Hello Lille !
Reportage : Dany Antonetti – Photos réalisées avec le Fuji GFX 50 S par Eric Beracassat (Copyright Octobre 2019)
« Hello Lille ! », c’est sur ce slogan – décliné en rouge – empreint de dynamisme et d’une joyeuse sympathie que vous êtes désormais accueillis sur le tarmac de l’aéroport de « Lille-Lesquin » comme sur les quais de la gare « Lille Flandres »… La capitale du Nord, avec sa métropole, entend bien renforcer son image de destination internationale de tourisme et d’affaires : elle en possède tous les atouts !
Pour la méridionale que je suis… Lille, c’est le « Nooord »… en reprenant la réplique culte de Michel Galabru dans « Bienvenue chez les Ch’tis »… Je n’étais jamais venue à Lille, et en cette douce fin d’octobre j’y étais conviée pour participer à l’Assemblée Générale des Journalistes de Tourisme (AJT) mais aussi profiter de l’occasion pour découvrir quelques secrets de ces gens du Nord dont l’hospitalité est légendaire… Et voici que j’y débarque sous un ciel d’azur !
Le Palais de la Bourse, bâtiment historique de style néo- flamand (1921) : son célèbre beffroi rose est un peu la Tour Eiffel de Lille.
Au-delà de tous les clichés, Lille possède un patrimoine historique et architectural exceptionnels. Tour à tour marchande, première citadelle construite par Vauban, industrielle… elle conserve tous les vestiges de ce glorieux passé tout en se tournant résolument vers l’avenir pour mériter son titre de quatrième métropole française et carrefour international… Née de l’eau en 1066, celle de la Deûle, rivière modeste pourtant située sur un axe de circulation majeur, Lille garde gravées toutes ces influences qui l’ont traversée au cours des siècles. Surnommée encore aujourd’hui en France la « Capitale des Flandres », Lille (avec ses environs) appartient à la région historique de la Flandre romane ancien territoire du comté de Flandre.
Petite balade Lilloise…
Tout le coeur historique se visite à pied. En moins de 10 minutes de l’Hôtel Barrière, nous voici sur la Grand’Place. En fait, son appellation officielle est place du Général de Gaulle, en hommage au « Grand Charles » né à Lille en 1890 et dont la maison natale est devenue un musée (Rue Princesse). C’est le coeur de la cité où se dressent tous les beaux immeubles dont la Vieille Bourse, la Chambre de Commerce avec son beffroi, le Théâtre, l’Opéra (ouvert depuis 2003 après cinq ans de restauration) au riche décor de style Louis XVI… Le Palais des Beaux Arts est l’un des plus grands musées des Beaux-Arts de France. Il renferme une riche collection d’œuvres peintes du 15ème au début du 20ème siècle ainsi qu’un cabinet de dessins, une galerie de sculptures, une collection de céramiques…
Le « Vieux Lille » quartier pittoresque, s’étend au nord de la Grand’Place et se compose de 2 secteurs assez contrastés : la ville flamande historique aux ruelles pavées avec ses boutiques, galeries d’art, cafés et restaurants (Estaminets, bien sûr…) et le quartier royal qui fut aménagé à partir de 1670 pour relier la Citadelle de Vauban au reste de la ville. Demeures aristocratiques et hôtels particuliers de style classique s’y succèdent.
La Vieille Bourse : sa construction est décidée en 1651, pour offrir un abri aux gens de commerce et de finance. Elle est composée de 24 maisons identiques, bâties aux frais de vingt-quatre marchands et formant un quadrilatère autour d’une cour à arcades.
Successeur de L’Écho du Nord fondé en 1819, « La Voix du Nord » naît en 1941 au sein de la Résistance française avant de devenir le principal quotidien régional en 1944. L’imposante façade du bâtiment est construite en 1935-1936. On y lit les noms des vingt-huit villes éditrices du journal. Au sommet, un groupe de bronze doré représente trois Grâces symbolisant les provinces de la région Nord-Pas de Calais : à gauche l’Artois maritime portant un terre-neuve, au centre la Flandre tenant une gerbe de blé, à droite le Hainaut laissant s’échapper un pigeon voyageur ou « coulon ».
Gastronomie : La culture de l’Estaminet…
L’Estaminet, c’était l’endroit, souvent privé, où les gens se retrouvaient pour boire et fumer. Les vieilles tenaient l’Estaminet car il fallait bien gagner de l’argent après la mort, souvent prématurée, du chef de famille… Nous avons découvert l’Estaminet « Chez La Vieille » (Rue de Gand) où nous ont été proposés à la dégustation les plats emblématiques (cuisinés à la bière) de la cuisine Lilloise aux influences à la fois picardes et flamandes : la Carbonnade Flamande (Notre photo), un ragoût de boeuf mijoté à la bière et agrémenté de pain d’épices ; le Potjevleesch, terrine de viandes blanches en gelée ; le Waterzoï, pot-au-feu de volaille ou de poisson à la crème et aux petits légumes ; le Welsh, à base de cheddar et de bière. Sans faire l’impasse sur les nombreux fromages : boulette d’Avesnes, crayeux de Roncq, crémet du cap Blanc-Nez, mimolette… il en existe une cinquantaine dans la région dont le plus populaire est sans aucun doute le Maroilles !
La liqueur traditionnelle est le genièvre parfois mélangé au café, donnant alors une « bistouille ». Côté dessert, le « Merveilleux » est une meringue enrobée de crème fouettée au chocolat et recouverte de copeaux de chocolat noir… Le tout s’accompagne généralement d’une bière artisanale brassée dans la région. Blondes, ambrées, brunes ou blanches, les bières spéciales du Nord-Pas de Calais se caractérisent par leur goût prononcé et une forte densité en alcool. Le « Festival Bière à Lille » (BAL) se tiendra du 4 au 11 Novembre ponctué d’événements ludiques dans les bars, restaurants et lieux publics (Infos : bierealille.com). Soulignons que deux chansons furent créées dans un estaminet : d’abord, le fameux « P’tit Quinquin », l’hymne nordiste, et d’autre part, l’Internationale !
Le Centre Historique Minier de la Fosse Delloye, Patrimoine de l’Humanité
A 45 km de Lille, sur la commune de Lewarde, le Centre Historique Minier de la Fosse Delloye regroupe 8.000 m² de bâtiments industriels. Il est classé Monument Historique en 2009 et inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 2012. Deux milliards de tonnes de charbon en furent extraites entre 1930 et 1960, décennies où quelque 200.000 personnes étaient employées à l’extraction d’environ 30 millions de tonnes par an. La fosse Delloye fut nationalisée – comme l’ensemble du bassin – dès 1946.
Créé à l’initiative des Houillères en 1982, le Centre Historique Minier ouvre au public en 1984 avec pour mission de conserver et valoriser la culture minière du Nord-Pas de Calais, afin de témoigner auprès des générations futures des trois siècles d’activité minière… Le 21 décembre 1990, les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais ferment définitivement leur dernier puits d’extraction du charbon, mettant fin à ces trois siècles d’histoire de l’exploitation minière dans la région : la Fosse Delloye reste alors le seul témoignage de ce passé industriel !
Trois structures composent le Centre Historique : le musée de la mine, le Centre de Ressources Documentaires qui conserve les archives des compagnies minières et des Houillères du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais et le Centre de Culture Scientifique de l’Energie qui replace l’histoire du charbon dans l’histoire générale des énergies.
La visite est à la fois ludique et pédagogique : le public plonge dans les entrailles de la mine pour revivre le difficile quotidien des mineurs de fond. La visite devient sensorielle, rythmée par le vrombissement assourdissant des machines…
Jusqu’au 31 Décembre 2019, vous pouvez découvrir l’exposition « Entre-deux, l’immigration dans le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais » qui retrace l’histoire de ces migrants polonais venus participer à la reconstruction de la France après la Première Guerre Mondiale (entre 1919 et 1939). L’impact de leur culture perdure encore de nos jours…
Joël Pamart, témoignage d’un ancien mineur de fond…
Ils sont quatre anciens mineurs de fond à accueillir les visiteurs afin de leur apporter un témoignage vivant sur le travail de la mine. Parmi eux, Joël Pamart qui nous a fait part de son expérience dans la « Salle des Pendus »… Il sait de quoi il parle, Joël : la mine, il y est descendu pendant 22 ans ! « Nous faisions comme nos pères et nos grands-pères… nous n’étions pas malheureux, c’était comme ça, nous ne nous posions pas de questions. Dès l’âge de 14 ans, nous devenions « Galibots » (« Minots » en langage sudiste !). Nous étions fiers de rapporter de l’argent à la famille et jouissions d’avantages sociaux bien plus que ceux qui allaient à l’usine : c’était motivant ! Ensuite, nous pouvions retourner à l’école des Houillères pour apprendre les nouvelles techniques…
Bien plus que les « coups de grisou » le bruit, l’obscurité et l’eau étaient les cauchemars du mineur. Lorsque Zola rédigea Germinal (1885) l’ouvrier restait au fond durant onze heures et remontait une tonne de charbon chaque jour ! Il y avait des femmes et des enfants. Souvent, même des équipes familiales… Le cheval aussi était de la partie pour tirer les lourds chariots de charbon… Il va y avoir 30 ans qu’il n’y a plus de mine dans la région, poursuit-il, pourtant en trois siècles, nous n’avons extrait qu’un tiers des réserves ! ».
La « Salle des Pendus » est une expression inventée par un journaliste au lendemain de la catastrophe des Mines de Courrières qui fit 1099 morts en 1906. En fait, le terme utilisé par les mineurs est « salle de bains » ou « bains-douches ». Celle de la fosse Delloye occupait l’ensemble de cette salle jusqu’à l’extrémité des rails et comptait plus de 1.000 vestiaires suspendus !
Intérieur d’une maison de mineur ou « coron »
La légende de Sainte Barbe…
Chez moi, sur le carreau de Gardanne (BDR) tout comme dans le Nord, Sainte-Barbe est la patronne des mineurs… Selon la légende, Barbara serait née en Turquie (ou en Syrie) au milieu du 3ème siècle. Refusant de se marier, elle vit recluse dans une tour construite par son père, l’irascible Dioscore. Là, elle reçoit la visite d’un ange qui lui explique la Passion du Christ et la Rédemption… Elle se convertit au christianisme et reçoit le baptême. Son père, fou de colère la fait traduire devant le juge mais comme elle refuse d’abjurer sa nouvelle religion, elle va subir les pires supplices : elle est fouettée avec des nerfs de boeuf, brûlée par des lames rougies au feu tandis que ses seins sont arrachés avec un peigne de fer ! Elle ne ressent aucune douleur… Refusant, après toutes ces réjouissances, de renier sa foi, son père la fait décapiter ! Il est aussitôt frappé par le châtiment céleste, foudroyé et réduit en poussière. Par son martyre et le châtiment infligé à son père, elle devient patronne et protectrice de « tout ce qui tonne et détonne ».Le culte de Sainte Barbe s’est développé dès le Moyen-âge et le 4 Décembre est une journée chômée et payée depuis 1946 qui commence par une cérémonie religieuse organisée par les Houillères. La procession mène le personnel et les patrons jusqu’au banquet. La journée est ensuite familiale et festive… Cette tradition est aussi vivace au Sud puisque ce jour-là, en Provence, outre la célébration de la sainte, la coutume est de planter des lentilles ou du blé dont la bonne croissance sera synonyme de prospérité à condition que la semence tienne le coup jusqu’à l’Epiphanie (6 janvier). Les coupelles plantées à la Sainte-Barbe font partie de la décoration de la table de Noël ! Site : chm-lewarde.com
Le Louvre-Lens : le Louvre autrement…
Inauguré en décembre 2012, le musée du Louvre-Lens est situé au cœur de l’ancien bassin minier. Le bâtiment de verre et d’aluminium imaginé par des architectes japonais se déploie au milieu d’un parc de 20 hectares dessiné par la paysagiste Catherine Mosbach.
La « Galerie du temps » présente plus de 200 chefs-d’œuvre issus des collections du Louvre, dans un espace de 3000 m², et propose un parcours inédit à travers l’histoire de l’art, depuis l’invention de l’écriture en Mésopotamie au 4ème millénaire avant notre ère, jusqu’à la révolution industrielle au milieu du 19ème siècle. Sa scénographie à la fois chronologique et pluridisciplinaire crée un dialogue nouveau entre les époques, les techniques et les civilisations.
L’exposition temporaire « Pologne, peindre l’âme d’une Nation » (jusqu’au 20 Janvier 2020 célèbre le centenaire de la convention passée entre la France et la Pologne relative à l’immigration de la main d’oeuvre polonaise en France après la première guerre mondiale. C’est une rétrospective sur la peinture polonaise des 19ème et 20ème siècles réalisée en liaison avec le Musée National de Varsovie. L’exposition retrace ce moment particulier de l’histoire de la culture polonaise où, malgré la division du pays entre l’Empire de Russie, l’Empire d’Autriche et le Royaume de Prusse, les artistes ont su créer une véritable identité polonaise devenue « Polonité ». En complément, l’Exposition « La Petite Pologne » (1924-1939) du photographe Kasimir Zgorecki. Infos : louvrelens.fr
2020 : « Lille, capitale Mondiale du Design »
Une série d’évènements majeurs ponctureront l’année 2020. Ils s’articuleront autour des thèmes : Qu’est-ce que le design ? Comment a-t-il transformé notre société et notre territoire ? Le programme prévoit notamment une grande fête urbaine d’ouverture grand public, organisée à l’occasion de la Saint-Nicolas, le 6 décembre 2019, des portes ouvertes d’agences de design, d’entreprises et d’écoles, pour partager des expériences, des expositions de designers internationaux dans toute la métropole ; une remise de prix récompensera les 100 expérimentations (POC) qui changeront le monde et une cérémonie de clôture célèbrera le rayonnement de la métropole comme nouveau territoire de design. Infos : https://www.lillemetropole.fr/votre-metropole/grands-projets/capitale-mondiale-du-design
Hello Lille !
Michel Delepaul, Président de l’Agence d’Attractivité Hello Lille s’exprimait en préambule à l’Assemblée des Journalistes de Tourisme : « Ensemble, avec le réseau des ambassadeurs réunis sous la bannière commune Hello Lille, nous allons renforcer notre action et faire de notre territoire l’un des plus attractifs parmi les grandes métropoles européennes. Le changement n’est plus une option. Nous devons réagir « Métropole » plutôt que sur un patchwork de villes. Nous sommes au service des 90 communes qui composent la MEL (Métropole Européenne de Lille) et agissons au quotidien pour 1,2 millions d’habitants. Lille a un visage nouveau depuis les années 1990 : réhabilitation des quartiers sinistrés, création du métro automatique, construction du nouveau quartier d’affaires Euralille (3ème de France derrière La Défense et la Part-Dieu), arrivée duTGV puis de l’Eurostar, développement de l’aéroport… placent Lille au cœur des grandes capitales européennes… Sans oublier la notoriété de la « Braderie » qui draine plus de deux millions de visiteurs le premier week-end septembre »… Oui, tous les paramètres sont au vert pour faire de Lille un pôle d’attractivité qui compte dans le paysage français ! Site : hello.lille.eu
CARNET DE VOYAGE
Euralille : le nouveau Lille… Conçu à la fin des années 1980 par l’urbaniste et architecte néerlandais Rem Koolhaas, et bâti entre 1993 et 1995, le secteur central du quartier « Euralille » s’articule autour de la Gare TGV Lille Europe. Ses lignes futuristes sont devenues le symbole de la mutation de l’ancienne agglomération industrielle en métropole tertiaire. Nous y logerons au « Resort Barrière », Hôtel-Casino 5* à seulement 10 minutes à pied de la Grand’Place. Transparence et lignes épurées le caractérisent. Le site web permet de bénéficier de nombreuses promotions : http://www.hotelsbarriere.com/fr/lille
ARRIVER A LILLE : En venant de Marseille, deux compagnies aériennes proposent un vol direct quotidien. A l’aéroport, la Navette (10€/Aller-Retour) vous déposera devant la Gare Lille Flandres en 20 minutes. On peut aussi opter pour le train, quel que soit le point de départ en France ou à l’étranger…
VISITES FUTEES : Idéal pour visiter plus et dépenser moins, le Lille City Pass est en vente à l’Office de Tourisme et des Congrès de Lille (sur place et sur www.lilletourism.com) ainsi que dans certains hôtels et offices de tourisme de la métropole.
L’application gratuite atipi.tv est disponible sur smartphone ou tablette via les plateformes de téléchargement dédiées. Elle permet de bénéficier d’informations touristiques et patrimoniales sur la ville.