CALIFORNIE : Laughlin et la Route 66 (2)
Pour quitter Palm Springs, nous prenons la Route 10 qui parcourt toute cette belle vallée de Coachella pour emprunter, à Blythe, la Route 95 Nord qui nous mènera à Laughlin, notre seconde étape. Pourquoi le choix de cette ville poussée comme un champignon en plein désert ? Simplement l’envie de refaire un petit bout de Route 66 tout en bénéficiant, pour un tarif dérisoire, d’une chambre très confortable dans un Hôtel-Casino comme le « Edgewater » que nous avons choisi !
Une journée sera nécessaire pour parcourir la « Mother Road » de Kingman à Seligman…Le parcours que nous avions suivi intégralement voici 6 ans (de Chicago à Los Angeles) semble désormais mieux signalé et surtout mieux exploité touristiquement.
La Route 66 fut, au début du 20ème siècle, le passage obligé des aspirants à « l’Américan Dream » (Le Rêve Américain) et certains n’arrivèrent pas au bout de ce si long voyage…Nous avons voulu, comme dit la publicité, remettre nos pieds sur la Route 66 « Get your kicks on the Route 66… But don’t go too fast or you’ll miss all the fun ! »… Mais tranquillement pour ne pas gâcher le plaisir !
On quitte Laughlin par la Route 68 pour atteindre, au bout d’une quarantaine de kilomètres, Kingman, sur la Route 66 en Arizona. Ici, tout a été repensé pour les nostalgiques de la « 66 » (lire : sixty six) : le nouveau musée qui lui est consacré situé dans un joli bâtiment historique, la signalisation, les enseignes de motels… Même l’ancien silo blanchi et reconverti en panneau indicateur…
Après presque trois heures passées en plein désert (attention au carburant !) on arrive à Seligman, berceau de la réhabilitation de la Route grâce à Angel Delgadillo, pionnier de cette « re-naissance ». Angel est une figure mythique liée à la préservation, la promotion et la protection de « The Mother Road ». Il est Président de l’Association « Route 66 » qu’il a créée en 1987. « Mes parents qui venaient du Mexique, dit-il, s’établirent à Seligman en 1917. Mon père et ma mère n’ont jamais parlé Anglais…
Moi, j’ai appris à l’école. J’étais barbier et ma boutique, opérationnelle depuis 1950, se trouvait sur la vieille Route 66. En 1972, après la création de l’Autoroute 40, plus personne ne passait par Seligman…Cette récession économique m’a donné l’idée de créer un musée dans mon magasin et de contacter les Etats concernés (Au nombre de 8 : Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau Mexique, Arizona et Californie) par le tracé de la Route 66… Cette Route, c’est l’Amérique d’hier, il ne faut pas l’oublier ! ».
Aujourd’hui, Angel est une véritable star ! Dans son bric-à-brac traînent des autographes et portraits de célébrités…Tiens, à notre grande surprise, voilà la photo de notre « Johnny » national qui lui a rendu visite en juillet dernier… Sûr, il savait que l’idole était connue… Mais pas dans quelles proportions et d’abord, ici c’est lui qui pose avec les passants… Et pas l’inverse ! Angel a trois filles, Mélissa, Martha et Clarisse (sur notre photo) et un fils, Angel Junior, qui s’occupent de prendre le relais… En face, la boutique-diner avec ses vieilles Américaines et ses pompes à essence d’un autre âge, appartient à Juan, le frère d’Angel, lui aussi impliqué dans la Route 66.
La Route (66) du retour, vers Kingman puis Laughlin, passe par des zones désertiques où les chercheurs d’or prospectaient au début du 20ème siècle. Le paysage, minéral, offre une végétation plutôt cactée comme celle des arbres de Joshua. Le franchissement d’un col nous emmène à Oatman, au cœur des Black Mountains.
Ce village, créé en 1906 au milieu de « nowhere » (nulle part) abrita les plus importants gisements d’or d’Arizona jusqu’en 1930. Aujourd’hui, les touristes sont surpris par les ânes qui déambulent dans la rue principale : les descendants de ceux qui trimèrent au fond des mines avec les hommes méritent le respect !
Les habitants d’Oatman leur vouent une immense affection : « We love our burros » (On aime nos ânes) est-il écrit partout ! Oatman est vraiment un village « cow-boy » comme au cinéma et son hôtel est célèbre pour avoir abrité, le 18 Mars 1939, la nuit de noces de Clark Gable et Carole Lombard, étoile filante puisqu’elle disparut dans le crash d’un avion dès 1942. La chambre est transformée en musée mais les autres sont à louer ! De nombreuses boutiques de souvenirs et restaurants s’alignent sur « Main Street » qui fait aussi partie de la Route 66. Internet : http://www.oatmangoldroad.com
Le Lake Mead et le Hoover Dam
On quitte Laughlin par la Route 93 (Photo ci-dessus), histoire de découvrir un peu le lac Mead avant d’arriver aux lumières de Las Vegas. Le lac Mead est une gigantesque retenue d’eau artificielle, en amont du barrage « Hoover Dam » qui retient les eaux du Colorado. La paroi de béton du Hoover Dam (construit entre 1931 et 1936 et inauguré par le Président Roosevelt) est l’une des plus hautes du monde avec ses 218 mètres. Littéralement paranos depuis le 11 Septembre 2001, les Américains régulent l’affluence touristique en mettant en place des « check points » sécuritaires comme il est courant d’en voir en Israël. Il faut dire que s’il venait à l’idée de quelconques terroristes de saboter le barrage… Exit Las Vegas et ses palaces : comme dans les films « catastrophe », une vague inhumaine et dévastatrice submergerait toute la vallée…
Avec ses 800 km de rives, le « Lake Mead » s’étire sur 176 km. Ses côtes magnifiques et arides en font un haut lieu touristique où toutes les activités sportives nautiques sont proposées ainsi que des croisières.