée qui nous conduit aubarrage Lala Takerkoust (du nom d’une sainte qui y serait enterrée) à 40 km de Marrakech. Son lac artificiel de 7km de long est un lieu de prédilection pour les Marrakchis (Habitants de Marrakech) qui viennent y passer la journée et profiter des joies de la baignade et des sports nautiques : il y a même des pédalos à louer ! Un très bel endroit très photogénique…
Nous continuons notre route vers Amizmiz, le grand village où Hassan allait à l’école : enfant, il lui fallait marcher plusieurs heures en coupant à travers les montagnes pour l’atteindre. Il descendait le lundi matin avec ses copains et, pensionnaire, remontait chez lui le vendredi soir… Après Amizmiz, la route monte dans la montagne et se transforme en piste…
Bientôt nous arrivons à Toulkine. Un village de pisé d’environ 300 habitants qui vivent d’agriculture et d’élevage. Nous sommes en pleine époque de moissons et les hommes sont en train de battre le grain. A peine arrivé, Hassan est reconnu partout, chaleureusement accueilli (avec ses visiteurs) par la traditionnelle cérémonie du thé à la menthe accompagné de cacahuètes et petits biscuits. Hassan est fier de nous expliquer qu’ici, volontairement, on ne vend rien… Ainsi le rapport entre les gens n’est pas faussé par le rapport à l’argent ! L’étranger est toujours le bienvenu sans arrière pensée mercantile».
Keltoum, la tante d’Hassan, est chargée de préparer notre « Tagine » au poulet dont elle doit nous communiquer la recette en « live ». Elle ne parle pas Français et Hassan sera notre interprète ! Après nous avoir offert le thé, elle s’affaire à rassembler tous les ingrédients du tagine : d’abord une belle braise sur le brasero où repose le « Tagine » (récipient en terre cuite conique servant exclusivement à la confection du plat du même nom), morceaux de poulet qui reviennent à l’huile d’olive, épices (paprika, gingembre, safran, sel et poivre, ail, oignon, persil, un piment vert). On range en pyramide de belles tranches de pommes de terre, des rondelles de courgettes, des olives, puis au sommet, une tomate et un morceau de citron… Keltoum referme le couvercle tandis qu’Hassan nous explique que le plat doit mijoter 2 heures avant d’être disponible à la dégustation… On ne remue pas, on ne touche plus !
Pendant le temps de la cuisson, nous découvrons la maison dont le rez-de-chaussée est réservé, en hiver, aux bêtes. Il ne faut pas oublier que nous sommes en altitude et que les saisons sont marquées par la neige et le froid : « Ici, dit Hassan, l’hiver s’écoule au ralenti. Les animaux apportent leur chaleur à la maison et nous nous blottissons dans la petite pièce du premier étage à l’unique cheminée pour fuir les frimas. Nous sommes tranquilles : nous avons stocké de quoi nourrir les hommes et les animaux grâce aux moissons de l’été ! ».
Ensuite, Hassan nous propose de visiter l’Auberge Najma Atlas, un joli gîte de montagne (Référencé sur les centrales de réservations) tenu par son frère Rachid et une partie de la famille. La maison, décorée de tout l’artisanat berbère, est un petit bijou au milieu du désert ! Derrière les murs de pisé se cache un frais jardin où poussent menthe et plantes aromatiques. Passé le seuil, on découvre un patio à l’immense verrière qui peut être ouverte ou fermée suivant les saisons. Tout est agencé dans la tradition berbère. Nous y faisons la connaissance de Khadija, son épouse et Wisal, leur petite fille qui vivent ici toute l’année alors qu’Hassan travaille à Marrakech.
C’est à ce prix qu’il peut aider le village à évoluer vers un tourisme durable, responsable et écologique bénéfique à tous. Initiateur d’une association villageoise oeuvrant pour le bien-être de tous, il a déjà fait installer une pompe solaire et une réserve d’eau à Toulkine. Hassan nous explique le fonctionnement social du village : « On a un Chef de Village », un peu comme au Club Med, plaisante-t-il, et c’est lui qui doit régler les conflits de voisinage ainsi que les problèmes administratifs. Il est accompagné, dans son travail, d’un comité…
En fait, c’est un peu le maire et ses conseillers généraux ! Ici, il n’y a pas de police… Nous devons gérer nous-mêmes nos crises…Il n’y a pas de médecin non plus et il faut plus de deux heures de route pour en trouver un ! Chacun s’entraide dans un système communautaire. Par exemple, lorsque nous effectuons (chaque année) la réfection de nos toitures, tout le monde aide tout le monde… Il en va de même dans l’agriculture : nous avons des parcelles individuelles mais aussi des parcelles collectives où chacun peut prendre ce dont il a besoin. Le village est solidaire : c’est un mode de vie obligatoire lorsqu’on est aussi éloigné ! »…
Nous quittons Najma Atlas (Traduction : l’Etoile de l’Atlas) et nos hôtes pour faire une ballade autour du village afin de découvrir le décor et les parcelles agricoles. Une vie pastorale articulée autour des chèvres, des vaches (pas de troupeaux : une ou deux par famille), la plantation de légumes (patates, courgettes, tomates, oignons, aubergines…), de fruits et d’épices… Le tout irrigué par un astucieux système de rigoles. Le ciel est toujours aussi bleu contrastant avec le vert intense des figues de Barbarie… Il est temps pour nous de revenir « à la maison » et de déguster ce fameux tagine ! Keltoum a dressé une jolie table avec une nappe blanche.
Elle nous demande si nous voulons des chaises ? Non, bien sûr, nous mangerons à la berbère sur les coussins…mais peut-être pas avec les doigts directement dans le plat (comme le veut la tradition avec le pain pour pousser) car c’est très chaud ! Après la bonne salade marocaine (tomates, concombres, persil, oignon en minuscules morceaux) nous voici au délicieux tajine dont l’arôme embaume toute la pièce aussitôt le couvercle retiré !!! On terminera avec l’assiette de fruits locaux dont des melons exceptionnels autant par leur couleur (vert/orangé) que par leur goût sucré !
Après le thé incontournable, il faudra rejoindre le 4×4 pour affronter les pistes du retour… On laisse avec regret ce village du bout du monde où la vie semble être « un long fleuve tranquille » rythmé uniquement par les saisons et la religion omniprésente au quotidien.
Le retour emprunte des itinéraires époustouflants entre montagnes minérales, oasis et forêts méditerranéennes… Un régal pour les yeux à bord d’un 4×4 très confortable drivé par Hassan, véritable professionnel des pistes, et du hors piste !
D’ailleurs, Hassan a promis que, lorsque nous reviendrons, il nous conduira à travers le Grand Sud pour un inoubliable bivouac dans le grand désert ! Inch’Allah… Comme on dit ici… Mais surtout CHOUKRANE !
Vincent, ex GO et dynamique créateur d’entreprises
avec « Evolution 2 Marrakech » et « 360 S »
Toutes nos excursions au Maroc ont été encadrées par les équipes de « 360 S » dont nous avons pu apprécier le professionnalisme, la gentillesse et le caractère « exceptionnel »… Nous avons rencontré Vincent Brotons, manager et créateur des produits touristiques, qui nous a expliqué son parcours atypique.
« J’ai une formation hôtelière traditionnelle dit Vincent. Je suis entré en qualité de barman au Club Med à 22 ans et y ai passé 20 ans de ma vie. Ayant gravi tous les échelons, j’ai quitté le Club alors que j’étais Directeur de Pays en Zone Afrique (Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire) car mon rêve était de développer ma propre entreprise. Après 4 années passées au Club Med de Marrakech, je me suis dit que le temps était venu de voler de mes propres ailes. De plus, le Maroc détient un potentiel énorme pour le concept que je souhaitais développer : une agence de tourisme orientée vers la découverte et les sports de nature ! Voici maintenant 3 ans que je suis installé à Marrakech avec toute ma famille. Je suis fier de pouvoir annoncer que je travaille avec tous les plus grands palaces dont Four Seasons ou les Relais & Châteaux mais aussi, naturellement, avec le Club Med !
Notre devise : « Etre au cœur des natures et des cultures de manière exclusive et authentique » … Nous voulons que nos clients soient acteurs, plutôt que spectateurs : « Pourquoi se limiter à visiter un territoire quand on peut le vivre !» Comme vous l’avez vécu, par vous-mêmes, à Toulkine, vous pouvez témoigner du caractère vrai de votre immersion en « Terre Berbère » et de son exclusivité…
Nous pouvons organiser des événements privés haut de gamme comme des dîners personnalisés dans des ryads des « Mille et une nuits » ou des événements sportifs aussi inattendus que l’héliportage : Nous avons l’exclusivité à « Evolution 2 » de l’activité pour le Maroc (Et l’Afrique !) avec un slogan « Laissez l’hélicoptère mettre le Maroc à vos pieds »… Ainsi nos clients peuvent-ils participer à un « Héli-Hiking » (Dépose pour randonnées) ; un « Héli-Canyoning » ou un « Héli-Rafting » et en hiver, un fabuleux « Héli-Skiing » hors pistes !
Notre atout ? Une équipe (à 90% marocaine) de spécialistes reconnus : Brevets d’Etat, moniteurs diplômés, guides de haute montagne, parapentistes, pilotes d’hélicoptères, accompagnateurs, concepteurs de circuits et d’expériences… Plus d’une centaine de professionnels dans près de 20 disciplines, prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour vous offrir un service de haute qualité, vous communiquer leur enthousiasme et leur passion… Mon ambition n’est pas d’avoir la plus grande agence du Maroc en termes d’activités mais de créer les meilleurs produits touristiques disponibles au Maroc ! Avec nous, vous ne vous mettrez jamais à table dans un restaurant où sont déjà installés des cars de touristes : vous avez pu le constater lors de votre excursion à Essaouira avec le déjeuner au Ryad « Dar L’Oussia » ! (En effet…)
Un esprit de service : La maîtrise technique n’excluant pas les « petites attentions », Evolution 2 Marrakech comme son réceptif 360 S se tiennent à votre écoute pour vous proposer un accompagnement personnalisé que vous viviez une expérience outdoor entre amis, en famille ou en Team building d’Entreprise, vivez-la en toute sérénité… De nombreux projets d’activités nouvelles et toutes plus insolites les unes que les autres sont à l’étude… Mais chut ! Pour le moment ils sont « Top-Secret »… On en reparlera… Encore bravo et merci à Vincent pour ces beaux moments de vie ! Sites : evolution2ma.com et 360d-s.com
Reportage Copyrigth : Dany Antonetti pour les Textes et Gérard Antonetti pour les Photos