Continuation de la route 112 et arrivée à Thetford-Mines en région touristique Chaudière-Appalaches mais toujours dans la nouvelle entité touristique « Québec du Sud » qui regroupe aussi le Centre-du-Québec et les Cantons de l’Est.
Le Musée Minéralogique et Minier de Thetford Mines
En compagnie de François Cinq-Mars, son Directeur, visite au Musée de la Mine et au cœur de la région de l’amiante. L’Estrie-Beauce connut une Ruée vers l’Or entre 1830 et 1850. Elle fut ensuite reconnue comme « le berceau des mines de cuivre du Canada ». Mais le développement le plus spectaculaire est celui de l’extraction de l’amiante qui fait du Québec l’un des plus grands exportateurs de chrysotile au monde et le seul producteur de ce minéral au Canada jusqu’en 1950.
La Ruée de l’amiante ou « pierre à coton » ou encore « or blanc » commence en 1876 à Thetford Mines. Cinq ans plus tard, cinq mines sont exploitées à ciel ouvert. D’autres minéraux sont aussi extraits de ces terres : ocre, calcaire, ardoise, marbre, grès granit, argile, grenat, quartz, antimoine, nickel… On y trouve même la plus vieille pierre au monde qui a été datée à 3,8 milliards d’années ! Cette région, à fort potentiel minéral avait donc vocation à recevoir le musée dont le but est de constituer, analyser, protéger et diffuser des collections représentatives de la richesse du sous-sol. Au Musée, l’accent est mis sur la minéralogie des Appalaches réputée au plan international. L’exposition permanente explique la formation de la chaîne montagneuse, l’histoire de l’amiante et le développement minier de la région. Des expositions itinérantes font aussi partie des attractivités du musée. Pour cet été, les fans de hockey retrouvent un joueur mythique devenu légendaire « Rocket » Richard ainsi qu’une exposition sur l’histoire du Hockey dans la région de l’Amiante de 1910 à nos jours.
Aux yeux des minéralogistes, l’amiante n’est pas vraiment un minéral : c’est plutôt un terme générique servant à désigner certains minéraux fibreux qui résistent au feu dont la chrysotile. Et, savez-vous que c’est le Vénitien Marco Polo qui perça (au 13ème siècle) le mystère du « lin incombustible » lors d’un séjour en Chine en découvrant que les fibres viennent d’une pierre extraite de la montagne et non de la salamandre comme il en était alors question… Les légendes vont bon train et on raconte que le fameux Benjamin Franklin (1876) possédait une « bourse faite de pierre d’amiante » provenant de la région « septentrionale de l’Amérique ». Selon les premiers découvreurs, l’amiante se présentait comme « une pierre étrange, de couleur verte, qui se brise facilement du bout de l’ongle en donnant quelque chose ressemblant à de la soie ». Les premiers travailleurs de l’amiante sont des canadiens français peu instruits et peu qualifiés. En 1977, le Parlement Européen adopte une résolution déclarant l’amiante cancérigène… En 1991, il revoit sa position en privilégiant son usage contrôlé plutôt que son bannissement. Pour sa part, la France en interdit l’usage en 1997… Internet :
http://www.mmmtm.qc.ca
Le site Historique de Kinnear’s Mills
Par la Route 267 Nord, Chemins Craig & des Erables, on atteint Kinnear’s Mill. C’est l’histoire d’un canton colonisé par les écossais issus de la culture celte, notamment des régions des Highlands et des îles de l’Ouest. Les Anglais et les Irlandais du Nord leur ont succédé apportant eux aussi leurs croyances. La plupart parlaient le gaélique qui, au 19ème siècle, était la 3ème langue européenne parlée au Canada. Pittoresque, le village a conservé ses 4 églises : presbytérienne, méthodiste, anglicane et catholique. La présence d’une église méthodiste s’explique par l’absence de frontières clairement définies entre le Canada et les USA.
Ce n’est que vers 1870 qu’on vit arriver les premiers colons français. L’histoire des deux communautés est racontée par des animateurs costumés réunis autour d’une association de sauvegarde du patrimoine. Germain, le responsable de l’équipe nous explique : « Voilà huit ans que nous guidons les visiteurs à travers un passé que nous avons reconstitué. Nous écrivons nos scénari dans lesquels évoluent des personnages fictifs mais frappants d’authenticité »… Tout ce petit monde évolue de maison en maison mais surtout de lieu de culte en lieu de culte évoquant la rudeur de la vie, la tragédie de l’exil, le long voyage…
Les mélodies nostalgiques laissent aussi reprendre le dessus à une musique gaie genre country… Preuve évidente qu’après les épreuves la joie de vivre peut revenir. L’équipe est composée de deux filles, Marie-Joëlle et Johannie et de deux garçons, Germain et Etienne. L’histoire touchante du village de Kinnear’s Mills est celle banale des déracinés qui ont adoptés une nouvelle terre… D’ailleurs, à propos de terre, Germain a tenu à nous faire visiter le cimetière : les écossais avaient pour usage de planter un arbre sur la tombe de leurs défunts pour leur rendre hommage. Isabella et Andrey Mc Cauley, morts en 1884 sont désormais séparés par l’arbre qui a grandi démesurément entre les deux tombes ! Courriel :
heritagekm@bellnet.ca
Saint-Jacques-de-Leeds : un village pittoresque
Reprenons l’itinéraire par les Chemins Craig & Gosford, Route 269 Est : nous voilà à Saint-Jacques-de-Leeds colonisé au début du 19ème siècle par les Britanniques. Une balade bucolique vous fera découvrir les édifices restés en état de parfaite conservation : l’église anglicane Saint-James, blanche au toit vert ; le Rectory Alexander, les deux écoles ou encore les cimetières protestants…
Le Musée Marius Barbeau à Saint-Joseph-de-Beauce
Par les Routes 271 Sud, 112 Est et 276, nous voici à Saint-Joseph-de-Beauce où nous attend la visite du Musée Marius Barbeau sis dans le couvent classé Monument Historique. Des fenêtres, on aperçoit la rivière Chaudière dont les débordements aussi capricieux que catastrophiques laissent très fréquemment toute la région les pieds dans l’eau.
La ville (Internet :
http://www.saintjosephdebeauce.qc.ca ) est désignée comme Capitale Culturelle du Canada en 2006. La Directrice du Musée, Johanne Lessard, est fière de présenter cette infrastructure culturelle, l’une des plus importantes de la région : « Il y a 25 ans, dit-elle, que nous oeuvrons pour mettre en exergue notre patrimoine artistique, historique et ethnologique. Le nom de notre musée est celui d’un fils de la région, Marius Barbeau, ethnologue, anthropologue, spécialiste des cultures autochtones, linguiste… qui contribua à l’inventaire documentaire de la civilisation traditionnelle du Québec et du Canada.
Né en 1883 à Sainte-Marie en Beauce, il est mort en 1969 à Ottawa. Nous avons voulu rendre ainsi hommage à ce grand humaniste qui affirmait : « … Notre art moderne ne pourra se développer de façon originale si nos artistes, nos créateurs d’aujourd’hui, ne connaissent pas leur folklore, leurs traditions ». Le musée renferme de nombreuses collections d’objets du quotidien, d’objets ayant trait à la religion, de céramiques (jadis la Beauce était réputée pour cet artisanat), des meubles…. Et aussi des expositions temporaires de peintres, photographes, sculpteurs… Internet :
http://www.museemariusbarbeau.com
La Cache à Maxime
Après toute cette riche nourriture culturelle, petite halte gustative à la « Cache à Maxime » à Scott (Route 173 Nord) qui allie une petite production de vin à un lieu événementiel installé dans un cadre champêtre. Là, vous pourrez déguster les produits du terroir mitonnés par le Chef, Christophe Busson, participer à un dîner-spectacle sur la grande terrasse, organiser une fête familiale ou professionnelle…
Découvrir le vignoble et faire une dégustation avec le sympathique Denis Begin à la fois guide et sommelier ; apprécier le miel d’Emilie, en savoir plus sur la brique de Scott… Et enfin, visiter la Boutique « Les Trésors de Maxime » proposant les réalisations de 130 producteurs en agroalimentaire et en artisanat décoratif. Internet :
http://www.lacacheamaxime.com
Pour finir la journée, rendez-vous à Sainte-Marie au Gîte du Passant Niapisca où Réjean Lavoie fera tout pour vous faire passer un séjour agréable. Il a aménagé tout le sous-sol de sa maison pour le transformer en immenses chambres d’hôtes avec tout le confort rêvé. Le matin, petit-déjeuner convivial où se retrouvent les voyageurs. Internet :
http://www.niapisca.com
Par la Route 171 Nord, on arrive à la Route 132 Ouest, appelée Route des Navigateurs. Le Domaine Joly-De-Lotbinière qui renferme l’un des plus beaux jardins du Québec (voir article par ailleurs) est notre première étape de la journée.
Montmagny, capitale de l’oie blanche
En longeant le Saint-Laurent par la Route des Navigateurs (132) empruntée depuis l’époque de Jacques Cartier, on arrive sur la côte sud à Montmagny capitale de l’oie blanche puisque la petite ville reçoit, à chaque flux migratoire, printemps et automne, près d’un million de ces voyageurs ailés devenus bien encombrants eu égard leur prolifération exponentielle.
Le Centre des Migrations dédié à la migration de l’oie blanche vous expliquera tout sur ces oiseaux qui parcourent près de 4.000 km chaque printemps pour se rendre dans l’Arctique Canadien. Ils profitent du court été pour se reproduire et élever leur progéniture. A la naissance, début juillet, les oisillons pèsent 80 grammes… 45 jours plus tard, ils auront atteint les 2 kg ! Début septembre, les familles quittent l’Arctique pour la Côte Est Américaine, destination la Caroline du Nord. Pour se reposer et faire le plein d’énergie : escale, en court de route, à Montmagny ! Les jeunes sont facilement identifiables à leur couleur grisâtre tandis que les adultes – mâles et femelles – sont blancs avec le bout des ailes noires. Outre le côté pédagogique, le Musée renferme une Unité de Recherche sur les Oiseaux Migrateurs. Les visiteurs peuvent aussi visionner le film « Lumière des oiseaux » tourné dans le Grand Nord. Internet : http://www.centredesmigrations.com
Une ville qui célèbre le piano à bretelles !
A Montmagny, on joue de l’accordéon depuis toujours et on aime tellement cet instrument qu’on lui a dédié un musée tout entier. Situé dans la belle demeure du Manoir Couillard-Dupuis (1800), le musée évoque l’histoire de l’accordéon, en exposant les premiers exemplaires dont l’un de 1880 en provenance d’Allemagne. Le brevet d’invention a été donné en 1829 à un inventeur viennois fabricant d’orgues et de pianos qui l’intitula « accordion ». Ce musée a été imaginé par Raynald Ouellet, un accordéoniste de Montmagny.
« Il reçoit les visiteurs depuis 1992 nous explique Chantal Bourget, la Directrice. Il y avait deux fabriques d’accordéons à Montmagny, poursuit-elle, Joseph Messervier et Melodie. Il y a plusieurs sortes d’accordéons : le chromatique, le concertina et le diatonique, le plus populaire ici. Mais désormais les principales fabriques se trouvent en Italie. Le musée abrite aussi un centre de documentation, une salle vidéo projetant un film qui retraçe l’historique de l’instrument et une boutique de souvenirs.
Notre événement annuel est le « Carrefour Mondial de l’Accordéon » dont la 18ème édition se tiendra du 31 août au 4 septembre prochain. Il accueillera des accordéonistes de renom venus du monde entier pour célébrer tous les thèmes : du classique au swing en passant par le jazz ou le musette des guinguettes des bords de Marne… Une manifestation qui reçoit, chaque année, de plus en plus de festivaliers ». Internet :
http://accordeon.montmagny.com
Gîte du Passant à Montmagny : « Auberge La Belle Epoque »
La vieille maison de bois existait déjà (d’après des écrits) en 1847 ! Elle ressemble curieusement au presbytère érigé à la même époque. Après de multiples propriétaires et péripéties, le lieu est transformé en auberge en 1987. Depuis 1990, Carole Gagné, l’actuelle propriétaire, accueille ses hôtes à la « Belle Epoque » pour un hébergement de charme et une table gourmande. La cuisine est orchestrée par le Chef Lucien Dubé. Ici règnent les produits du terroir des Jardins de Malby, de la Fromagerie de l’Ile-aux-Grues et des Pêcheries Ouellet de Kamouraska. On vient de loin pour se régaler sur la terrasse ombragée de cette nourriture saine aux saveurs québécoises et européennes. Internet :
http://www.epoque.qc.ca
A suivre : Le Québec du Sud, Chaudière-Appalaches (IV)