ITALIE : Les Marches Rurales
Les Marches ? Peu de Français connaissent cette région d’Italie située le long de l’Adriatique entre la Romagne au nord, l’Ombrie et la Toscane à l’ouest et les Abruzzes au sud. C’est la seule région de la péninsule italienne à arborer un nom pluriel : peut-être à cause de la diversité de ses paysages ? La possibilité que l’on a d’y choisir la mer ou la montagne, le bleu de l’eau ou le vert des oliviers…
A l’invitation de la « Regione Marche » (Région Marches) et du « Groupe d’Action Locale » (GAL), partons à la découverte de cet arrière pays où le tourisme n’est pas encore qualifié de « masse » et où les gens ont su préserver leurs traditions et leur terroir ! Tournons le dos à la mer, aux bruyantes stations balnéaires et partageons l’authenticité d’un peuple occupé à vivre au rythme des saisons : vendanges, cueillette des olives ou des pommes Mela Rosa, recherche des truffes, confection de la charcuterie, affinage des fromages… Le tout en musique puisque ici, dans un territoire peu étendu, on recense 72 théâtres « à l’italienne » dédiés à l’art lyrique et au Bel Canto !
Un petit air de Toscane flotte dans les Marches rurales… Douces collines, vignobles, reliefs paisibles dont Stendhal lui-même se fit l’ambassadeur dans ses « Voyages en Italie ». Nous vous proposons une balade bucolique entre culture et nature, bien boire, bien manger et hospitalité légendaire made in Italia !
A Staffolo, la Cantina di Leo
L’Aéroport International le plus proche est celui de Bologne. Mais, on peut aussi choisir sa propre voiture pour voyager en Italie ! Nous arrivons en pleine vendange à la cave de Léo à Staffolo. Madame le Maire, Patrizia Rosini nous y accueille en compagnie d’Emanuele, propriétaire des lieux. « L’Agence viticole a trois générations, dit-il. Mes grands-parents ont commencé à vinifier les récoltes suivant leurs propres techniques artisanales. 
Ensuite, Leonardo, mon père, a fondé en 1990 la marque “Tre Castelli” qui a connu un grand succès. En 2000, suite à son décès, nous créons en son hommage, avec mon frère Gianfilippo, la marque “Vignedileo” (Vigne de Léo). Nous élevons des vins appréciés dans le monde entier et testons de nouveaux cépages tout en adoptant des méthodes agronomiques novatrices autant dans la culture de la vigne que dans la fabrication du vin. Toujours dans le respect du terroir spécifique chez nous : le sous-sol contient du sable qui devient « pierre » avec l’humidité (il n’y a qu’à voir l’aspect bizarre du mur mis à nu dans la cave !) et ceci est propice au blanc Verdicchio qui fait toute notre notoriété. Nous produisons aussi des rouges Sangiovese, Esino ou encore Lalocco et du vin blanc pétillant ».
Une première rencontre qui jette les bases oeno-gastronomiques de notre voyage. « Le grand poète italien , Leopardi, natif des Marches, disait que cette région symbolisait l’infini… Chaque voyage étant une expérience unique, affirme Patrizia : Bienvenue chez nous ! »… Site : vignedileo.it
Coup de cœur à Fabriano : Villa Marchese del Grillo
Nous voici arrivés à Fabriano où notre première escale est cette villa qui émerge d’un parc de 3 hectares. Elle fut bâtie par le Marquis Onofrio del Grillo en 1771. Transformée en hôtel de charme, elle offre 20 chambres et 6 suites meublées 18ème siècle : salons, cave proposant 750 références et une cuisine créative élaborée par la Chef Emanuela Della Mora en font une adresse raffinée.
L’histoire du Marquis Onofrio, proche de Pie VII, qui s’ennuyait beaucoup avec sa vieille mère bigote, a inspiré un film à Mario Monicelli (1981) traduit en Français par « Le Marquis s’amuse » avec Alberto Sordi comme acteur principal. Le pitch : à l’issue d’une soirée arrosée, Onofrio rencontre un ivrogne, Gasparino qui lui ressemble. Il installe l’homme dans son propre lit. À son réveil, Gasparino (Sordi) croit devenir fou. La famille, scandalisée par ses manières frustes, pense à un cas de possession démoniaque… Une vraie comédie à l’italienne de la grande époque ! Site : marchesedelgrillo.com
Fabriano, Cité Créative de l’Unesco
Fabriano, au cœur historique très bien préservé avec sa Place du Podestat en forme de trapèze dominée par le Palais de pierre blanche (1255) et la fontaine Sturinalto (1285), constitue un bel exemple d’architecture médiévale. Son blason – représentant un forgeron à la tâche – dit « In Labore requies » (Je trouve la paix dans le travail !).
Mais, encore plus, sa renommée, Fabriano la doit à la fabrication du papier et l’invention des filigranes au 13ème siècle. La ville se développa industriellement à partir du 18ème siècle avec l’ouverture des papeteries Miliani. En 1889, Miliani fabrique « le meilleur papier du monde » mais l’entreprise est talonnée de près par celle des Français Montgolfier qui, eux-aussi prétendent créer le plus beau velin. Aujourd’hui encore cette rivalité est vivace pour le papier à aquarelle avec les papeteries Harche (Troyes).
La visite du Musée du Papier et du Filigrane, situé dans l’ancien Couvent de San Domenico, permet de suivre les anciennes techniques de fabrication, d’admirer la mécanique des instruments médiévaux, d’observer les filigranes remontant au 13ème siècle et de découvrir l’histoire de l’évolution du papier à Fabriano déclarée, depuis 2013, pour cette activité, « Cité Créative de l’Unesco dans la section Artisanat, Arts et Traditions Populaires ».
Le secret de la fabrication du papier, que les Arabes avaient dérobé aux Chinois après la prise de Samarcande, était connu tout au long de la Méditerranée depuis le Moyen Age. Cependant c’est le savoir-faire des papetiers de Fabriano qui a produit un papier doux comme le voile et élastique comme la fibre ! Notre guide, Claudia, nous explique comment, ici, a été inventée la colle issue de gélatine animale, bien plus résistante que la végétale utilisée jusqu’alors. Aujourd’hui, le savoir-faire du filigrane est surtout utilisé pour le papier-monnaie : Claudia nous montre, avec un instrument infrarouge, tous les secrets en filigrane d’un billet de 50 € !
Rencontre avec Sandro Tiberi, Artiste du Papier
à l’« Accademia della carta »
Sandro Tiberi, artiste et maître artisan autodidacte est passé expert dans l’art de fabriquer le papier à la main. Il vit et travaille à Fabriano où il crée ses oeuvres, insistant sur l’innovation et le design. « Le papier, dit-il, n’est plus une méthode de production : il devient un langage artistique. Ce n’est plus du papier, c’est la substance du rêve. Je travaille uniquement le blanc ». Ses travaux sont exposés dans le monde entier et notamment à Paris, au siège de l’Unesco. Il contribue largement à la reconnaissance du label ! « Ici, tout est fait à la main, poursuit-il, je ne crée pas du papier, je crée « votre » papier… A la commande, la petite entreprise réalise : papiers de correspondance, invitations mettant en valeur vos événements, belles boîtes déco et objets d’art : tableaux… Site : sandrotiberi.com
Les Grottes de Frasassi,
l’un des plus beaux parcours souterrains du monde
Les grottes de Frasassi sont des grottes karstiques souterraines situées dans le Parc Naturel Régional de la Gorge de la Rossa et de Frasassi. On estime que le processus de formation des premières salles daterait de 1.400.000 ans. Le complexe s’étend sur plus de 30 km : c’est le 3ème d’Europe par sa longueur. Le groupe spéléologique des Marches découvre la « Grande Grotte du Vent » en septembre 1971. Dès 1974, une partie des grottes est ouverte au public.
On visite la « salle 200 » (Sala 200), un couloir de 200 mètres ; la « salle des Chandelles » (Sala delle Candeline), qui tire son nom des nombreuses petites stalactites cylindriques ; la « salle Blanche » (Sala Bianca) dont la couleur est due aux strates de calcite pure ; la « salle de l’Ourse » (Sala dell’Orsa), nommée d’après une sculpture naturelle ; enfin, la « salle de l’Infini » (Sala dell’Infinito), si grande que les premiers spéléologues y ont perdu le sens de l’orientation !
La température est constante : 15 °C et l’humidité proche de 100 %. La lumière naturelle ne pénètre pas. Le long du parcours, les éclairages artificiels sont composés de lumière « froide », c’est-à-dire ne produisant pas de chaleur, pour protéger les concrétions. À l’intérieur des grottes se sont formés de petits lacs d’eau stagnantes et des puits. Stalactites et stalagmites ont été nommées par les spéléologues : les Géants (Giganti), le Chameau et le Dromadaire (il Cammello e il Dromedario), l’Ourse (Orsa), la Petite Madone (Madonnina), l’Épée de Damoclès (Spada di Damocle, une stalactite de 7,40 mètres de hauteur pour 150 cm de diamètre), les Chutes du Niagara (Cascate del Niagara), la Tranche de pancetta et la Tranche de lard (la Fetta di pancetta e la Fetta di lardo), l’Obélisque (Obelisco, une stalagmite haute de 15 mètres au centre de la salle 200), les Tuyaux d’orgue (Canne d’Organo, des concrétions coniques qui résonnent si on les frappe), le Château des sorcières (Castello delle Streghe)… Pour les plus sportifs deux parcours « Aventure » spéléo sont proposés ainsi que des tours scolaires et un tour photographique. Une visite à faire absolument lors d’un séjour dans la région ! Site : frasassi.com
Coup de cœur : Restaurant « Il Parco » à Genga
A 100 mètres du parking des Grottes de Frasassi, cette Auberge-Restaurant qui ne paie pas de mine offre des produits du terroir bien travaillés et un accueil chaleureux d’Enrica, votre hôte, qui vous fera apprécier les spécialités du Chef, Luca, comme les « Passatelli », petites pâtes faites à la main aux truffes et aux champignons ou encore la purée aux truffes… une cuisine créative et sans prétention telle qu’on les aime ! De délicieux dessert locaux accompagnent le vin doux « Visciole » à la cerise !
L’Abbaye San Vittore alle Chiuse
Après les grottes, petite halte à cette abbaye catholique romane sur la commune de Genga au bord du fleuve Sentino. L’édifice est connu depuis 1011 et fut construit par les Lombards. Cette abbaye constitue un exemple de l’influence byzantine en Italie. On observe un beau pont roman englobé dans le bourg dont la tour quadrangulaire de défense médiévale confère aux lieux un aspect de « citadelle fortifiée » protégée par les montagnes qui entourent les Gorges de Frasassi. Lors de notre passage, le ciel noir et lourd renforçait encore ce caractère austère !
Matelica et le Verdicchio, un vin blanc célèbre dans le monde entier
Nous arrivons à Matelica en début de soirée. Au centre, la grande place Enrico Mattei dévoile la fontaine orthogonale de 1587, sur laquelle s’élèvent le palais du Gouvernement (1271), la tour municipale et le beau portique des Ottons. Le Palais accueille la Pinacothèque Municipale et le Musée Archéologique. Ici, l’histoire a laissé ses traces jusque dans la rue comme l’attestent ces fresques, issues de Thermes Romains (300 ans Après J.C.), découvertes sous le pavement !
La Haute Vallée de l’Esino est la zone de production du Verdicchio de Matelica, un vin blanc doté d’une appellation DOC depuis 1967. Il se distingue par sa couleur jaune paille, ses arômes de pêche et laisse un goût légèrement amer (amarognolo). Il se boit entre 7 et 9° et se conserve d’un à deux ans. Nous en ferons la dégustation au « Foyer » du Théâtre après l’avoir visité. L’architecte, Guiseppe Piermarini, qui le dessina (1805) est aussi à l’origine de « La Scala » de Milan !
Coup de cœur : Borgo Lanciano à Castelraimondo
Un relais « Bien-être » (Benessere) 4* dans la campagne des Marches : piscine extérieure, spa avec piscine intérieure chauffée… Les chambres (50) et les services sont répartis dans divers édifices : l’hôtel est conçu horizontalement dans son projet architectural. Le restaurant « I Due Angeli » offre une vue panoramique sur le parc et les collines et propose un excellent choix de vins et de plats locaux. Site : borgolanciano.it
Camerino, l’étudiante !
Distante de 47 km de Macerata, Camerino est située entre les vallées de Chienti et Potenza sur une colline fermée au sud par le massif des Monts Sibyllins et au nord par le Mont San Vicino. L’université de Camerino, installée dans le Palais Ducal, est classée première parmi les « petites académies » italiennes. Elle compte autant d’étudiants que la ville compte d’habitants !
Le Parc National des Monts Sibyllins, domaine de la randonnée
Nous avons rendez-vous avec Maurizio, garde du parc et guide, qui va nous accompagner pour une petite rando « découverte » sur un fragment du « Tour des Monts Sibyllins ». Au village de Cupi, nous continuons en voiture pour admirer, au milieu de nulle part, sur un plateau, le beau Monastère de Macerato construit en 1538. C’est un lieu de pèlerinage incontournable pour les catholiques se rendant à Notre Dame de Lorette du côté d’Ancône. La légende dit qu’en 1359, alors qu’une statue de la Vierge à l’enfant était transportée de Loreto à Rome, les mules de la caravane s’arrêtèrent là et s’agenouillèrent. Le peuple y vit un signe divin et y construisit la chapelle primitive dédiée à la Vierge… Personne n’habite plus là depuis longtemps et cette immense bâtisse abandonnée en pleine montagne laisse un étrange sentiment…
Au sommet de la route, au milieu des vaches et des brebis, nous empruntons le sentier de randonnée. Le parc est dominé par le Mont Vettore à 2.476 mètres d’altitude : nous cheminons en corniche ce qui laisse le temps d’admirer le paysage. Il fait encore beau en cette mi-octobre où les couleurs naturelles de verts se teintent d’ocres, rouges et bruns à l’infini. Maurizio nous montre les plantes endémiques des Marches nous expliquant le pastoralisme traditionnel. Après environ deux heures de marche, nous amorçons une descente caillouteuse et retrouvons notre minibus qui va nous conduire à Pieve Torina au bout de quelques minutes…
Coup de cœur : l’Azienda Agricola Scolastici
Tous les beaux fromages d’alpage !
Marco Scolastici nous reçoit, avec sa compagne Lucia, dans sa jolie maison au milieu des prés à Pieve Torina (Casetta di Macereto). Ils ont fait les choses en grand pour nous accueillir : une table décorée avec les plantes aromatiques que l‘on retrouve dans les fromages, les charcuteries artisanales, les confitures maison, les légumes du potager et les vins locaux… « Nous avons 700 moutons dit Marco, et tous nos fromages sont fabriqués avec notre lait dans un contexte 100% biologique. Je suis la 3ème génération travaillant dans la tradition. Nos fromages, « cacio » en patois, subissent tous les mêmes transformations naturelles : ricotta fraîche, ricotta salée, pecorino jeune ou affiné en cave, fûmé, affiné dans le foin, parfumé au citron…une large gamme pour répondre à tous les goûts ! ». Un bel endroit où nous aimerions nous attarder tant ces jeunes gens sont hospitaliers et sympathiques…Mais il faut déjà repartir et prendre la route de Tolentino… Site : tenutascolastici.com
Tolentino : Le Musée du Fauteuil Frau
Le « Poltrona Frau Museum » prend place dans un édifice à l’architecture volontairement industrielle. Cette marque internationale fut fondée à Turin en 1912 par Renzo Frau originaire de Sardaigne. Celui-ci crée, en 1930, le mythique fauteuil « 904 » rebaptisé « Vanity Fair » qui lui apporte la notoriété. En 1950 l’entreprise entre dans le monde de l’automobile de luxe et travaille alors avec le designer Pininfarina (pour les marques Ferrari, Lancia, Maserati…). Aujourd’hui, « Poltrona Frau » représente des icones indémodables mais aussi des best sellers contemporains. C’est tout ce cheminement qui est expliqué dans ce beau musée au style volontairement dépouillé où les fauteuils, mis en scène, apparaissent comme des bijoux de luxe. Le cuir utilisé pour leur fabrication reçoit le label « Pelle Frau® Color System » avec une gamme de 96 nuances ! L’habileté des artisans et la créativité des designers s’allient à la recherche sur les matériaux les plus innovants. Site : poltronafrau.com
Loro Piceno : les Caves Murola
Ce soir, visite des Caves Murola, un vignoble familial depuis près de 300 ans. Si deux vins rouges font la réputation de l’Italie Centrale, Sangiovese et Montepulciano, ici, on a aussi réintroduit des cépages disparus pour lier terroir et histoire ! « Nous voulons, dit notre hôte, que nos vins évoquent leur terre, qu’ils soient inédits ». La cave est design, moderne et technologique… On se croirait dans une « winery » d’Amérique du Sud ! Côté rouges on déguste : Orbesallia, un DOC Rosso Piceno ; Agello, un IGT Marche Sangiovese. Pour les blancs : la star est toujours le DOC Verdicchio di Matelica, jaune doré, fruité et floral… Mais il y a aussi l’IGT Pecorino et Gremone : avant de visiter les Marches, je croyais que le « Pecorino » était seulement un fromage ! Un bien bel endroit au milieu du vignoble qui organise événements et séminaires. Site : murola.it
Coup de cœur pour le Palazzo Riccucci à Montappone : une vieille bâtisse en pierre restaurée et pleine de charme au cœur même du centre historique. Site : palazzoriccucci.com
Montappone et le Musée du Chapeau
Il était une fois, un chapeau de paille d’Italie… Ça, c’est une comédie d’Eugène Labiche ! Mais la tradition de tresser la paille n’est pas une comédie à Montappone : ça fait partie du patrimoine ! Cet intéressant musée retrace toute l’épopée de cet artisanat encore actif aujourd’hui ! Née au 17ème siècle, l’activité était une alternative pour gagner quelques lires supplémentaires… D’ailleurs, sur une commune de 1.800 habitants, il y en a encore 500 qui tressent des chapeaux à leurs moments perdus !
Le chapeau n’est pas seulement le symbole d’une économie mais aussi d’art et de créativité. Photos jaunies, objets de la vie quotidienne, paille tressée, vieilles machines… sont les témoins silencieux du savoir-faire des anciens, prouvant que la création artistique n’a jamais été absente dans les campagnes.
Une autre exposition originale intitulée « Marches, tant de Chapeaux » met en scène l’interprétation d’artistes designers avec divers matériaux : verre, papier, peau, céramique, pierre, nourriture, musique, bois, métal, tissu… Puis, à l’entrée du musée, l’inoubliable chapeau de Federico Fellini, issu de Montappone, et offert au musée par sa famille.
Pour rester dans la modernité et plaire aux enfants (et aux plus grands !) un ordinateur interactif vous propose de choisir un chapeau parmi une large gamme et de le poser sur votre tête pour une photo « Souvenir » envoyée directement sur votre mail ! Site : museodelcappellomontappone.it
Fermo, la Médiévale
Ce joli bourg offre un urbanisme typiquement médiéval avec ses ruelles pavées, sa Piazza del Popolo où l’on trouve le Palazzo dei Priori (1296) qui abrite la Pinacothèque et le Musée Archéologique, le Palazzo Apostolico et le “Loggiato di San Rocco” (Tous deux du 16ème siècle) qui abrite l’église Saint Martin. Le Palazzo degli Studi époque Renaissance abrite la bibliothèque municipale. Le Teatro dell’Aquila (Encore un !), rouge et or, est l’un des plus importants d’Italie ! Il faut monter jusqu’au belvedère panoramique, le Piazzale del Girfalco où, par temps clair, la vue s’étend jusqu’à la mer !
Campofilone : la bonne « Pasta » de Giovambattista Marilungo
A Campofilone, la fabrique de pâtes aux œufs « Il Pastificio Marilungo » est une histoire de famille depuis 1958. Giovambattista, notre interlocuteur et propriétaire actuel avec les autres membres de sa famille, est fier de nous présenter ses créations qui ont obtenu de nombreux labels : les « Maccheroncini IGP di Campofilone » sont la première pâte aux œufs européennes à arborer la « Dénomination Géographique Protégée » depuis 2013. Pour nos pâtes, nous utilisons exclusivement de la semoule de blé dur cultivée dans les Marches, Ombrie ou Toscane et des œufs de poules élevées sur nos terres en plein air. Nous n’ajoutons pas d’eau contrairement aux pratiques de l’industrie agroalimentaire !
Nous avons, poursuit-il, 32 sortes de pâtes à notre catalogue : de quoi contenter les plus difficiles ! Parmi les incontournables, toujours les tagliatelle qui existent aussi en « Bio », puis fettuccine, pappardelle…et nos maccheroncini, spécialités des Marches qui sont d’ultra-fins spaghetti ressemblant un peu aux nouilles chinoises… mais le goût en plus ! ». Après avoir visité l’unité de fabrication, il fallait bien tester les produits : c’est ce que nous faisons en compagnie du Maire de Campofilone, Ercole d’Ercoli (Notre photo) qui est venu nous accueillir ! Les maccheroncini sont délicieux, la sauce tomate du Chef aussi… Et l’accueil inoubliable ! Grazie, Giovambattista ! Site : pastamarilungo.it
Coup de coeur : L’Hôtel Boutique Magnolia à Montefiore dell’Asso
Au cœur du Domaine Viticole « Domodimonti » dont vous pourrez apprécier toute la production au restaurant, l’Hôtel Boutique Magnolia vous accueille dans ses 7 suites aux noms de cépages. Un lieu de tranquillité pour se relaxer au bord de la piscine mais aussi pour apprendre à cuisiner à l’italienne avec Lucia et Ludovika qui vous confieront quelques secrets sur les recettes des Marches ! Site : albergomagnolia.com
Ripatransone : la plus petite rue d’Italie !
Appelé également le « Belvédère du Piceno » grâce au panorama offert depuis le centre historique de la Mer Adriatique jusqu’aux monts Sibillins, le bourg médiéval repose sur une colline qui sépare le torrent Menocchia du fleuve Tesino. Les vignes s’étalent à perte de vue vers Offida : nous sommes dans la région du Rosso Piceno. Ripatransone obtient le « Drapeau Orange » du Touring Club Italien, correspondant, en France, au label « Plus Beau Village ». Outre sa vue, et sa ruelle de 43 centimètres déclarée « La plus étroite d’Italie », la vieille ville est riche en monuments : Cathédrale, Palais du Podestà…et son joli petit théâtre « Luigi Mercantini », poète ami de Garibaldi.
Acquaviva Picena : la Forteresse et le Musée de l’osier
La majestueuse forteresse d’Acquaviva Picena est l’une des mieux conservées du 15ème siècle. Le plan de l’édifice est un quadrilatère irrégulier avec une large cour centrale, un puits et des tours à pinacles qui renforcent les sommets. La tour la plus haute, le donjon, a une forme cylindrique et atteint 22 mètres. Aux pieds de la forteresse se trouve la place du Fort, qui, avec des édifices bas disposés à demi-cercle, forme une grande place. Un autre intérêt du bourg médiéval que ne pourrons peut-être pas admirer tous les touristes, c’est l’Hôtel de Ville où nous accueille le maire, Pierpaolo Rosetti. Sa spécificité : il est orné de fresques dans de nombreuses pièces ayant trait à la mythologie ou à la Bible… De merveilleux tableaux qui n’ont pas pris une ride !
Continuons notre balade : l’Association « Laboratorio Terraviva » milite pour perpétuer la tradition du tissage de l’osier : les anciennes enseignent aux plus jeunes les procédés (Il y a aussi des cours à l’école)… Même si, aujourd’hui, ces petits récipients d’osier sont un peu devenus obsolètes (On n’en a plus besoin pour la vie quotidienne !) ils demeurent une tradition bien ancrée à Acquaviva Picena et le musée qui est consacré à l’activité est très intéressant : les « Pagliarole » ceux qui tissaient la paille étaient aussi des artistes ! Site : associazioneterraviva.it
Autre spécialité d’Acquaviva Picena, les gâteaux appelés « Peschette ». Un genre de gros macaron à base de pâte sablée et farci de chocolat parfumé à la liqueur locale « Alchermes » qui lui donne sa couleur rouge ! Au fait, qu’est-ce-que c’est cette liqueur ? Vite Help Google… L’Alkermes est une liqueur rouge vif inventée au 19ème siècle. Son nom provient de kermes, un petit insecte de cochenille qui en donne la couleur caractéristique (également utilisé pour le Campari). L’Alkermes a une saveur douce et épicée qui vient d’un mélange de fleurs d’anis, de cannelle, de clous de girofle, de coriandre, de jasmin, de muscade, d’orange, de sucre et de vanille; ces ingrédients sont ensuite trempés dans l’alcool, qui est alors agrémenté d’eau de rose… Ouf : en tous les cas, c’est BON !
Offida, Capitale de la dentelle
Encore un beau centre historique : le Palais Communal, sur la Place du Peuple, est le symbole de la vie civile et administrative d’Offida. Son édification remonte au 11ème siècle mais il a subit beaucoup de modifications.
Les dentelles au fuseau « Il Merletto a Tombolo » d’Offida : on ne sait pas vraiment quand fut introduite la tradition de la dentelle à Offida. Déjà au 14ème siècle on retrouve des traces écrites de l’activité. Le premier document officiel date de 1511. La consécration de la dentelle d’Offida se confirme au début du 20ème siècle où ce savoir-faire est reconnu mondialement. Aujourd’hui, les dentelières (Merlettaie, en italien) se transmettent les techniques de mère en fille et ont fondé une association afin de communiquer grâce aux réseaux modernes. La dentelle se crée sur un coussin et à l’aide de fuseaux de bois : il y en a environ 80 pour une initiée : faut pas s’emmêler les fuseaux ! Site : ilmerlettodi offida.it
Les marionnettes de Remo
Remo Di Filippo, diplômé d’Histoire du Théâtre à l’Université de Bologne a étudié la Commedia dell’arte, les masques, la pantomime, le mouvement… D’abord acteur, il a le déclic pour les marionnettes en 2010 à Barcelone lorsqu’il découvre la “Casa taller de marionetas de Pepe Otal”. Dans ce théâtre-laboratoire, il apprend la noblesse du bois et les gestes des fils qui le lient à l’enfance. De là naît Gino, sa première marionnette ! Depuis, il a fondé, en 2012, sa compagnie « Di Filippo Marionette » qui voyage dans le monde entier. A Offida, où nous le rencontrons dans sa boutique, il est en charge de la Direction Artistique du Festival de Théâtre « Figura Offida Festival ». Ses créations sont particulièrement réalistes comme on le constate sur les photos ! Site : difilippomarionette.com
Stop à Ciù Ciù Winery Show Room
L’agence vitivinicole biologique Ciù Ciù a été fondée en 1970 par la famille Bartolomei et possède 150 ha de vignes autour d’Offida. Sur la place centrale d’Offida, ils ont ouvert une oenothèque, véritable « Bar à Vin » pour faire déguster et apprécier leur production liée aux charcuteries et fromages locaux. Cépages régionaux : Passerina e Pecorino, Sangiovese, Merlot, Barbera, Montepulciano, Pinot e Chardonnay… Nous y rencontrons les représentants touristiques des Marches qui veulent connaître notre impression sur le séjour… Comment ne pourrait-on pas aimer ce pays, ces gens, leur terroir et leurs coutumes ? Un seul côté négatif : avoir l’impression de rater tellement de choses !
L’anis vert : tout le parfum du Piceno
A Castignano, nous avons rendez-vous avec le « Sindaco », excusez : le Maire ! Fabio Polini va nous expliquer l’importance de la relance de la culture de l’anis vert pour la commune. « A Castiglio, dit-il, l’anis a commencé à être cultivé dans la seconde moitié du 19ème siècle. D’abord pour l’anisette puis en tisane pour ses vertus digestives mais aussi en saveur aromatique dans notre cuisine. Les producteurs de Castignano se sont réunis en association pour fédérer leurs énergies et mener des actions communes afin de mieux commercialiser la fameuse plante. Outre tous ses aspects thérapeutiques et ses arômes, l’anis vert est aussi un plaisir pour les yeux puisqu’il se compose de petites fleurs blanches qui couvrent les prairies jusqu’à leur récolte au milieu de l’été ! L’anis est distillé pour obtenir le Mistrà, une liqueur riche en arômes et aux vertus médicinales. Cette liqueur s’utilise aussi pour arroser le café en lui donnant un subtil goût anisé ». Après toutes ces explications, dégustation de la tisane, histoire d’alléger nos estomacs bien remplis par les délices des Marches ! Site : aniceverdedicastignano.it
A NOTER : Castignano : le Restaurant « Teta », du nom d’une aïeule de la famille qui connaissait tous les secrets de la cuisine des Marches ! Ici, on vous servira les spécialités en portions généreuses ! Site : hotelteta.it
Agritourisme « Oasi Biologica di Montedinove » : Nous arrivons tard dans la nuit à cet agritourisme et nous en repartirons très tôt ! Impossible d’apprécier la gentillesse de nos hôtes, Irma et Giovanni, et surtout leur structure ! Site : oasibiologica.i
Les olives all’Ascolana : la recette ancestrale est réapparue au 19ème siècle. Ce sont de grosses olives vertes (variété Ascolana Tenera) dénoyautées, farcies de viande puis panées dans une grande friture. Elles se dégustent à l’apéritif avec le Rosso Piceno.
Remerciements : Aux acteurs du GAL delle Marche (Groupe d’Action Locale) et à « Marche Holiday » (Site : marcheholiday.it) qui a assuré la logistique du voyage. Particulièrement, Laura Sabbatini, Général Manager et ses collaboratrices Gergana Angelova et Eleonora Ricci. Merci, enfin à notre chauffeur, Andrea qui nous a conduits avec gentillesse et professionnalisme pendant tout le voyage. Il est indépendant et on peut avoir recours à ses services lors d’un séjour en Italie (Site : andreauto.it). Site général des Marches en Français : turismo.marche.it
Reportage Copyright, Dany Antonetti/Textes et Gérard Antonetti/Photos
© Dany Antonetti/Gérard Antonetti – All rights reserved – 2016
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