EQUATEUR – De Guayaquil à la Côte Pacifique
De Guayaquil à la Côte Pacifique et retour à Quito par la « Route des Volcans »
Samedi soir, au Grand Hôtel de Guayaquil, c’est la fin du circuit… Demain matin, nos compagnons s’envolent pour les Galapagos et nous partons, en voiture de location, vers le Pacifique…
Nous avons décidé de passer le week-end à Guayaquil car un questionnement nous taraude : notre vol de la compagnie Iberia repart de Quito… Quito, c’est loin, d’autant plus que ledit vol fait escale… à Guayaquil ! C’est-à-dire qu’il y a plus de 400 km de distance que l’avion parcourt en 45 minutes et que nous allons mettre plus d’un jour à tracer vu les reliefs… Evidemment, une fois que nous avons trouvé les bureaux d’Iberia, nous nous apercevons qu’ils sont fermés jusqu’au lundi matin… Nous nous pointons donc à la première heure d’ouverture pour exposer notre cas : nous ne demandons aucun changement de vol ni d’heure : juste ne pas monter à Quito mais monter à Guayaquil. Ceci peut paraître très simple… Pour Iberia, ça ne l’est pas : si vous ne montez pas à Quito ou vous payez 300 $/personne d’amende ou vous perdez vos billets ! C’est vous qui voyez comme dit le cultissime sketch… Ça c’est l’informatique nous avance-t-on… Autant de bêtise nous laisse sceptiques d’autant plus que lors de ce fameux vol retour, que nous serons obligés de prendre à Quito, nous nous arrêterons plus de 2 heures à Guayaquil, descendrons de l’avion et ferons des kilomètres de coursives d’aéroport pour finalement regagner nos sièges ! Affligeant… Alors, chers lecteurs, soyez vigilants sur vos destinations car l’achat des e-tickets est définitif…
Mais les surprises financières ne s’arrêtent pas là… En recherchant le véhicule de location sur les comparateurs, je m’aperçois qu’en Equateur, rouler en voiture coûte trois fois plus cher qu’ailleurs dans le monde… Après réflexion, nous ne nous sentons pas l’âme de routards en bus et décidons – malgré tout – de louer une petite Chevrolet (genre ridicule voiture pour Playmobil !) chez « Avis » la bagatelle de 800 $ la semaine (rappelons qu’aujourd’hui le Dollar est à parité avec l’Euro et que l’Equateur a adopté la monnaie US) … A ce tarif, en Europe, on peut louer un Range Rover ! Ce n’est pas fini… l’interlocutrice d’Avis à l’aéroport de Guayaquil ne parle pas… un mot d’Anglais et veut à tout prix me fourguer encore une assurance supplémentaire de 20 $/jour et prendre une caution de 5.000 $ sur ma Visa… Bref, le ton monte dans un charabia franco-italo-espagnol que je pratique, et je dois finalement mon salut à l’exhibition de ma carte de presse… Parfois ça sert ! Tiens… me voilà dépeignant mes états d’âme comme une blogueuse… Bof, c’est tendance… Et si je twittais, publiais un snapchat, ou allais vite mettre la photo de ma « chère » mini-voiture sur Instagram ? Vite, les followers… likez-moi !
Enfin, nous sommes restés plus d’une heure en négociation auprès de l’agent « Avis » et après avoir consciencieusement examiné la carrosserie (presque paranos !), nous sommes prêts à faire route vers le Pacifique…
Puerto Lopez, étape Pacifique sur la « Ruta del Sol »
La Route du Soleil longe l’Océan Pacifique. Elle commence au sud à Salinas pour se terminer au nord à Mataje. Notre trajet Quito-Puerto Lopez, long de quelque 200 km prendra trois heures avec la « Playmobil ».
La baie de Puerto Lopez, fréquentée par des centaines de frégates et de pélicans, offre une vraie image de carte postale avec ses bateaux bleus qui semblent danser sur les vagues dont l’ondulation ponctue aussi le vol gracieux ou pataud (pour les pélicans !) des oiseaux de mer qui revendiquent les déchets de poissons que leur octroient les pêcheurs…
La malchance semble s’estomper (après que nous ayons cherché notre destination un bon moment !) car nous avons choisi un bel endroit : « Le Nautilus » niché dans un jardin luxuriant et composé de jolis bungalows de bois flambant neufs… Les propriétaires sont Français : David et Fiona. Ils ont décidé, depuis deux ans, de changer de vie. Amoureux de l’Amérique Latine, ils ont choisi l’Equateur après de nombreux séjours… Un havre de paix, une belle terrasse où se balance un hamac… mais la malchance nous poursuit : l’accès devient problématique lorsque des trombes d’eau s’abattent (encore !) dans la rue en terre battue ! Il paraît qu’il y a des semaines qu’il n’a pas plu… David nous dit que la municipalité a promis de goudronner… Mais l’immobilisme semble être de mise en Equateur…
L’Isla de La Plata dans le Parque Nacional Machalilla
Nous ne nous laissons pas démoraliser et prenons nos tickets (par l’intermédiaire de David) pour l’île de la Plata, appelée aussi « Galapagos du pauvre » à cause de ses quelques similitudes avec l’archipel de Colomb à la faune unique !
Sur la jetée où nous embarquons, le festival des parapluies bat son plein… La pluie ne cesse pas malgré notre optimisme revenu et nous allons naviguer 1 heure 30 sous les bâches vite montées… Au débarquement, des guides naturalistes se répartissent les visiteurs suivant leurs idiomes. Nous voilà partis en randonnée sur des chemins balisés à la recherche des fous à pattes bleues (Ouais, des gabians fans de l’OM !), des fous de Nazca, des phaétons à bec rouge, des albatros ou encore des otaries à fourrure (que nous n’avons pas vues…ni celles sans fourrure d’ailleurs !). Tout le temps que durera l’excursion, il pleuvra, donnant aux falaises de l’île de la Plata plutôt un air d’Irlande qu’une impression de tropiques… La flore y est aussi très riche, explique le guide, avec notamment le célèbre « Palo Santo », (signifiant « bois sacré » en Espagnol) arbre mythique d’Equateur aux diverses vertus médicinales tranquillisantes et apaisantes. Après la balade est prévue une halte « snorkeling » (plongée en apnée masque/tuba pour les non-anglophones) à la découverte des fonds marins à laquelle nous sommes tous invités… Je suis déjà assez mouillée !
Le lendemain, nous devons changer d’hébergement car les bungalows sont tous occupés : David nous envoie à la « House of Gates », une très belle adresse aussi, face à l’Océan, au bout du port, où Shandra, une Canadienne déjantée et exubérante nous reçoit aux petits soins. Pourquoi la « Maison aux Grilles » ? Simplement car il y a, ici, plein de chiens (tous recueillis) et que son mari, Jerry, au look de cowboy texan, a mis des petits portillons aux étages pour leur barrer l’accès. La chambre est vraiment jolie, décorée avec goût, et la terrasse magnifique… Des tapas sont offertes par notre hôte et une bouteille de vin rouge du Chili est disponible à un tarif très raisonnable : what else ? Nous y serions restés plus longtemps avec le soleil…
Le Nautilus et House of Gates à Puerto Lopez
De Puerto Lopez au Parc du Cotopaxi
Les Dieux Incas ne se décidant pas à nous offrir l’éclaircie, nous sommes partis à sa recherche… Nous avons continué à prendre des trombes d’eau avec des éboulements partiels sur la Route 30…La montagne qui se casse la gueule… Bref, nous n’étions pas trop fiers… Nous voulions voir la lagune de Quilotoa mais avons dû y renoncer car on n’y voyait pas à un mètre… Escale technique à Quevedo car la progression est lente eu égard les conditions climatiques…Là, l’hôtel que nous avons choisi (Golden Hôtel) est carrément introuvable et nous devons prendre un taxi (que l’on suivra !) pour qu’il nous y conduise, toujours sous la pluie… La dame qui nous reçoit est très sympa, la chambre correcte et propre et le véhicule en sécurité dans le parking…Mais vu la galère que nous avons eue pour l’atteindre, nous n’avons pas le courage de chercher un restaurant alentour… Ce sera « cerveza » (traduire bière !) et chips pour le dîner…
Le lendemain, encore la pluie… Et comme les emmerdes s’enchaînent, j’avais pris un bungalow à Lasso chez des Quechuas (parfaitement noté sur Booking : Merci !) : on a fini par trouver l’adresse après 2 heures de recherche. C’était misérable, crade et il y faisait un froid de gueux… Bref, une nuit inoubliable avec doudounes, jeans et bandeaux polaires sur la « cabeza » (traduire tête en espagnol)…
Au matin, il faisait un peu meilleur : le soleil revenait enfin ! Nous avions choisi d’approcher du Cotopaxi, le volcan en activité le plus haut du monde (5.897 mètres) et d’opter pour un hébergement de charme. Après la ville de Machachi (aucun intérêt particulier), nous avons dû prendre une piste de terre (Aller, Titine, prends-toi pour un 4×4 ! Tu as tout d’une grande…) pendant près d’une heure pour arriver à l’Hacienda El Porvenir à 3.600 mètres d’altitude. Le ciel bleu et un endroit idyllique avec ses murs rouges, ses toits de chaume et ses chevaux qui attendent d’hypothétiques cavaliers… sauf que, pour les clients ayant acheté (bradé !) sur Booking, la belle chambre vue à l’image se réduit à 7 mètres carrés et une salle de bain ridicule à 93 $/nuit… Encore une déception ! Nous y rencontrons un couple sympa d’Américains vététistes, Becky & Buck, qui ont bien la chambre de la photo (Photo ci-dessus)… Mais ils ont payé 170 $… ça calme !
Nous avons réservé pour deux jours et comme nous sommes à une heure de toute route bitumée, il n’est pas vraiment question de redescendre vers la civilisation pour fatiguer notre bolide… L’altitude rend la marche difficile et notre seul intérêt est de photographier le volcan… Ça lasse à la fin ! Nous avons essayé de monter jusqu’au premier refuge à 4.600 mètres mais les maux de tête apparaissaient… Il était plus sage de rebrousser chemin… Après les intempéries que nous avons surmontées, les lieux sont néanmoins magiques et nous laisseront de beaux souvenirs -avec le recul – comme cette rencontre avec un renard qui semblait vouloir qu’on l’apprivoise (Docteur Pierre dit que c’est un coyote, mais ça m’arrange pas pour la vanne !)… ou la découverte de la lagune de Limpiopungo (Nos Photos). Le Cotopaxi était un lieu sacré pour les indigènes pour lesquels son nom signifie « Cou de la lune ». Il est vraiment très photogénique avec son manteau neigeux dont il ne se débarrasse jamais ! Heureusement, le repas du soir était correct à l’hacienda : tout ne peut pas être négatif !
Voyant que la déveine nous poursuivait, nous avons décidé de nous rapprocher au maximum de l’aéroport de Quito pour notre ultime nuit optant pour un bungalow « Zaysant Ecolodge » à 14 km (Puembo)… Après toutes les pistes que nous avions parcourues, on arrive dans le jardin et… on crève !!! La loose totale… Heureusement, le couple de gérants, deux jeunes colombiens, était très sympa et leur maison super jolie (Notre Photo)… Le gars nous a conduits à un garagiste pour faire réparer la roue crevée qui avait été attaquée par un clou hors normes… Une bonne adresse tout à côté de l’aéroport d’où un transfert peut être organisé. A noter aussi la qualité « fraîcheur » du dîner, pour seulement 10$…
Le jour du départ est arrivée… Nous avons la sagesse de nous y prendre des heures à l’avance pour nous rendre à l’aéroport… Au cas où… Dernière guigne : problème existentiel pour retourner la voiture à son parking… Tourne et retourne sur les bretelles aéroportuaires… Chacun nous renvoie dans un lieu différent… L’agent « Avis » du comptoir d’arrivée ne veut rien savoir : je n’ai qu’à me débrouiller à trouver l’endroit. Il me fait un croquis sommaire : retourner, à droite, à gauche, passer sous le pont… on finit par trouver l’espace « Retour Location de Véhicules » totalement invisible dans le sens des départs… Même à Los Angeles Airport, 20 fois plus grand, c’est moins tordu… Ouf, nous leur rendons la « limousine » pour s’auto-programmer en mode « Dur retour » !
Nous avons décidé, avec Gérard, de distribuer des « Gérard » d’honneur du tourisme, comme cela se fait dans le monde des médias (Si, si, nous avons le droit : nous sommes journalistes encartés !). Médailles d’Or ex-æquo à Iberia et Avis pour leur grand sens de la communication… Et Médaille d’Argent à Gina, à cause de qui toutes ces embrouilles sont arrivées. Gina, qui nous avait invités à continuer notre reportage chez l’habitant en « Live » et qui nous a laissé tomber à la dernière minute… Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet… Seuls nos compagnons de voyage sont au parfum !
Copyright : Textes / Dany Antonetti – Photos / Gérard Antonetti
Témoignage : Michèle & Jean-Pierre : « Retour en Equateur… »
Nous avions rencontré Michèle et Jean-Pierre (bénévoles au Secours Populaire) au début de notre voyage à Quito (Voir article précédent : http://www.grand-sud-mag.com/equateur/). Ils ont tenu à nous faire part de leurs impressions. Merci pour ces contributions !
Notre périple en Equateur s’est déroulé sans surprise nous conduisant successivement à Latacunga, Baños, Riobamba, Cuenca, Otavalo, itinéraire déjà parcouru à la fin des années 90. Notre objectif était de constater si changement et évolution avaient eu lieu et de parcourir pedibus jambus toutes ces villes et leurs alentours. Donc, beaucoup de marches dans les forêts, le long des rivières, dans les villages, sur les pentes abruptes. Cela nous donnait la possibilité de discuter avec les autochtones, de parler de leur condition de vie, de nous immiscer. Il faut dire également que les très nombreux bus publics empruntés tout au long du voyage favorisaient ces échanges. Des constats inquiétants : Le pays n’arrive plus à écouler les énormes quantités de fruits et légumes produits dans toutes les plaines, sur tous les plateaux, en Amazonie et c’est une accumulation de déchets ! ( récession économique, protectionnisme, passage au dollar, mauvaise gestion étatique…).
– Sur les pentes andines, les Indigènes sont toujours aussi pauvres et leurs conditions de vie n’ont pas évolué. On se demande même si elles n’ont pas empiré. Les écoles disparaissent dans les hameaux pour des regroupements dans les villages souvent très éloignés. Conséquence immédiate : beaucoup d’enfants ne sont plus scolarisés (on a pu le constater).
– Les marchés touristiques comme Otavalo ne fonctionnent plus et les vendeurs attendent désespérément les clients. Européens et Américains du nord, craignant les tremblements de terre fréquents dans ce pays, désertent. Seuls les marchés des populations andines où se vend, s’achète, s’échange à peu près tout, regorgent de monde. Côté positif : Des routes goudronnées ont remplacé les vieilles pistes (à l’époque, des tronçons de la Panaméricaine étaient en terre). On ne peut que s’en féliciter ! Nous avons encore beaucoup appris, beaucoup reçu, beaucoup constaté, beaucoup partagé… C’est l’essence même du voyage. Concernant notre mission, le projet de Muisne est en bonne voie et sa réalisation complète ne saurait tarder…
Michèle et Jean-Pierre nous décrivent, ensuite, le marché de Guamote (à proximité de Riobamba) où nous n’avons fait que passer lors du circuit.
Le surréaliste marché de Guamote
En ce jeudi 12 janvier, il est à peine 6 heures du matin lorsque les premiers cochons commencent à couiner sous la fenêtre courant d’air de notre chambre glaciale, sentant qu’un mauvais sort leur est réservé. Les premières charrettes grincent sur le pavé humide, poussées par les indigènes pressés de prendre place et une putain de chèvre attachée à un poteau fait un tel cirque qu’elle nous oblige à quitter notre lit et à nous blottir sous la douche électrique tout en essayant de trouver un peu d’eau chaude (ce sont deux fils électriques qui chauffent l’eau !)
Le petit-déjeuner est avalé à la vitesse de l’éclair tant il nous tarde de sortir dans la rue. Celle-ci est déjà noire de monde ou plutôt rouge de monde à la couleur des 175 communautés indiennes qui, tous les jeudis, quittent leur montagne pour se retrouver ici, espérant vendre ou acheter. Ce sont plus de 30.000 personnes qui ont envahi le village de Guamote et ses 1500 résidents. Il est pratiquement impossible de se déplacer tant les rues sont obstruées par les animaux, les indigènes, les camionnettes, les camions, les bus pourris, les voitures,les ordures, les charrettes et les clébards.
Il nous faut, en première délectation, nous rendre au grand marché des animaux situé à 2 km en amont. Stop vite fait, bien fait, une voiture nous prend en charge et à travers la foule et le bordel compacts, nous arrivons bientôt au sommet d’une colline qui croule sous le poids des envahisseurs. Cette foule immense aux ponchos rouges est silencieuse et seuls les hurlements des animaux se font entendre. Nous avançons prudemment tout en évitant les merdes des porcs, des vaches, des moutons, des chèvres, des chevaux, des lamas, des couilles ( pardon cuyes), des poules, des bébés ainsi que les crachats et la pisse qui ruisselle. Spectacle incroyable, ahurissant où cette foule en mouvement tire, traîne de force des bestiaux qui résistent et qui hurlent. On vend, on achète, on brade, on échange, on troque sans que nous ne nous apercevions de rien.
Petit à petit, on se mélange à la foule surprise par notre présence mais toujours respectueuse. On réussit même à échanger quelques paroles, nous qui venons d’un autre monde et, on dirait même d’une autre planète ! Difficile de communiquer avec ces gens dont la langue est celle qui se pratique depuis des siècles. Depuis l’époque des Incas. Nous sommes émerveillés par tant de couleurs (aux ponchos rouges se mêlent aussi des verts, des noirs, des rayés rouge et noir, des violets). Chacun porte le chapeau qui cache à peine la longue chevelure noire corbeau, souvent tressée. A tout ceci se mêlent… les odeurs, ô les odeurs ! Pas forcément la rose et le jasmin ! Il faudrait un dictionnaire spécial « odeurs fortes » pour en décrire avec exactitude les effets sur notre odorat occidental. Nous sommes étourdis, éblouis, chancelants, ébranlés par toutes ces visions, par tous ces bruits, par toutes ces odeurs, par tout ce que l’on ne pourra jamais décrire avec précision. Alors, nous reprenons la route à pied pour Guamote, sous le soleil retrouvé à 3.500 mètres d’altitude.
D’autres marchés agrémentent la piste poussiéreuse que nous suivons : là, ânes et chevaux, plus loin ce sont des cochons d’inde (cuyes) dont certains cuisent sur un lit de braises pour un futur délicieux repas, puis de poussins, des poules au milieu de cette foule colorée ne laissant que peu de place à nos pas. Nous arrivons enfin au village de Guamote, méconnaissable tant tout est obstrué par des montagnes de fruits et légumes.
C’est incroyable mais les choux sont gros comme deux ballons de basket, les carottes comme des citrouilles et partout fèves, petits pois s’amoncellent en de véritables pyramides. Des tonnes de tomates dont une espèce pousse sur les arbres (c’est pas une connerie !) des centaines de sortes de patates, des rouleaux de sucre canne, du maïs à gogo, des épices inconnues bloquent les rues. La grande place du villages a du mal à absorber cette population descendue des Andes environnantes et les milliers de ponchos rouges créent un climat irréel. Nous nous fondons sans effort dans cette foule andine avec nos vestes rouges qui datent des années 90 !
La fin de la journée laisse des rues jonchées de débris de toutes sortes et il faut être grand slalomeur pour tout éviter. Les odeurs ne sont plus les mêmes quand on sait que les WC publics sont inconnus ( on rappelle que plus de 30 000 avaient envahi les rues).
Puis c’est le retour pour cette population andine. Alors, on prend d’assaut les bus moyenâgeux, on s’entasse par dizaines dans les camionnettes où porcs et vachettes rejoignent les passagers, on pousse les bestiaux, on tire les autres sous les vrombissements et les pétarades de moteurs à bout de souffle. C’est un des marchés les plus incroyables auquel nous avons assisté et pourtant, combien en avons- nous vus ! Encore un grand souvenir, encore des émotions, encore la découverte du VOYAGE.
Michèle & Jean-Pierre Castagnès