FLORIDE : Sanibel-Captiva & Fort Myers (2)
En quittant Miami, nous empruntons la Route 41 « Tamiami Trail » longue de 425 km qui traverse le « Sunshine State » d’Est en Ouest de Miami à Tampa… Aux USA, il est toujours plus intéressant de circuler sur les réseaux secondaires (Si on a le temps !) afin de parcourir une Amérique souvent agricole avec ses villages typiques et sa ruralité.
Notre itinéraire nous conduits maintenant sur la Côte Ouest de la Floride baignée par les douces eaux du Golfe du Mexique où s’étirent plus de 10.000 îles paradisiaques… Imaginez des dizaines de kilomètres de sable fin et blanc, un soleil sans hiver, des palmiers qui ondulent nonchalamment… Imaginez des milliards de coquillages éparpillés par les rouleaux de l’océan sur des plages désertes à l’infini… Imaginez une nature sauvage, un marais mystérieux et unique au monde peuplé de milliers d’oiseaux et où déambulent d’inquiétants crocodiles (ou alligators !) confondus aux racines des arbres… Imaginez-vous jouant à Indiana Jones entre palétuviers et mangrove, vous frayant un chemin à bord d’un kayak… Imaginez tous les sports du monde, les plus toniques comme les plus relax… Imaginez enfin, les meilleurs restaurants récompensés au niveau international, une ambiance festive et conviviale et des centres commerciaux où le « shopping » est élevé au rang d’institution… Le tableau est parfait : vous êtes bien en Floride !
Les îles de Sanibel et Captiva avec Fort Myers, font partie du « Lee County » sur le Golfe du Mexique entre Naples et Sarasota. Ici, on découvre une Floride authentique à la végétation subtropicale et aux belles plages de sable blanc…
C’est aussi ici que l’on ramasse les plus fameux coquillages du monde ! La « Sanibel Stoop » (Traduire « le dos rond de Sanibel » en raison de la posture courbée du ramasseur de coquillages !) est connue dans le monde entier ! Certains collectionneurs se mettent à leur recherche dès le lever du jour ! Il faut dire qu’il y en plus de 400 variétés et particulièrement lors des grandes marées. On trouve de nombreuses boutiques proposant les plus rares comme les plus courants… Parmi elles,« She sells sea shells », un jeu de mot à traduire par « Elle vend des coquillages » mais qui ne donne rien en langue française…
Les îles de Sanibel et Captiva sont reliées au continent par une route surélevée de 5 km et entre elles par le petit pont de « Blind Pass ».
Avant l’arrivée des Blancs et depuis plus de 2000 ans, les Indiens Calusa y vivaient de la pêche. Quand les Européens s’y établirent au milieu du 18ème siècle, ils les chassèrent de leur terres et pratiquèrent l’agriculture jusqu’à ce qu’un ouragan, en 1926, anéantisse toutes les plantations… Ce n’est qu’en 1963 que la liaison avec le continent par la route (Sanibel Causeway) permis les balbutiements du tourisme ! Mais aujourd’hui, la construction est demeurée raisonnée : il n’y a aucun immeuble, aucune ostentation… Une île sans histoires (avec sa voisine Captiva) qui a su rester authentique et paisible.
La rue principale « Main Street » de Sanibel est le Periwinkle Way qui renferme boutiques, galeries d’art et restaurants dans un environnement préservé et luxuriant. Au bout de la rue, le phare de Sanibel est un monument emblématique de l’île. La légende raconte que le pirate José Gaspar s’établit sur l’île de Sanibel et y garda sa femme captive d’où le nom de « Captiva »…
Nous avons la chance de loger dans cet hôtel mythique où séjourna le célèbre aviateur Charles Lindbergh et où son épouse, Anne Morrow, écrivit son best-seller « A gift from the sea » (Traduit en Français par « Solitude face à la mer ». Il paraît que Lindbergh venait en avion en atterrissant sur la plage ! On traverse simplement la route pour se retrouver sur une sublime plage de sable blanc quasi déserte et assister à un coucher de soleil mémorable ! Site : tween-waters.com
Le Musée des Coquillages
Puisque l’île de Sanibel est l’un des meilleurs « spots » au monde pour ramasser des coquillages, il était bien naturel qu’un musée leur soit consacré ! Celui-ci est ouvert depuis 1995 et fait référence pour tous ceux, amateurs, étudiants ou même scientifiques… qui s’intéressent au monde des mollusques ! En effet, de rares spécimens y sont exposés tandis qu’un côté pédagogique et interactif nous explique leur mode de vie et leur origine si lointaine. Deux vidéos magnifiques complètent la visite et la Boutique propose une large gamme d’ouvrages qui leur sont consacrés.
Dans le jardin, une stèle vous fera souvenir avec émotion de « L’Homme de Fer » ou de « Perry Mason », incarnés par Raymond Burr (Des séries américaines très populaires diffusées à la télé française au début des années 70) qui fut un grand passionné de coquillages, séjourna à Sanibel et fit don de sa collection privée au musée ! Site : shellmuseum.org
Le J.N. « Ding » Darling National Wildlife Refuge
Ce parc naturel occupe les 2/3 de l’île de Sanibel. Il tient son nom d’un célèbre caricaturiste américain, Jay Norwood Darling (1876/1962), premier écologiste à détenir un poste au gouvernement de Roosevelt et à avoir compris l’importance de créer, dès 1945, cet espace naturel consacré à la protection de la vie sauvage. Nous sommes dans un estuaire où eau salée et eau douce se rejoignent pour dessiner un paysage unique de mangrove et de marais.
Cet écosystème permet d’observer, sur un parcours en voiture de 8 km , une faune et une flore exceptionnelles : ratons laveurs, alligators, loutres, grands échassiers, 220 espèces d’oiseaux dont des dizaines de migrateurs… Des chemins de randonnées (empruntables aussi à bicyclette) bien balisés offrent la possibilité d’entrevoir de plus près ce monde sauvage et mystérieux… Au détour d’un sentier, un raton laveur a surgi inopinément devant moi… Nous avons pris peur ensemble : la hantise de me retrouver nez à nez avec un crocodile ! Dommage, cette rencontre ne sera pas immortalisée : trop fugitive pour être gravée sur l’objectif !
Le parc offre aussi la possibilité de glisser sans bruit en kayak à travers la mangrove afin d’en apprécier toute la richesse écologique. L’oie bleue qui sert de logo au parc a été dessinée par M. Darling himself ! Site : dingdarling.fws.gov
Pratiquement en face du Parc, on fera une halte au Centre d’éducation pour la réhabilitation de la vie sauvage (C.R.O.W.)très pédagogique qui informe les visiteurs sur l’état « vétérinaire » des animaux sauvages blessés ou malades.
Cabbage Key Cruise
Cabbage Key est vraiment l’illustration de l’île cachée de la « Vieille Floride ». La maison principale (qui fait aussi auberge et restaurant) fut construite en 1938 par Mary Roberts Rinehart (1876/1958), célèbre auteur américaine reconnue pour ses romans policiers et sentimentaux. Ici, dans d’autres époques, habitaient les Indiens de la tribu Calusa.
Le papier peint de la maison (murs et plafonds) est recouvert de dollars signés par d’illustres visiteurs (Julia Roberts, Kevin Costner, Matt Groening auteur des « Simpsons »…) autant que d’anonymes qui apprécièrent le lieu. On dit que le célèbre chanteur de Country, Jimmy Buffett (Enfin, moi je ne le connais pas mais il est très réputé…) s’inspira de Cabbage Key pour écrire la plus célèbre de ses chansons : « Cheeseburger in Paradise ». Plusieurs petits chemins de ballade sont dessinés et du sommet de la tour d’eau, le décor est magnifique ! Site : captivacruises.com
Lover’s Key : Sur Black Island, c’est un parc de l’état et un endroit idéal pour le pique-nique et la baignade… Jadis, l’accés se faisait uniquement en bateau. Ici aussi, plages désertes, récolte des coquillages et bien-être total !
Fort Myers : la ville des palmiers et de Thomas Edison
L’inventeur Thomas Edison et son ami, le constructeur d’automobiles Henry Ford avaient élu domicile ici pour leurs saisons d’hiver. On visite leurs propriétés respectives et le laboratoire de M. Edison. Au cours des 45 hivers passés à Fort Myers, M. Edison reçu des hôtes célèbres comme Harvey Firestone, l’inventeur des pneus du même nom ; le naturaliste John Burroughs ou encore le futur Président des Etats-Unis, Herbert Hoover…
Le boulevard Mc Gregor où est située la résidence est planté de palmiers majestueux importés directement de Cuba et plantés par Thomas Edison lui-même ! M. Edison garde le titre d’inventeur le plus prolifique du monde avec, à son actif, le dépôt de quelque 1.093 brevets dans des domaines aussi différents que l’ampoule électrique, le ciment, l’électrophone ou encore le caoutchouc. Le baobab se trouvant sur la propriété (cadeau de son ami Firestone) est le plus grand specimen des USA.
Chaque année, en février, Fort Myers célèbre son héros avec un « Festival de la Lumière » se terminant par une parade de nuit à travers la ville. Le domaine d’Henry Ford « Mangoes » (Les Mangues) est ouvert au public depuis 1990 : c’est la réplique exacte de la demeure qu’il partagea avec son épouse Clara à partir de 1916. Les deux maisons étaient séparées par une barrière appelée « Friendship Gate » la « Porte de l’Amitié ». Quand Edison mourut, Ford et sa femme Clara quittèrent pour toujours Fort Myers.
Site : fortmyerssanibel.com
REPORTAGE : TEXTES DE DANY ANTONETTI & PHOTOS DE GÉRARD ANTONETTI