Octobre Rose 2024 en Drôme Provençale :  lutter contre le cancer du sein avec les motards…

Entraide, information, lutte… à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme Provençale), l’Association « Psy Causes Moto Deal » dirigée par Odile Mignon, psychothérapeute, organisait en collaboration avec la mairie (Un grand Merci à Jean-Michel Catelinois, le maire, pour son aide logistique et le prêt des salles !) une journée de sensibilisation – le dimanche 6 octobre – dont le programme – à la fois ludique et pédagogique, permettait de récolter des dons pour la Ligue contre le cancer du sein dans le cadre « d’Octobre Rose ». 

 

 

Pourquoi Octobre Rose ? 

Octobre Rose est une campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein qui a vu le jour aux Etats-Unis en 1985. Elle a fait sa première apparition en France en 1994. Pourquoi « Octobre Rose » ? Tout simplement car la couleur militante est le rose et son logo un petit ruban de la même nuance accroché sur le buste ou à la boutonnière pour témoigner de son soutien à la cause. C’est donc le mois de mobilisation mondiale contre ce terrible fléau mais aussi l’occasion d’intensifier la recherche. Le but : diminuer le nombre de décès en le détectant au plus tôt, avant même l’arrivée des symptômes !

Parmi toutes les animations proposées celle du « Baptême Moto » a fait l’unanimité avec la balade accompagnée d’une peluche-souvenir !

Odile Mignon, motarde et thérapeute…

L’association « Psy Causes Moto Deal » est composée pour la plupart de professionnels de santé (médecins, psy, nutritionnistes…) motivés pour faire de cette journée une réussite totale à l’instar de sa présidente, Odile Mignon, psychothérapeute à Saint-Paul-Trois-Châteaux. A travers l’association, Odile mène de nombreux combats pour faire évoluer les mentalités. Déjà faire accepter par tous que la moto n’est pas l’apanage des hommes. Elle qui a obtenu son permis il y a seulement quelques années, revendique le fait de piloter son gros bijou de 280 kg, une Indian 1.000 cm3 !

« Notre engagement, dit-elle, pour la lutte contre le cancer du sein, s’appuie sur notre passion commune pour la moto. Nos actions contribuent à sensibiliser, informer et encourager les femmes à effectuer des contrôles réguliers. Nous avons donc voulu que cette journée soit avant tout festive, dédramatisée mais pédagogique ! ».

Effectivement, dès 10 heures du matin, les motards de l’association Harley Davidson « Le Chapter d’Avignon » avaient fait le déplacement à 26 véhicules dont celui d’Agnès, qui témoigne dans notre reportage de son combat contre le cancer. Ils investissaient le grand parking de l’Espace de la Gare avec ses 6 salles communales où se déroulait la manifestation. 

Après un bon petit déjeuner servi par les compagnons de ces dames (Brioches, viennoiseries, cakes, tartes offertes par les commerçants locaux et café Nespresso offert par la Boutique d’Aix-en-Provence) ils se sont élancés, faisant vrombir leurs Harley ’s aux chromes rutilants mais aussi les autres marques également présentes comme l’Indian 1000 cm3 d’Odile déguisée en rose pour la circonstance ! Bravant les intempéries, ils ont fait un road trip d’environ une heure trente dans la campagne de la Drôme Provençale rencontrant des élus communaux bienveillants et la population locale qui les applaudissait sur le passage. Ainsi, sont-ils passés par Saint-Restitut où les attendait Christine Forot, la Maire ; puis Suze-la-Rousse dont le maire, Hervé Medina est également motard. Monsieur le Maire a troqué son habit de biker pour revêtir celui d’Officier Municipal ! Et enfin, Grignan où ils ont fait le tour du prestigieux château. La Présidente, Odile, remercie vivement les motards qui ont encadré la balade du cortège et assuré les baptêmes à moto.

Après ce superbe parcours qu’ils ont partagé avec la pluie et l’humidité, ils ont pu trouver le réconfort au bar de l’association et commander à manger aux deux food-trucks présents sur l’évènement. Au cours de la journée, ils ont assisté aux diverses animations dont les conférences et témoignages.

« L’impact crucial de l’accompagnement psychologique »

L’après-midi, dans son préambule à la conférence, Odile précisait : « Je souhaite aborder l’impact crucial que peut avoir l’accompagnement psychologique pour les personnes confrontées à la maladie. Lorsque l’on parle de cancer , surtout de celui du sein, la dimension physique des traitements est souvent mise en avant : chirurgie, chimio, radiothérapie… Cet aspect est souvent négligé alors qu’il est déterminant pour la qualité de vie des patientes et leur capacité à traverser cette épreuve. Le diagnostic bouleverse non seulement le corps mais aussi l’esprit. Peur de la maladie, incertitude face à l’avenir, anxiété liée aux traitements à venir … tout cela constitue un choc émotionnel majeur. De plus les transformations physiques : mastectomie, perte des cheveux peuvent profondément affecter l’image de soi et l’estime personnelle. Ces bouleversements mènent souvent à des troubles tels que l’anxiété, la dépression voire un profond sentiment de solitude et d’isolement social. Ces émotions sont parfois aussi difficiles à supporter que la maladie elle-même. Le rôle de la psychologie prend toute son importance. Elle permet d’apporter des outils concrets pour gérer le stress et affronter ces moments de doute. Les techniques d’hypnose sont aussi efficaces pour aider les patientes à surmonter la douleur, mieux vivre les traitements et restaurer une image positive. Cela passe aussi par des groupes de soutien, des thérapies de relaxation… La prise en charge du cancer du sein ne peut pas se limiter au traitement physique ». 


Elles oeuvrent pour préserver l’image de soi…


Magali Debergh, kinésithérapeute sénologue

Magali est kiné-sénologue spécialisée dans la prise en charge du cancer du sein dès le diagnostic et jusqu’à la fin du traitement. « Le but est de lutter contre tous les effets secondaires, dit-elle, aider  les patientes à récupérer des amplitudes au niveau des épaules. La rééducation inclut le rachis cervical, l’épaule, le diaphragme, l’ensemble du thorax et la posture. La prise en charge est adaptée pour soulager les  douleurs post-opératoires, l’état de la peau, les cicatrices et accompagner dans les étapes de chirurgie curative ou de reconstruction. Nous conseillons nos patientes pour reprendre une activité physique ou les entraînons à en pratiquer une. Nous sommes à leur écoute pour les informer : c’est un vrai soutien. La prestation est prise en charge à 100% par la sécu. On travaille manuellement à arranger les cicatrices, les récupérer ; étirer le grand pectoral qui est souvent le premier à réagir en post-opératoire. Nous luttons contre les hématomes et les œdèmes… Il y a 10 ans que je me forme car les techniques évoluent sans cesse. Le réseau  RKS est certifié depuis 4 ans. Il est novateur car il réunit les kinés formés spécialement en sénologie qui s’informent tout au long de l’année de l’évolution des techniques chirurgicales en lien direct avec les chirurgiens. Les soins se font en séances individuelles. Site : reseaudeskinesdusein.fr – Joindre Magali Debergh : 06 26 86 09 15

Léa Nivesse : un « tatouage » réparateur

« Je suis infirmière diplômée d’état et « tatoueuse médicale ». En fait, je pratique la dermopigmentation  réparatrice. J’ai travaillé en qualité d’aide opératoire en chirurgie gynécologique avant de me consacrer à la chirurgie esthétique et réparatrice. En 2020 j’ai découvert le tatouage d’aréoles mammaires post cancer du sein en travaillant avec une chirurgienne esthétique. Cette technique qui aide les femmes à se rapproprier leur corps m’a enchantée et j’ai décidé  de me former à ce tatouage réparateur. Mon second métier est désormais « dermographiste en paramedical ».

Aujourd’hui je propose en cabinet médical des techniques esthétiques poussées pour améliorer définitivement l’aspect de la peau .  Au-delà de l’aspect médical c’est l’aspect humain qui me passionne. Parce que je sais que réparer l’aspect d’une cicatrice, de vergetures, d’aréoles peut changer la vie je suis heureuse de mettre mon savoir-faire au service de toutes des personnes désemparées par les accidents de la vie. Je travaille avec un dermographe mais n’attendez pas de moi que je dessine des petits oiseaux ou des licornes !  Cette technique n’est pas encore reconnue mais nous nous battons pour qu’elle le soit. Aujourd’hui, je travaille à Avignon au Centre Médical Equinoxe ». Site : lea-dermorepair.com – Tel Léa : 0629506564

Aurélie Raineau : prothésiste capillaire médicale

Aurelie Raineau coiffeuse de formation est prothésiste capillaire médicale depuis 3 ans à Bollène (Vaucluse).  « J’ai toujours eu envie d’aider les autres, dit-elle, puis j’ai une amie qui a été touchée par ce cancer du sein et en est décédée à 41 ans. Elle m’envoyait ses perruques pour que je puisse les colorer et les relooker. J’ai été profondément marquée par sa disparition. J’ai fait une formation il y a 3 ans. On étudie la perte des  cheveux par rapport à la maladie ; l’état de la personne ; comment couper une perruque. Les perruques sont remboursées par la sécu avec un tarif de base… Il faut donc compléter (personnellement ou avec une bonne mutuelle) pour avoir un produit plus performant. Je peux aussi proposer des « volumateurs » qui sont des rajouts capillares. Lorsqu’arrive une cliente, je vais cibler le modèle en fonction de ce que la personne était auparavant. Je prends les mesure et  choisis le style et la couleurs qui vont lui correspondre.  Quand le traitement commence je propose de raser totalement le crâne ou bien d’y aller progressivement. Je fais partie de l’INCA ( Institut National du Cancer)  conventionné. Je me déplace à domicile mais continue néanmoins mon job de coiffeuse.  A contacter : A l’Hair Zen/Aurélie Raineau : 0624323988

Catherine  Bouvier, médecin généraliste retraitée, ne cache pas sa foi en l’avenir…

« Le cancer du sein est celui le plus fréquent chez la femme avec 61214 cas en 2023. Une femme sur 8 y sera confrontée au cours de sa vie. Si aujourd’hui il y a plus de cas, la mortalité est plus faible. La survie est de 95% pour ceux qui sont dépistés assez tôt. Le mode de vie : tabac, alcool, surpoids, sédentarité… les facteurs environnementaux notamment, les perturbateurs endocriniens… Tout cela favorise l’apparition de ce cancer.  Les signes qui doivent faire réagir : auto-palpation, modification de l’aspect du sein, rétraction du mamelon, écoulement mammaire, ganglion… Le dépistage est organisé par la sécu (de 50 à 74 ans) dans les centres de radiologie agréés et pris en charge entièrement. Malheureusement seulement 48% des femmes y ont recours. C’est le taux le plus bas d’Europe ! Sur 1000 contrôles effectués on détecte 7 cas de cancer. J’ai de grands espoirs en l’avenir avec les thérapies spécifiques et l’immunothérapie ». Catherine a offert, toute la journée, des examens de palpation aux femmes qui le souhaitaient.

Claudine Vasselin, l’artiste-peintre qui voit la vie… en rose !

Claudine,  « Clauva » de son nom d’artiste est peintre depuis toujours. Elle a étudié la philo puis les Beaux-Arts avec un passage à l’école prestigieuse « Florence School of Fines Arts » de Florence en Italie. Elle a travaillé longtemps en Andalousie pour de nombreux chantiers et fresques. Elle y a rencontré des « people » qui s’attachaient ses services pour la déco de leurs somptueuses villas. Aujourd’hui, installée en Drôme Provençale, elle a décidé de ne plus faire de chantiers. Puis, elle a rencontré Odile avec laquelle elle s’est liée d’amitié. Elle a répondu immédiatement « présente » à son invitation de participer à l’évènement. Claudine a spontanément offert une trentaine de tableaux thématiques sur le thème d’Octobre Rose. Tous plus séduisants et évocateurs les uns des autres : Bravo l’artiste !

Le stand d’accueil avec la vente des goodies tenu par Virginie et Claudine

Témoignages


Agnès, Christelle et Julie, des vies bouleversées

Ces trois jeunes femmes courageuses, de véritables guerrières contre la fatalité, ont un seul objectif : faire comprendre aux femmes que le dépistage est capital dans la lutte contre ce fléau. Chacune, tour à tour se raconte, sans pathos. Raconte sa propre vie et le chamboulement apporté par l’annonce du cancer faite souvent sans trop d’empathie… Laissons leur la parole :

Agnès est infirmière en cancérologie… Elle connait la chanson… : « Ce cancer a été diagnostiqué voici 5 ans. Il faut savoir que chaque personnalité a son propre vécu et chaque expérience face à la maladie est différente. Jusqu’à la fin de nos jours il faudra vivre avec mais je veux lancer un message d’espoir. A 40 ans j’ai eu un cancer du col de l’utérus. J’avais un enfant de 10 ans à l’époque… je m’en suis sortie et la vie a repris le dessus… Puis à 50 ans ce cancer du sein… mon fils avait 20 ans. J’ai fait face à nouveau et maintenant j’ai passé les 5 ans fatidiques… L’année des traitements je me suis dit qu’il fallait réagir. J’ai réalisé un rêve : passer mon permis moto que j’ai réussi en 3 mois ! Ensuite je me suis mise au golf… c’était ma psychothérapie ! J’ai failli arrêter mon job mais je l’ai repris. Pour moi c’est important d’en  parler aux autres ».

Une partie du staff de l’association Psy Causes Moto Deal

C’est ensuite à Christelle d’évoquer son cancer : « J’avais 33 ans en 2012 et 2 filles de 10 et 14 ans. Je ne fumais pas, je ne buvais pas, j’étais sportive et profitais de la vie… Pourquoi moi ? Le diagnostic fut terrible : après échographie, tumeur maligne… 15 jours interminables pour avoir le résultat de la biopsie : « carsinome invasif stade 3 » ablation du sein obligatoire… J’ai fait en sorte de me débrouiller afin que tous les traitements lourds n’impactent pas le quotidien de mes enfants. Je n’ai pas ressenti le besoin d’un  support psychologique : mon mari m’a toujours soutenue. Cette épreuve, nous l’avons vécue à deux. La période de l’ablation fut très difficile et j’étais incapable de me regarder dans la glace. Finalement, après toutes ces épreuves j’ai repris ma vie comme je l’avais laissée un an auparavant mais je ne voulais plus en parler : c’était le déni total. Je sais aujourd’hui que ce n’était pas la bonne méthode et je veux faire passer le message qu’on a besoin d’un suivi psychologique. Le mien s’est déroulé avec Odile qui m’a été d’un grand secours depuis longtemps. ..Mes enfants ont plus de 20 ans  aujourd’hui et je dois affronter une nouvelle récidive… La vie reste belle mais j’ai changé ».

Julie entame une brillante carrière de manager. Elle a 33 ans, un âge où chacun rêve de s’accomplir professionnellement.  En pratiquant une autopalpation, elle sent une grosseur suspecte sur sa poitrine… Son médecin traitant prend sa crainte à la rigolade mais comme elle insiste, il lui prescrit une biopsie. Et 15 jours plus tard tombe la douche froide : on lui annonce un triple négatif le plus meurtrier dans sa tranche d’âge… « J’ai fait un traitement expérimental à Paris, dit-elle » et ensuite un long chemin vers la guérison.  Il ne faut pas occulter la maladie mais vivre avec. Les oncologues m’ont expliqué qu’à l’issu des traitements je serai stérile… Nous avons dû congeler des embryons pour avoir, plus tard, un espoir d’enfant. J’ai subi 6 mois de chimio puis de radiothérapie… Toutes ces épreuves vous changent la vision du monde. Moi aussi, j’ai été aidée psychologiquement par Odile qui est devenue une amie ! Je ne voulais plus retourner dans ma vie professionnelle d’avant et me concentrer sur l’essentiel de la vie. Aujourd’hui, j’ai une petite fille de 2 ans : nous l’avons appelée « Victoria ». Une vraie victoire contre la maladie !

Quels beaux parcours et quel courage : ces témoignages devraient vraiment remonter le moral à toutes celles qui doutent ! Nos trois héroïnes ont passé, désormais, la barre fatidique des 5 ans. Et même si les contrôles sont omniprésents (tous les 6 mois) quels beaux exemples d’espoir pour toutes les femmes atteintes !

Les pompiers volontaires de Saint-Paul-Trois-Châteaux

Au cours de toute la journée, les pompiers volontaires de St-Paul ont expliqué aux visiteurs les gestes qui sauvent, ceux du premier secours. Sous les ordres de Sophie Peudhon, sergent de l’unité les jeunes femmes bénévoles (pour l’occasion uniquement des femmes !) se sont succédé autour de mannequin pour leur prodiguer ces quelques gestes que tout un chacun devrait connaître. Bravo à l’équipe mobilisée pour un dimanche pas comme les autres !

 

 

 

 

 

Jacky : un DJ pour bien finir la soirée

Il fallait que cette journée se termine en musique ! Pour « mettre le feu », Odile a fait appel à Jacky, DJ de ses amis, qui a entraîné les participants(tes) dans des danses effrénées. Les plus timides se sont lancés aussi motivés par l’énergie du sautillant intervenant !

MERCI A….Parmi toutes les personnes mobilisées, Odile remercie Sandrine, la coiffeuse ; Clémence la maquilleuse ; Céline et ses massages faciaux ; Katia et ses massages « bien-être » ; Anaïs pour sa démonstration de pole dance et Blandine et Julie pour leurs numéros de cerceaux aériens. Toutes ont été particulièrement sollicitées au cours de la journée.

Reportage Dany Antonetti – Texte et Photos