ARDENNES : Sur les traces d’Arthur Rimbaud
Quand le Comité Départemental du Tourisme des Ardennes nous a proposé de venir faire un reportage dans ce département, je me suis dit, à priori, que c’était bien loin de la Provence, qu’on avait de bonnes chances de ne pas croiser le soleil et finalement que ces terres évoquaient pour nous bien plus l’industrialisation du siècle dernier qu’un lieu propice au tourisme vert et authentique… Charleville-Mézières ? Oui, ça nous parlait, bien sûr, de la vie sulfureuse d’Arthur Rimbaud qui – coïncidence – s’achevait à Marseille dans les pires conditions…
Il y avait donc un lien entre les Ardennais et les Marseillais : Arthur qui avait, peut-être, aimé notre ville… Alors, pourquoi n’aimerions-nous pas la sienne ? Nous avons décidé de faire le voyage et de raconter les Ardennes à travers tous les gens que nous y avons croisés… Un itinéraire de quatre jours où nous sommes passés par Charleville-Mézières, Sedan puis la Vallée de la Meuse pour apprécier ses belles boucles à pied, à vélo, à gyropode et en 4×4… jusqu’à Givet, la ville frontalière avec la Belgique qui clôt la fameuse « Voie Verte Trans-Ardennes ».
Nous y avons rencontré des personnages formidables ayant la passion communicative de leur pays. Des gens généreux et hospitaliers, heureux et fiers que des « sudistes » s’intéressent à leur patrimoine au-delà des clichés ! Les gens du Nord ont bien dans les yeux le bleu qui manque à leur décor (Mais s’il n’est pas bleu, il est tellement vert !)… Nous l’avons vérifié au cours de ce séjour à travers ces étapes ardennaises qui ne peuvent que donner l’envie de revenir… En route pour vous exprimer à travers textes et images ces beaux moments de partage !
Woinic : le plus grand sanglier du monde
Lorsqu’on est sur le point d’arriver à Charleville-Mézières par l’Autoroute A34 (à une trentaine de kilomètres) un « arrêt-photo » s’impose sur l’aire de repos baptisée « Aire des Ardennes » (ouverte depuis décembre 2009) pour immortaliser Woinic, le plus grand sanglier du monde ! Le Conseil Général des Ardennes a fait l’acquisition de cette sculpture monumentale d’Eric Sleziak. Commencée le 1er janvier 1983, l’œuvre fut achevée 11 ans plus tard. Le nom Woinic est la contraction des prénoms des parents du sculpteur (Woidouche et Nicole). Le 08/08/08, date emblématique pour les Ardennes, le géant fut extrait de son hangar (détruit pour l’en sortir !) de Bogny-sur-Meuse pour être emmené vers son nouveau lieu de résidence sur l’aire d’autoroute A34 à Saulces-Monclin. Ses mensurations sont colossales : Presque 10 mètres de haut, 14 mètres de long, 5 mètres de large… 50 tonnes de métal, 650 kg de soudure et plus de 12.000 heures de travail ont été nécessaires à son créateur qui l’a fait naître de son imagination à l’aide d’une massette, d’une disqueuse et d’un poste à souder ! Il est devenu l’emblème de toute une région.
Charleville-Mézières :
sur les traces de Rimbaud
A l’origine, il y a deux villes bien distinctes, souvent rivales et qui s’observent d’une rive à l’autre de la Meuse : d’abord Mézières, la militaire sauvée du siège des armées de Charles Quint par le Chevalier Bayard en 1521 puis Charleville, née de la volonté d’un richissime Prince, Franco-Italien, Charles de Gonzague qui posa la première pierre de « sa » ville (La Ville de Charles !) en 1608… Elles ont été réunies en 1966 et les habitants s’appellent désormais les carolomacériens ! Faut le savoir… Mais celui qui les lie encore plus fort, c’est le héros emblématique, cultissime… Arthur Rimbaud, poète sulfureux et maudit qui termina sa courte vie (37 ans) tumultueuse à l’Hôpital de La Conception à Marseille le 10 Novembre 1891.
A bien y réfléchir, ce Charles de Gonzague ne m’était pas inconnu… En effet, il fut aussi Duc de Mantoue en Lombardie, ville que j’ai récemment visitée où il était question du grand homme bâtisseur ! Fils de Louis Gonzague et d’Henriette de Clèves, il naquit à l’Hôtel de Nevers à Paris en 1580 et décéda à Mantoue en 1637.
La place Ducale de Charleville offre d’ailleurs de belles similitudes avec une place à l’italienne ! Elle est aussi inspirée de la Place des Vosges à Paris. C’est le point de convergence, le centre géométrique, architectural, administratif et économique de la ville élevée selon un plan en damier. Construite en ardoises bleues, pierres de taille ocres, briques rouges… Charleville unit ces trois couleurs pour former son étendard.
Les lieux emblématiques d’Arthur
Avec l’ancien Moulin Ducal d’abord (Ci-dessus), qui lui est consacré sur les bords de la Meuse. Puis dans la « Maison des Ailleurs » où l’on peut évoluer à travers des ambiances sonores ou vidéo évoquant les différentes étapes de la vie de « L’homme aux semelles de vent ». Autres repères, le monument érigé à sa mémoire dans le square de la gare et le cimetière de Charleville où il fut enterré après que son long périple ait pris fin à Marseille. En 2014, on célèbrait le 160ème anniversaire de sa naissance.
Le square de la gare « aux mesquines pelouses avec son kiosque à musique »… était pour Arthur le comble de la médiocrité provinciale ! L’y voilà figé pour l’éternité…
Un site très intéressant : www.rimbaud-arthur.fr a été mis en ligne par la municipalité. A conseiller à tous les passionnés du poète : c’est un voyage organisé en une suite d’itinéraires composés autour de poèmes afin que l’internaute parte lui-même à la recherche de sa propre trajectoire. Graphismes, sons et animations sont mêlés à la voix d’Arthur H qui lit des textes de Rimbaud sur une musique de Stéphane Scott. L’autre intérêt du site est de mettre en ligne des documents originaux conservés au musée.
La Route Rimbaud-Verlaine, bien balisée (Symbole ci-contre) est un pèlerinage poétique passant par Charleville (Maison natale, musée et tombe), Roche (lavoir où Rimbaud aurait écrit « Une Saison en enfer »), Rethel (Où Verlaine enseigna), Juniville (Auberge Verlaine), Coulommes (Où Verlaine séjourna). Internet : www.charleville-tourisme.com
Rappelons que Jean Nicolas Arthur Rimbaud naquit le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières. Il écrivit ses premiers poèmes à quinze ans. Lui, pour qui le poète doit être « voyant » et qui proclame qu’il faut « être absolument moderne », renonça à l’écriture à l’âge de vingt ans. Ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent à choisir une vie aventureuse, dont les pérégrinations l’amènent jusqu’au Yémen et en Éthiopie où il devient négociant, marchand d’armes, explorateur… De cette seconde vie, ses écritures consistent en près de 180 lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques.
L’Alchimie des Ailleurs
Cette œuvre du sculpteur québécois Michel Goulet se compose de 18 chaises-poèmes en acier inoxydable. Elle forme un trait d’union entre le Musée Arthur Rimbaud et la Maison des Ailleurs (Celle où il vécut). Cet ensemble est conçu à partir d’éléments prélevés sur quelque 500 croquis dessinés par les visiteurs de la « Nuit Blanche 2010 » lors de la manifestation « Dessine-moi une chaise ».
Figurent aussi 18 extraits des poèmes de Rimbaud et 18 poèmes inédits d’artistes contemporains issus de la francophonie. Les chaises-poèmes sont une invitation à voyager ensemble en poésie. Inauguré en octobre 2011 par le Maire de Charleville Mézières, Claudine Ledoux et le Délégué Général du Québec en France, Michel Robitaille. Michel Goulet vit et travaille à Montréal, il est considéré comme un très grand sculpteur de son époque et a reçu de nombreux prix internationaux.
19ème édition du Festival Mondial
des Théâtres de Marionnettes
Tous les deux ans, Charleville-Mézières accueille le plus important festival au monde et le plus grand rassemblement de marionnettistes venus des cinq continents. Le Festival se déroulera l’an prochain du 16 au 24 Septembre 2017 : pour l’occasion, la ville se métamorphose en un immense castelet. Toutes les salles, les gymnases, les rues, cours et places fourmillent de spectacles, toujours plus inventifs et surprenants les uns que les autres. Loin d’être un art réservé aux enfants, poussiéreux et infantile, les théâtres de marionnettes s’adressent à tous et constituent un des pans les plus dynamiques et créatifs de la scène contemporaine, flirtant avec bonheur avec les autres arts et les techniques les plus innovantes. La ville accueille également, fait unique en France, un Institut international et une École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette. Internet : www.festival-marionnette.com
La Table d’Arthur dans la zone piétonne de Charleville
Arthur, en référence, à l’enfant du pays, Rimbaud, bien sûr ! Ici, (9, Rue Pierre Bérégovoy) les chefs Pascal Oudea et Sylvain Hallet se sont associés pour travailler les mets dans le culte du vin. La salle du restaurant est une ancienne cave avec pierres et poutres apparentes. « Nous avons, disent-ils, 500 références de vins dont 55 champagnes (Trois sont proposés à la coupe et changent régulièrement) ». Après des parcours parallèles dans des grandes maisons (Lenôtre ou Pic pour Sylvain ou La Tour d’Argent et Pierre Gagnaire pour Pascal), ils sont revenus au pays pour créer ce concept original de deux restaurants : l’un en formule « Déjeuner Rapide » et l’autre plus gastronomique. « Maintenir les tarifs et la qualité est un combat quotidien. Nous élaborons nos menus le matin même en fonction du marché ! Nous essayons d’appliquer les prix les plus bas en réduisant, notamment, nos marges sur les vins ».
Le résultat ? Un restaurant sympa et convivial où l’on peut aussi bien déguster un Hamburger Maison qu’un Cabillaud au crumble de crevette et risotto au citron vert ou un Millefeuille de foie gras et pomme à la rhubarbe… Les desserts sont tout aussi inventifs : Feuilleté de fraise et parfait glacé à la pistache ; Chibouste de framboise à la frangipane de biscuit rose ; Moelleux de chocolat au lait, confiture de lait et glace yaourt ; Pastilla de fruits secs à l’Orientale, sorbet orange safran et coulis d’abricot au miel ; Croquant d’ananas confit et crème de citron vert… Une belle adresse pour partir sur les pas de l’Homme aux semelles de vent ! Internet : www.latabledarthur.fr
La Ferme de Saint Julien,
des chambres d’hôtes pour relire les poèmes d’Arthur…
A priori, rien n’indique, sur la place de la Basilique de Mézières, qu’il y a derrière le grand portail, un petit havre de paix avec des chambres d’hôtes… C’est un secret bien gardé ! Il suffit pourtant de sonner et voici Marie-Antoinette qui vous souhaite la bienvenue et vous prie de garer la voiture dans la cour. Une vieille maison comme on les aime, au nostalgique bric-à-brac accumulé au cours des générations…
Marie-Antoinette présente un parcours atypique : elle fut avocate pendant 30 ans ! « Un jour, dit-elle, j’ai décidé de changer de vie… Je ne supportais plus les contraintes de ma profession… L’idée d’accueillir des passants s’est alors imposée pour mettre en valeur mon patrimoine : les chambres d’hôtes, c’est l’esprit de partage… Je voyage à travers cette belle communication que j’entretiens avec tous. J’adore préparer le repas et dresser la table avec vaisselle et linge d’antan. Tous les produits que je sers sont frais et locaux. A 20 km de Charleville-Mézières, j’ai une grande propriété où mes quatre ânes font le bonheur des enfants : j’y ai créé un gîte au milieu du verger qui alimente mes confitures… Ce nouveau job est un véritable rêve ! ».
D’autres idées foisonnent : elle est aussi en train d’acheter deux roulottes pour les proposer en location au public. Marie-Antoinette est aidée par Sarah, sa fille, étudiante en comptabilité qui pense se lancer sur les traces de maman. Ici, le mot hospitalité n’est pas galvaudé et vous êtes reçus par la « Soupe Champenoise » (cocktail) accompagnée de ses tapas locaux. Le dîner sera un enchantement… Quant au petit déjeuner, il est… gargantuesque ! Internet : www.ledomainedemasarah.com
Avec regret, nous quittons nos hôtes, direction Sedan : une petite demi-heure de route en voiture et voici qu’apparaît l’imposante silhouette du château fort !
Sedan : la plus grande forteresse médiévale d’Europe
Dressé sur son promontoire d’où il contemple la Meuse, le château fort de Sedan est la plus grande forteresse médiévale d’Europe. Ce géant minéral de 35.000 m2 a des murs qui atteignent plus de 7 mètres d’épaisseur ! Ce colosse à qui Vauban apporta une touche finale est le symbole militaire de la puissance politique des familles princières d’Arenberg- Lamarck et La Tour d’Auvergne.
Internet : www.tourisme-sedan.fr
La visite du château comprend 2 parties : « Les fortifications » à la découverte des bastions, remparts, chemins de ronde… et des nombreuses techniques et astuces qui ont fait du château fort de Sedan une forteresse imprenable. Puis vous accédez au second circuit : «Sedan une Principauté» qui vous fait pénétrer dans l’intimité des Princes, leur biographie, leur vie quotidienne, les symboles de leur pouvoir comme leur monnaie ou cette collection d’armures, emportée à Paris par Napoléon. Internet :www.chateau-fort-sedan.fr
Coup de cœur : l’Hôtel Le Château Fort aménagé dans la forteresse offre 54 chambres intégrées à la pierre. C’est une excellente adresse pour passer une soirée à Sedan et visiter le château ! Internet : www.chateau-fort-sedan.fr
Après cette nuit « Au château », il faut repasser par Charleville-Mézières pour se diriger au Nord. Ici commence le massif schisteux de l’Ardenne riche d’une belle forêt. Ici, aussi, la Meuse fait ses plus belles boucles !
Monthermé et son beau méandre
Nous allons tester plusieurs types de transports… A commencer par nos pieds avec une belle balade au départ de Monthermé qualifiée de « Perle de la Vallée ». « La Roche à Sept Heures » est une boucle de 6 km qui recèle des paysages exceptionnels au-dessus de la Meuse empruntant le GR12C. Malheureusement le ciel n’est pas trop avec nous et les photos s’avèrent sombres…
Le topoguide « Les Ardennes à pied » réalisé avec la Fédération Française de Randonnée regroupe 47 balades aux diverses thématiques révélant les différents attraits de la région. Le GR 14, le GR 122 et le GR 12 figurent au nombre des grands sentiers transfrontaliers tandis que le GR 654 permet de suivre le sentier de Saint Jacques de Compostelle qui vient de l’Europe du Nord en passant par Rocroi, Signy-l’Abbaye et Château-Porcien. Le Comité Départemental du Tourisme publie également un guide gratuit Balades en Ardennes avec 20 itinéraires pour les familles.
Internet : www.ffrandonnee.fr
Suite à notre randonnée pédestre, nous aurons droit à un repos bien mérité à Haybes à l’Hôtel Saint-Hubert
Delphine et Julien : brillant retour au pays…
Tous deux Ardennais, ils se sont rencontrés à Paris ! Après un premier parcours dans la capitale, elle, assistante de direction dans l’hôtellerie et lui, Maître d’Hôtel et sommelier, ils ont décidé de retourner s’installer au pays et d’y acquérir un hôtel. Leur choix s’est porté, en 2008, sur le Saint-Hubert à Haybes, un ancien Logis de France qu’ils ont entièrement restauré de leurs mains. Nous avons décidé de nous diversifier pour pouvoir travailler toute l’année : notre activité « Traiteur » vient compléter l’hôtel et les chambres d’hôtes que nous avons aménagées dans la villa « Clos Belle Rose », juste à côté de l’hôtel, une maison bourgeoise achetée il y a trois ans. Delphine a imaginé toute la décoration des chambres des deux établissements avec goût et raffinement.
Entrepreneurs par nature et passion, ils viennent aussi de créer une « Mini-Brasserie » où ils produisent deux bières exclusives : l’Hayboise, ambrée et le Cerf Blanc. Notre clientèle est composée de Belges à 50% et ce sont de grands connaisseurs de bière ! ». La table suit la légende ardennaise : Salade des 4 fils Aymon, Salade des Dames de Meuse, Pierre Saint Martin (Boudin blanc à l’Ardennaise, pomme de terre farçie façon campagnarde… Nous faisons aussi des soirées thématiques, musicales, des séminaires »… Bref, une belle réussite pour ce jeune couple dynamique débordant d’énergie. Internet : www.le-clos-belle-rose
Découvrir la Voie Verte Trans-Ardennes
Flâner le long de la spectaculaire vallée de la Meuse, c’est la perspective offerte par la Voie Verte Trans-Ardennes aménagée sur un ancien chemin de halage. 83 kilomètres de voie relient Charleville-Mézières à Givet, au nord du département qui invitent à la découverte des paysages d’une vallée riche de légendes où la balade nature prend tout son sens. À pied, en vélo, en rollers, en gyropode et même à cheval, vous n’avez que l’embarras du choix pour vos moyens de déplacement sur une route calme et sécurisée qui a été élue « Piste cyclable européenne 2010 » par le jury du Salon Néerlandais des vacances à pied et à vélo. Internet : www.voiesvertes.com
Ce matin, nous avons d’abord rendez-vous à la « Maison des Randonnées » de Haybes où nous attend Jean-Claude, responsable de l’association, pour nous remettre les bicyclettes. Un autre personnage s’est invité à la rencontre : « Robin », la nouvelle mascotte labellisée « Ardenne » accompagné d’Orphée Danaux qui, à l’issue de notre périple cycliste nous propose de tester ses drôles de machines roulantes les Gyropodes (ou Segways) sur « La voie verte Trans-Ardennes »
Nous voilà partis à vélo sur ce beau parcours le long des rives de la Meuse. Nous nous arrêtons au Château Le Risdoux, une demeure du 17ème siècle en location pour les vacances pour nous familiariser avec les engins d’Orphée. Sa société « Arden’Gyropode » organise événements, team buildings, rallye, promenades, actions marketing…en France et en Belgique. Le parc est constitué de gyropodes Segway X2 dernière génération les plus polyvalents construits pour fonctionner sur tous types de terrains avec une grande stabilité.
Après un briefing d’initiation, nous semblons rassurés et partons, avec notre guide à la découverte des sentiers de la vallée de Mohron. Finalement, c’est plutôt maniable comme engin… Il suffit de comprendre la position à adopter et le reste va de soi… Orphée est un accompagnateur hors pair : il connaît la forêt comme nul autre ! Ici, c’est le domaine du cerf et parfois, notre nouvel ami part en safari photo avec les visiteurs sur les traces de tous les animaux emblématiques des Ardennes : biche, fouine, renard, écureuil, et le sanglier, bien sûr ! A l’heure de la redescente nous gérons parfaitement notre Gyropode pour constater que… c’est pas si mal comme idée ! Internet : www.arden-gyropode.com
Tout ce sport… ça creuse… Nous voilà prêts à aller déjeuner chez Marie-Jo Masson
à Hargnies à « La Table du Pays », un village situé à 1/4 d’heures de Haybes.
La Table du Pays à Hargnies
« Notre village, dit Marie-Jo abrite l’accueil du Parc Naturel Régional d’Ardennes : il est donc un passage un peu obligé pour les vacanciers. Ici, vous êtes au pays de la charcuterie ! Et notre réputation date du début du 20ème siècle grâce à l’élevage de porcs qui désormais arborent le label « Ardenne de France ». Ici, on compte 480 habitants et 4 charcutiers… Moi-même j’ai longtemps travaillé pour un charcutier avant de créer ce restaurant – voici 17 ans – dans la maison de ma grand-mère. Le secret de sa salle toujours pleine ? Un rapport qualité/prix époustouflant avec un menu à 13,80 € composé de produits du jardin avec des légumes râpés à la main, des râgouts mijotés sur une cuisinière de bois et des fournisseurs attentifs aux prix… Le village est frontalier avec la Belgique et nos voisins fréquentent assidûment cette jolie « Table du Pays » reçus avec gentillesse et convivialité par la maîtresse des lieux ! Internet : www.latabledupays.fr
Le PNR des Ardennes
À l’image du sanglier, emblème et habitant culte de la forêt profonde, le PNR (Parc Naturel Régional des Ardennes), labellisé en décembre 2011, est un territoire qu’apprécieront tous les amateurs de destinations dites de caractère.
Écrin naturel fascinant, paysages à couper le souffle, activités de plein air, découverte du patrimoine… toutes les composantes d’un séjour dépaysant et culturellement authentique sont réunies sur les 117.200 hectares du parc. Sa vitrine touristique est le massif des Ardennes, pays 100 % nature vieux de 500 millions d’années qui se prolonge au nord entre Belgique et Luxembourg, avec comme voies royales d’accès les vallées de Meuse et de Semoy. S’y ajoute l’incontournable Voie verte Trans-Ardennes, qui traverse le parc. Les « Rendez-vous du Parc » ont pour vocation de sensibiliser le public aux questions d’éco-citoyenneté grâce à des visites guidées organisées par des professionnels et des passionnés du territoire. Internet : www.parc-naturel-ardennes.fr
Quelques tours de moteur et nous voici de retour à Haybes pour aller voir l’ardoisière
« Trou Salomon » avec Benoît Lorent, de Fumay, descendant d’ouvriers de l’ardoise.
Les ardoisières avec Benoît Lorent
Delphine, de l’Hôtel Saint-Hubert, nous a organisé une rencontre avec Benoît Lorent à la découverte de l’histoire des ardoisières. Cette passion, dit-il, lui est venue lors d’une visite d’ardoisière avec un ami. Depuis bientôt cinq ans, il s’est documenté, a fait des centaines d’images (Il est photographe) et recensé un grand nombre de mines. Il est intarissable et incollable sur la magique pierre grise qui fit la fortune de la région. Véritable « chercheur », il enquête auprès des aînés qui lui permettent souvent de nouvelles découvertes ! Mais il ne va pas en rester là : son prochain objectif est la publication d’un livre sur le sujet : « Que reste-t-il aujourd’hui de tous ces témoignages ouvriers et étudier comment la nature reprend le dessus face à ces galeries creusées par l’homme. Il se forme des stalactites et des stalagmites l’eau qui a envahi les galeries fait des lacs, des rivières, où grenouilles, salamandres et chauve-souris ont trouvé un habitat rêvé… Mon village, Fumay, était la capitale de l’ardoise et au 19ème siècle nous fournissions châteaux et abbayes de toute l’Europe. Plus les veines étaient profondes et plus la couleur était rare : verte, rose, bleue… Il y avait 10.000 personnes qui y travaillaient dans de rudes conditions et parfois y laissaient même la vie… On les appelait les « scailleuteux » ceux qui extrayaient les blocs d’ardoise des fonds et les travaillaient pour en tirer des blocs exploitables.
Nous sommes partis en sa compagnie sur le terrain, vers la mine « Trou Salomon » abandonnée depuis le début du 20ème siècle. Une marche d’approche particulièrement boueuse en ce jour de pluie… Heureusement, Benoît nous avait prêté des bottes en caoutchouc ! Nous nous sommes copieusement trempés (Oui, c’est bien LE NORD !) mais la visite était particulièrement attractive et notre conteur vraiment passionné ! Merci à Benoît pour cette belle découverte. Mail :benoit.lorent@orange.fr
Orphée et Jessica, les hôtes du « Robinson »
Puisque nous étions à Haybes, Orphée a tenu à nous organiser spontanément un tour de 4×4 dans sa forêt pour nous montrer les plus beaux coins accessibles seulement après des heures de marche… Impossible sous la pluie comme aujourd’hui ! Alors la balade motorisée était vraiment la bienvenue…Orphée est chasseur… Mais pas trop… « J’ai tué un cerf, dit-il, mais ce fut le premier et le dernier. Je vais encore en forêt avec les chasseurs mais sans arme. Les chasseurs, poursuit-il doivent avoir une éthique : respecter un rigoureux plan de tir, ne pas quitter leur poste et tirer uniquement suivant un angle à 30°. Ici a été abattu un cerf de 22 cors (les cors sont les bois des cervidés), ce qui est énorme ! je préfère organiser les sorties à l’écoute du brame… Notre forêt abonde en myrtilles, fraises ou champignons comestibles (pieds de mouton, girolles, morilles, cèpes…) et non comestibles comme les amanites tue-mouche ou phalloïde que l’on confond avec la délicieuse coulemelle… Nous avons toujours eu un tourisme axé sur la nature. Les gens appelaient la région « Les petites Vosges ». Aujourd’hui, la marque « Ardenne » (à laquelle on a retiré le « s » final) regroupe les 3 pays du massif : France, Belgique et Luxembourg. Robin en est la mascotte et la devise « Ressourcer et enchanter »… J’espère que vous le serez ! ».
Puis, nous avons rencontré Jessica, son épouse, dans leur charmant Hôtel-Restaurant « Robinson » situé à deux pas de la forêt sur les hauteurs du village. Ils proposent une cuisine ardennaise généreuse sous la forme de buffets aux tarifs avantageux : Charcuteries de Haybes, salaisons, plats mijotés en cocotte et spécialités… A ce propos, un fallait absolument que je sache en quoi consistait cette fameuse « Cacasse à cul nu » dont j’entendais parler partout ? « C’est un plat « du pauvre » d’autrefois de la Vallée de la Meuse – dit Orphée – composé de pommes de terre frottées à du lard et d’oignons. Pendant les années de guerre, il n’y avait pas de viande, on cuisinait uniquement les pommes de terre : on disait alors qu’elles étaient à cul nu. La vrai Cacasse à cul nu ne se réalise qu’avec des pommes de terre ! La cacasse a maintenant acquis une valeur symbolique et a été estampillée « Ardennes de France ». Elle a aussi été « culottée », c’est-à-dire qu’elle est désormais servie avec de la viande comme chez nous ! ». Outre les 10 chambres coquettes de l’hôtel, le couple possède aussi un gîte en bord de Meuse nommé « Le Clos Joli ». Une bonne adresse ! Internet : www.robinson-ardennes.com
Notre journée s’achèvera tardivement à Hierges au « Repos du Berger » et la Causerie des Lilas chez Jean-Michel Filleur. Un beau village traditionnel avec la forteresse au-dessus et le château partiellement restauré par Roger-Pierre Durracq (Que nous allons rencontrer demain).
A la sortie de la vallée de la Joncquière et tout près de la frontière belge, Hierges est un village médiéval, niché sous un imposant château fort, avec des rues pavées, de jolies maisons de pierre bleue et des toits d’ardoise. C’est là que sur la place centrale, on franchit le seuil de la Taverne « La Causerie des Lilas ».
Jean-Michel Filleur fait partie des personnages qu’il faut avoir rencontrés en Ardennes. « Cette terre était jadis, très industrialisée (sidérurgie, textile), dit-il. Mon grand-père est venu de Castille pour y travailler en 1920. Dès l’âge de 13 ans, il trime dans les ardoisières puis dans la sidérurgie. J’ai suivi le même chemin et suis entré à l’usine… Mais deux plans sociaux successifs (En 1982 puis 2004) m’ont entraîné vers une reconversion et j’ai opté pour une formation de cuisinier. Ici, « La Causerie des Lilas », c’est la maison familiale du père de mon épouse, Danielle, un ex-cordonnier. Nous l’avons aménagée depuis 10 ans et les clients s’y sentent tellement bien… qu’ils reviennent ! Nous faisons une cuisine du terroir, beaucoup de grillades en été, des soirées musicales où je pousse la chansonnette… Chez nous, le repas est une fête et un partage. J’ai beaucoup bourlingué et cette vie au village répond à mes attentes d’aujourd’hui. Nous avons aussi aménagé deux jolies chambres d’hôtes au premier étage (l’une d’elles nous est attribuée) … Le tout dans un grand bazar chaleureux et disparate. Pour prendre le temps de vivre, Jean-Michel ouvre sa table les fins de semaines ! Nous sommes arrivés très tard chez lui mais sa gentillesse et sa spontanéité ont eu raison de notre gêne… Nous avons fini encore bien plus tard en sa compagnie et celle de ses élixirs secrets…
« Passant, si le hasard te fait longer le lit et suivre, gosier sec, les berges de la Meuse, sache que près d’ici, coquette et généreuse, t’attend une taverne, et qu’elle te sourit ». Extrait de « Pour venir en aide au quidam assoiffé » de Jean-Michel Filleur, un sacré bonhomme pour qui l’hospitalité garde toute son authenticité !
Lien : http://users.skynet.be/terroirnet/causerie/lacauserie.html
Ce matin, nous nous dirigeons vers Givet (10 minutes de route) pour rencontrer
Roger-Pierre Durracq au Centre Européen des Métiers d’Art.
Givet est une ville frontalière. C’est la dernière sur la Meuse avant la Belgique. Sa situation est stratégique car c’est un carrefour géographique. Elle est traversée par la Voie Verte Trans-Ardennes et dominée par la citadelle de Charlemont sur la rive gauche, et sur la rive droite par les ruines d’une vieille tour et des restes de fortifications.
Nous avons rendez-vous avec Roger-Pierre Durracq au « Centre Européen des Métiers d’Art » situé dans un superbe bâtiment entièrement restauré. Un véritable inventaire à la Prévert des Arts, de tous les Arts… Ici, les créateurs mettent leurs œuvres en Exposition-Vente. Ainsi peut-on voir (et acheter !) le « couteau à ployette » réalisé par le forgeron Jean-Pierre Badre, des jouets de bois, des poupées de chiffon, de l’ébénisterie, de la restauration de mobilier ancien, de la peinture en trompe l’œil, du reliage d’Art, des chapeaux, les vitraux d’un Maître-Verrier, des sculptures en bronze ou en bois, des poteries, des bouquets de fleurs séchées…
Roger-Pierre, Président de l’Association, nous explique que ces pièces uniques ont été sélectionnées avec rigueur par des professionnels : gage d’un achat à la valeur ajoutée. Et comme la gastronomie est aussi un Art, un grand espace est dédié aux productions locales : sanglier, dinde rouge ardennaise, lentilles, confiture d’oignons (Givet est célèbre pour sa Foire aux Oignons le 11 Novembre !) bière, confitures…
Notre interlocuteur, Parisien de naissance et Ardennais de cœur, est lui-même restaurateur de meubles anciens et il est en train de travailler à la réfection de l’intérieur de la 4ème tour couverte du château de Hierges, propriété, depuis 1988 du Baron Belge De Witte De Haelen. De ce château de style Renaissance, subsistent encore les murs d’enceinte et trois grosses tours rondes partiellement en ruines construites en brique rouge et pierre bleue. Les jardins extérieurs ont été remis en état (Toujours par M. Durracq) afin de leur redonner le visage qu’ils avaient sous la Renaissance. Nous décidons de retourner à Hieges pour le visiter et admirer la belle ouvrage. Ci-dessous, assez fier, Roger-Pierre nous montre ses boiseries restaurées en présence de Mme Henriette (le tableau), fille aînée de Louis XV !
Nous avons pris du retard dans notre planning, mais cette visite inattendue du château en « privé » et en compagnie de son restaurateur s’avérait passionnante !
Maintenant nous devons reprendre la route pour une trentaine de minutes.
Nous nous dirigeons vers Revin, direction la forêt et la Ferme-Auberge du Malgré-Tout.
Au cœur de la vallée ardennaise, la « Ferme-Auberge du Malgré-Tout » se situe en pleine forêt à quelques kilomètres au-dessus du village de Revin. Pourquoi Malgré- Tout ? Peut-être le nom de la colline qui y culmine à 432 mètres… Mais alors ? Qui la nomma ainsi ? Les Ardennes, c’est aussi le pays des Légendes : pourquoi ne pas succomber à celle du « Malgré-Tout » ? Sur les hauteurs de Revin, le dénommé Meurquin possédait un herbage et quelques beaux lapins. Il aimait cet endroit et l’idée lui vint de s’y installer. Respectueux du droit, il soumit sa requête aux notables qui rendirent un verdict à lui briser le cœur en lui disant d’aller bâtir ailleurs ! Il jura d’y construire envers et contre tout, maugréant sans arrêt : « … Malgré-Tout ». Il parvint à gagner le concours d’amis sûrs. La maison fut bâtie du jour au lendemain et sans l’aide de Dieu. Le pari fut gagné. La ville, après cela, fut en révolution, tout le conseil du bourg fut pris de convulsions… A partir de ce jour, tous les gens de Revin honorant comme il faut l’exploit dudit Meurquin, baptisèrent ce lieu encore hanté des loups du nom qui lui convient : celui de Malgré-Tout ! Autre anecdote, l’écrivain George Sand (Qui a sa rue dans Revin) fut si charmée par ces lieux où elle séjourna qu’elle s’en inspira pour son roman « Malgré-Tout » !
La Ferme-Auberge du Malgré Tout dans la forêt de Revin
Ici, vous êtes accueillis par la famille Grandhomme : Françoise et Jean-Marie les parents oeuvrent en salle et Bertrand, leur fils, en cuisine. Revenu aux fourneaux familiaux en 2006 après des passages à Paris, au restaurant étoilé « Les Crayères » à Reims auprès de Gérard Boyer puis à Bruxelles chez Pierre Wynants, Bertrand se consacre désormais à la cuisine traditionnelle de sa région . Françoise et Jean-Marie sont installés ici depuis 1976. Ils ont tout aménagé eux-mêmes soulignent-ils avec fierté : « A l’époque les fermes auberges n’étaient pas à la mode ! Notre ferme participe au côté rustique et convivial de l’endroit. Les salles de restaurant sont des anciennes étables. Et nous avons aussi 6 chambres qui accueillent marcheurs, vététistes et touristes de passage ».
Nous avons pu déguster les bons produits du terroir avec l’Assiette Ardennaise et sa terrine Maison, son jambon d’Ardennes et l’andouille de Revin : fabriquée à l’origine à l’occasion de Mardi Gras, cette spécialité se compose de 60% de viande, de 40% de chaudins (intestin de porc), du sel, du poivre et des épices. Délicieux… Ensuite, la bayenne ou baïenne, : un plat typiquement ardennais qui se compose de pommes de terre, d’oignons et d’ail accompagné d’un civet de cerf remarquable. Puis, la délicieuse tomme ardennaise au lait cru de vache qui ressemble à celle des Pyrénées. Et enfin, autre spécialité : la tarte au sucre ou galette au sucre est un des emblèmes de la gastronomie ardennaise. « Pour réussir une bonne galette au sucre il faut bien sûr du beurre, du sucre, de la farine, des œufs … mais surtout un bon tour de main ! précise Françoise ». Internet : www.aubergeferme-malgretout.com
Le 13 juin 1944, des soldats de la Wehrmacht exécutèrent dans la forêt du Malgré Tout, 105 jeunes résistants, dont 73 Revinois. Sur la route dite du Malgré Tout (qui conduit à l’Auberge), vers Haut-Buttés, fut inauguré, en 1948, un imposant monument commémoratif « Le Mémorial du Maquis des Manises » réalisé par le sculpteur Henri Louis au lieu-dit Père des Chènes…
A l’issue de cette belle rencontre gastronomique, nous redescendons vers Revin pour visiter la maison Espagnole et enfin la ville fortifiée de Rocroi. La boucle sera bouclée avec un retour à Charleville vers Arthur puisque nous logerons au « Dormeur du Val » près de la gare pour notre ultime étape…
La Maison Espagnole, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, est une des constructions les plus emblématiques de la commune. Il s’agit d’une maison à colombages, vraisemblablement édifiée au 16ème siècle et propriété d’un marchand.
« Quant à l’origine de son appellation, il s’agit sans doute du souvenir de l’occupation espagnole que subit Revin dont la neutralité a été maintes fois violée tant par les troupes du Royaume de France que par celles de l’Empire. » La Maison Espagnole accueille l’Office de tourisme de Revin ainsi qu’un espace muséographique consacré à la métallurgie. L’espace propose également, durant la période estivale, des expositions temporaires.
Située sur un vaste plateau, Rocroi est une ville fortifiée en étoile … Mais on peut le vérifier uniquement vu du ciel ! Sa destinée est liée à ses puissantes fortifications et les guerres qui ont jalonné les siècles. Pour défendre son royaume, François 1er fit le choix de Rocroi qui devint en permanence une ville assiégée. Plus tard, la Bataille de Rocroi (1643) gagnée contre les Espagnols entra dans la mémoire collective. Le soleil a fait son apparition et la visite des fortifications prend un intérêt beaucoup lus champêtre !
Internet pour le CDT Ardennes : www.ardennes.com
Rocroy était la dernière étape de ces quatre jours en Ardennes. Nous en garderons le souvenir d’une belle région injustement méconnue malgré tout ce qu’elle peut offrir… Et l’impression aussi de n’avoir fait que passer malgré des journées d’intenses visites… Il faudra revenir en Ardennes !
Reportage Dany Antonetti pour les Textes et Gérard Antonetti pour les Images
* Un « Merci » particulier à Djamila Daoud, Attachée de Presse du CDT Ardennes qui a organisé tout ce reportage. Merci aussi à tous les gens que nous avons rencontrés et qui n’ont pas compté leur temps pour nous aider à mieux appréhender leur pays !
La Place Ducale de Charleville