THAÏLANDE : de Bangkok au Triangle d’Or
En partenariat avec Nouvelles Frontières, nous sommes partis à la “Grande Découverte de la Thaïlande”, telle était l’appellation de notre circuit de 14 jours. Cette belle immersion au “Pays du sourire” nous a menés de Bangkok jusqu’au “Triangle d’Or” aux confins de la Birmanie et du Laos en empruntant un itinéraire mythique qui traverse le fameux pont de la rivière Kwaï. Nous avons visité les lieux emblématiques de la civilisation thaï dont la plupart s’inscrivent au Patrimoine de l’Unesco comme Ayutthaya, Pimaï, Sukhothai… Des lieux dédiés au bouddhisme et à la méditation, loin des clichés balnéaires auxquels on associe généralement ce pays.
Des temples somptueux ou “wats” polychromes, dorés, rouges… des statues de Bouddha créées dans tous les matériaux et aux différentes postures : debout, assis dans la position du lotus ou allongé, chacune ayant sa signification propre… Une leçon d’histoire des civilisations contée avec passion et enthousiasme par Shiva, notre guide francophone “Nouvelles Frontières” durant tout le séjour.
Au-delà des monuments, nous avons aussi découvert des paysages de montagne, des curiosités géologiques, une Thaïlande rurale – où vivent des tribus – qui cultive le riz, l’ananas, ou encore l’orchidée dont 1300 espèces poussent en liberté ! Minutieusement, Shiva nous a expliqué son peuple, son évolution, ses coutumes avec lucidité et en évitant la langue de bois :“Khop khoen kha” (Merci !)
La Thaïlande (Royaume de Siam jusqu’en 1939) qui fait partie des “Tigres” de l’Asie du Sud-Est n’a jamais été colonisée (Contrairement aux pays limitrophes !) et a conservé une culture et un patrimoine uniques. C’est un pays qui oscille entre bouddhisme et royauté comme en attestent les couleurs du drapeau : rouge pour la Nation, blanc pour le Bouddhisme et bleu pour la Monarchie. D’ailleurs le vieux roi, (Bien que protocolaire comme la Queen Elisabeth d’Angleterre) est l’objet d’une quasi vénération. Né le 5 Décembre 1927 (aux USA) , Bhumibol Adulyadej (Qu’on traduira par : “Force de la terre et pouvoir inégalé”) accéda au trône en 1946 sous le nom de Rama IX. Le 9 Juin 2014, il fêtera ses 68 ans de règne faisant de lui le plus ancien monarque du monde ! Son épouse, Sirikit (Née en 1932) est également très appréciée de son peuple grâce à ses engagements humanitaires : présidence de la Croix Rouge, soutien aux réfugiés cambodgiens, protection de l’environnement, amélioration des conditions de vie des femmes à la campagne, éducation en zone rurale ou encore promotion de la culture thaïlandaise.
75% des Thaïlandais appartiennent à l’ethnie thaïe. Ils sont bouddhistes à 95% et cohabitent avec une large mosaïque ethnique : les Sino-Thaïs qui constituent le groupe le plus important (14% de la population) et que l’on retrouve dans tout le négoce, suivis par les Malais (3,5%). Les 7,5% restants se répartissent entre des petits groupes : Vietnamiens, Indiens, Khmers, Môn, Laotiens et diverses tribus montagnardes comme celles que nous avons pu rencontrer au Nord.
Bangkok, une métropole de 9 millions d’habitants
bouillonnante et dynamique
Notre circuit commence par Bangkok où nous atterrissons à l’Aéroport International Suvarnabhumi inauguré en 2006. Nous sommes accueillis, par Shiva, une jeune femme souriante et disponible qui sera constamment à l’écoute attentive de chacun…
Bangkok est une ville relativement récente puisqu’elle fut fondée en 1782 par Rama 1er sous le nom de “Cité des Anges” (Krung Thep en Thaï). Le 1er site que tout voyageur se doit de visiter à Bangkok est le Grand Palais. Construit en 1782 par Rama 1er, ce Grand Palais est ceint par un mur de 1.900 mètres. C’était le centre administratif de la monarchie ainsi que le lieu de résidence du monarque. Un ensemble architectural remarquable fait de palais et de temples aux sculptures et fresques monumentales recouvertes d’ors et de couleurs étincelantes. Aujourd’hui s’y déroulent encore quelques cérémonies protocolaires mais les monarques ont choisi de résider au Palais Chitrlada qui bénéficie d’un immense parc abritant les éléphants blancs royaux.
Parmi les temples, le Wat Phra Kaeo (Chapelle Royale) abrite le Bouddha d’émeraude, le plus vénéré du pays. La légende dit qu’à l’origine ce bouddha de stuc qui se trouvait dans le nord du pays (Chiang Rai), subit la foudre en 1434 ce qui occasionna la destruction de la première couche de stuc doré révélant le matériau précieux (du jade) dont était faite la statue. De nombreuses péripéties firent voyager la relique qui finalement arriva à Bangkok en 1785. Il est tout petit sur son piedestal (75 cm de haut) qui lui, arbore 11 mètres ! Il possède trois costumes d’or et de pierres précieuses qui sont changés par le roi au cours de cérémonies. Il est interdit de le photogaphier mais nous avons réussi à nous faire discrets…
Immédiatement au sud du Palais Royal, le Wat Po abrite le Bouddha couché sur son lit de mort accédant au stade suprême : le nirvana. Avec ses 45 mètres de long et ses 15 mètres de hauteur, il est gigantesque ! Les pieds du Bouddha sont incrustés de nacre symbolisant les 108 états qu’a eu à traverser Bouddha. Ce temple est aussi un centre de massage thaï traditionnel depuis 1962.
Yaowarat, “Chinatown”, le quartier chinois…
Après les visites culturelles et méditatives, nous voici propulsés dans une autre ambiance : le quartier chinois de Yaowarat est très busy avec ses odeurs d’épices, ses vieilles habitations de bois, ses échoppes de bijoutiers, ses herboristeries, ses tissus traditionnels, ses étals de nourriture non identifiée qui envahissent tout le trottoir, ses gargotes où l’on pourra déguster (ou pas !) tout ce qui existe… Il faut dire que la communauté chinoise de Thaïlande, regroupée dans ce quartier depuis le 18ème siècle, contrôle pratiquement tout le commerce !
Pak Khlong Talat, le Marché aux Fleurs
Autre pôle d’intérêt : le Pak Khlong Talat ou “Marché aux Fleurs” qui est installé le long de la rue Chak Phet mais également dans deux rues adjacentes. De jour comme de nuit, l’endroit est un vrai feu d’artifice de couleurs et de senteurs grâce à la grande variété de fleurs que l’on peut trouver en Thaïlande, en provenance des différentes provinces du pays et notamment de Chiang Mai et Chiang Rai. Les parfums dégagés par les compositions florales sont enivrants. Contraste particulièrement agréable après les effluves de nourriture frite du quartier de Chinatown… C’est le marché où viennent s’approvisionner les vendeurs de “Phuang malai”, ces jolies guirlandes de fleurs données en offrande aux temples, aux Maisons aux Esprits (Ces petites chapelles omniprésentes) mais également suspendues dans les voitures (Photo ci-dessous).
Bangkok, jadis “Venise d’Asie” avec ses khlongs…
Le fleuve Chao Phraya traverse Bangkok. La capitale Thaïlandaise fut d’abord une ville flottante : les habitations se développèrent sur les canaux appelés “Khlongs”. Bangkok fut surnommée “Venise d’Asie” ou “Venise d’Orient” en raison de ces canaux qui quadrillaient la cité. Aujourd’hui, ils ont été partiellement bouchés.
Ne restent que ceux de Thonburi où nous avons embarqué sur un “Long-tail boat”, longue et mince barque au moteur pétaradant pour une petite ballade au fil de l’eau en fin de journée… Labyrinthe aquatique qui dévoile un univers étrange de maisons sur pilotis, villas chics avec jardins privatifs, temples, bicoques déglinguées… Tout un monde à l’image de la diversité de la métropole thaïlandaise !
Le Marché Flottant de Damnoen Saduak
Ce matin, nous quittons Bangkok pour nous rendre au marché flottant de Damnoen Saduak (Floating Market) situé à 100 km au sud-ouest de la capitale. La balade en pirogue à travers les canaux et une végétation luxuriante est particulièrement agréable alors que la chaleur accablante n’a pas encore fait son apparition… Il semble que ce marché ait été recréé spécialement pour le tourisme mais il reste tout de même intéressant à visiter car il nous raconte cette vie qui existait réellement quand les moyens de communication s’inscrivaient au fil de l’eau ! Ici, les paysannes viennent vendre leur production tôt le matin. Elles préparent, avec dextérité, les mets sur leur étroites embarcations ou “sampans” : de grandes poëles à frire où frémit l’huile de cuisson des beignets de bananes frétillent sur la frêle embarcation, risquant à chaque geste, le renversement sur la cuisinière…
La plaine centrale et le Pont de la Rivière Kwaï :
“Hello le soleil brille…”
Le car se dirige maintenant vers la Plaine Centrale : c’est le grenier à riz de la Thaïlande blottit dans la plaine alluviale du fleuve Chao Phraya. Nous voici au fameux Pont de la Rivière Kwaï datant de la Deuxième Guerre mondiale qui doit sa renommée au cinéma. En effet, le roman de Pierre Boulle (datant de 1952) a été porté à l’écran (avec Alec Guiness) par David Lean en 1957. Le film (Qui remporta 7 Oscars en 1958 à Hollywood dont celui du Meilleur Acteur) retrace la souffrance des soldats alliés prisonniers, obligés par les Japonais de construire une ligne de chemin de fer de 415 kilomètres de long pour relier la Thaïlande à la Birmanie, alors que les Japonais occupaient cette zone. Cette liaison a été surnommée « Voie Ferrée de la Mort » (Death Railway) car elle a coûté la vie à des dizaines de milliers de travailleurs enrôlés de force dont 16.000prisonniers de guerre alliés réduits en esclavage. Près d’un quart de ces travailleurs forcés succombèrent d’épuisement et de maladies. Le point sensible était la construction de ce pont sur la rivière Kwae Yai, dont la première version en bois a été terminée le 17 octobre 1943 à Kanchanaburi. Des restes de ce pont en bois sont conservés dans le Musée la Seconde Guerre mondiale.
Le pont métallique, toujours opérationnel depuis sa construction, est édifié avec les matériaux d’un autre pont démonté à Java, en Indonésie, et amené sur place, près de la confluence des rivières Kwaï Yai et Kwaï Noi à environ trois kilomètres au nord de la ville de Kanchanaburi. Celu-ci fut bombardé en juin 1945 et les deux travées centrales détruites. À titre de dommages de guerre, les Japonais restaurèrent les deux travées centrales à la fin du conflit. Tous les cinéphiles connaissent la cultissime musique sifflée du film “Hello le soleil brille”… On se ballade sur le pont à pieds en marchant sur la voie : des plateformes permettent de s’écarter pour laisser passer les trains. On peut aussi monter à bord d’un train touristique (tracté en ses deux extrémités par une locomotive Diesel : notre photo) pour un itinéraire d’une quinzaine de minutes empruntant une gorge profonde.
Le Palais d’été d’Ayutthaya “Bang Pa In”
fréquenté par les derniers rois du Siam
Ayutthaya, ancienne capitale du Siam est un site classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La ville se trouve au confluent de la Chao Phraya et de la Pa Sak dans un méandre du fleuve, recoupé par un canal pour en faire une île. Elle fut fondée en 1350et devint la capitale du royaume du même nom. Pillée par les armées birmanes en 1569, elle fut complètement détruite en1767. Ses ruines ont été constituées en “Parc Historique d’Ayutthaya”. La ville nouvelle fut reconstruite quelques kilomètres plus loin vers l’est. La partie historique d’Ayutthaya est constituée des ruines de ses anciens temples qui représentent une quinzaine de sites dont un Bouddha couché.
Le “Palais d’été” était fréquenté autrefois par les derniers rois du Siam : à Bang Pa In, les bâtiments se définissent par une conception étonnamment variée mêlant l’architecture traditionnelle thaïe au gothique anglais. Les premiers travaux ont eu lieu en 1632, mais l’essentiel a été construit entre 1872 et 1889 par le roi Rama V (Chulalongkorn). Le « pavillon flottant » (Aisawan Dhiphya-Asana Pavilion) est particulièrement connu. Le domaine ouvert au public est très rarement utilisé par la famille royale aujourd’hui.
Le Wat Phra Si Sanphet, construit au 15e siècle, servait de temple royal, car bien qu’enclos dans une cour particulière, il était à l’intérieur de l’enceinte du Wang Luang. A l’extérieur du Wat Lokaya Sutharam, l’immense Bouddha couché est l’objet de toutes les dévotions. Revêtu du traditionnel “kesa” orange (la robe monastique), il est particulièrement imposant à la tombée du jour où nous arrivons pour le contempler !
Un temple au sommet d’un volcan !
Nous voici en route vers Khorat dont le plateau offre toute la richesse archéologique de l’apogée de l’Empire Khmer : ici, nous sommes presque à la frontière du Cambodge. Le temple de Prasat Phnom Rung fut construit (10ème siècle) au sommet d’un ancien volcan éteint depuis 900.000 ans. Le lieu dont la traduction serait “vaste montagne” était dédié à Shiva, une des divinités de l’hindouisme et symbolisait le centre de l’univers. Un escalier monumental de pierre conduit aux édifices principaux qui furent restaurés entre 1971 et 1988. Un bel endroit paisible où viennent méditer les moines !
Les artisans potiers du village de Dan Kwian
En quittant la “vaste montagne”, nous nous dirigeons vers le village de Dan Kwian, réputé pour ses poteries. Terres cuites et céramiques sont issues d’ateliers locaux ayant atteint une renommée internationale. Des objets de toutes sortes en bois ou bambou sont fabriqués artisanalement, certains potiers (nos photos) utilisant même la technique ancestrale du tour avec les pieds… La cuisson de l’argile va donner aux objets une couleur rouge naturelle à cause de la présence d’oxyde de fer.
Phimai, le plus important
temple Khmer de Thaïlande
Le Prasat Hin Phimai est le plus important temple Khmer situé dans la Thaïlande actuelle. C’est un sanctuaire du bouddhisme. Il se trouve au centre de la ville de Phimai (Muang Phimai), dans la province de Nakhon Ratchasima : Muang Phimai était jadis une ville importante de la région. Ce temple est mentionné sur une inscription datant de 1082 encore en place au temple voisin du Prasat Phnom Wan, avec le nom du roi Jayavarman VI. Une inscription datant d’environ un siècle plus tard au Preah Khan, près d’Angkor, le cite comme situé sur une des routes impériales. Le sanctuaire central pourrait avoir influencé les bâtisseurs d’Angkor Wat ! Ici aussi, l’ambiance est à la méditation… L’image emblêmatique en sera ces moines venus se recueillir au pied des arbres séculaires !
Méditer, dès son plus jeune âge…
Le “wat” est à la fois un monastère, un temple et un centre de vie communautaire. Il y en a plus de 30.000 en Thaïlande. La plupart des jeunes garçons thaïs (à partir de 10 ans) passent quelques semaines voire quelques mois dans un monastère pour être éduqués à la spiritualité. Ainsi, avons-nous pu assister à une ordination collective d’enfants qui allaient commencer leur “retraite” pour la période des vacances scolaires. Avec fierté, parents et enfants accomplissent les rituels qui vont entraîner les garçons vers la première étape de la sagesse… La remise du “kesa” aux garçons (robe orange des moines) a une importance symbolique : c’est le vêtement de la transmission remis par le maître au novice. Le lien spirituel qui unit, depuis Bouddha, le maître à son disciple.
Les offrandes au Bouddha ont aussi un sens symbolique : par exemple, les boutons de lotus représentent la pureté de ses pensées. Par ailleurs, les moines sont en quête quotidienne de nourriture : ils n’ont le droit de manger qu’avant midi et seulement des aliments qui leur sont offerts par la population.
A la frontière du Laos : le Pont de l’Amitié
En route, nous faisons halte à Lopburi célèbre pour ses macaques qui ont pris possession des vestiges des temples et semblent parfaitement adaptés à cette vie urbaine. La légende dit qu’ils sont les enfants du Dieu hindou “Kala” et qu’il ne faut pas les déranger… Aussi, est-ce avec une certaine arrogance qu’ils quémandent la nourriture aux touristes de passage achetant cacahuètes, bananes ou encore épis de maïs pour réussir leurs photos… Ces singes contribuent ainsi à l’apport économique local…
Le car poursuit son chemin vers Nong Khai sur la frontière laotienne : le pont de l’Amitié relie les 2 pays. Inauguré en 1994 et construit par les Australiens au titre de l’aide internationale au Laos, il est le premier pont enjambant le bas-cours du fleuve Mékong. Anecdote : Les Laotiens roulent à droite et les Thaïs à gauche : il faut donc changer de sens au milieu du pont ! Ce sont des feux tricolores qui assurent cette inversion…
Nous traversons à présent des vignobles : une activité très récente puisque le vin est apparu pour la première fois dans les années 90. Le “Château de Loei” est désormais réputé pour ses blancs, rouges et rosés créés à partir du cépage syrah.
Poursuite vers le Parc de Suan Hin Pha Ngam
et ses pitons calcaires
L’érosion a permis, ici, l’apparition d’un étonnant ensemble de pitons calcaires. Un joli sentier ombragé commence par un immense bouddha blanc et conduit au sommet des collines entre plantes endémiques, palmiers et arbres centenaires. Certains passages, à travers les roches, nous obligent à cheminer dans des cavités inférieures à un mètre de haut… Faut être attentifs aux obsctacles ! Cependant, la vue, à l’arrivée, mérite bien l’effort : un superbe paysage dégagé hésitant entre vert et ocres s’offre aux objectifs.
Sukhothaï, inscrite au Patrimoine de l’Humanité
Sukhothaï, ancienne capitale du Royaume du Siam, est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La grande civilisation qui se développa dans le royaume (13/14èmes siècles) forgea ce que l’on appelle le « style Sukhothaï ». On attribue au royaume de Sukhothaï l’invention et le développement de la plupart des caractéristiques uniques de la culture siamoise.
Parmi les personnages emblématiques, le roi Ramkhamhaeng est considéré comme le père fondateur de la Nation Thaïlandaise. Les nombreux exemples de sculptures, de peintures murales et d’éléments de décoration trouvés dans l’ensemble de temples et des monastères abandonnés témoignent de cette richesse créative. Le parc est immense et mériterait, à lui seul, toute une journée de flânerie…
Il y a d’ailleurs la possibilité de le parcourir à bicyclette entre lacs, allées et statuts géantes de Bouddha… Mais nous n’avons pas le temps : d’autres merveilles nous attendent !
En quittant Lampang, arrêt à l’Agro-Tourisme “Village Pine-Apple Tumbol Bansadet”. La production mondiale d’ananas a progressé de 37% entre 2001 et 2011. La Thaïlande a multiplié par 5 sa production depuis 1961 augmentant de 25%. C’est le 1er Pays exportateur au monde pour la conserve d’ananas. Cette ferme est entièrement consacrée à la culture du délicieux fruit jaune.
Le sublime “Temple Blanc” ou Wat Rong Khun
Situé à 13 km au sud de Chiang Rai, il ne faut pas râter le Wat Rong Khun. Le “Temple Blanc” (Son autre appellation) a été construit à partir de 1998 par Chalermchai Kositpipat, artiste thaï de renommée internationale qui a voulu honorer Rama IX, roi actuel de Thaïlande, sa ville natale mais aussi sa religion, le bouddhisme. En rupture avec la plupart des autres temples, le Wat Rong Khun est d’une blancheur extraordinaire symbolisant la pureté du bouddhisme. Les morceaux de miroir dont il est incrusté suggèrent la réflexion de l’illumination.
Pour y arriver, vous devrez passer entre deux crocs géants et un lac parsemé de créatures des enfers dont les mains tendues veulent vous engloutir. C’est une des constructions les plus étranges conçues par l’homme.
Peut-être pouvons-nous y trouver une certaine analogie avec la “Sagrada Familia” de Gaudi à Barcelone ? Les similitudes ? Un temple expiatoire dont l’architecture fantasque sort de l’imaginaire de l’artiste : l’un catholique, l’autre bouddhiste… Gaudi souhaitait que son oeuvre reflète “l’histoire et les mystères de la foi chrétienne”, un véritable hymne à Dieu, comme Kositpipat veut voir dans la sienne, l’hommage au Bouddha et à son pays.
Le Temple Blanc devait être achevé en 2008, mais les travaux ont pris un énorme retard. L’ensemble comprendra 9 bâtiments qui constitueront la vision du paradis bouddhiste sur terre telle que l’a imaginée l’artiste. Le financement du temple est assuré par les dons et la vente des peintures de celui-ci, exposées et vendues dans un bâtiment annexe. “Je veux, dit Chalermchai que les gens du monde entier viennent ici admirer mon travail comme ils vont au TajMahal ou à Ankor Wat !
Je veux consacrer tout le temps qui me reste à cette oeuvre qui vraisemblablement ne sera achevée que 60 ou 90 ans après ma mort”. Agé de 59 ans – Il est né en 1955 à Chiang Rai – il souffre aujourd’hui d’un cancer qu’il soigne par la méditation… La relève est assurée par une équipe d’architectes, peintres et designers formés par le Maître. Suivant le souhait de l’artiste, l’accès au temple est entièrement gratuit. A ne manquer sous aucun prétexte !
Les tribus des montagnes et les femmes-girafes
Ce matin, nous nous dirigeons vers Phayao et son magnifique lac naturel aux rivages montagneux. Arrivée à Chiang Rai où fut découvert, en 1432, le fameux Bouddha d’Émeraude que l’on peut admirer à Bangkok (Voir plus haut : Palais Royal)
Nous embarquons pour une croisière en pirogue à moteur sur la rivière Kok afin de rejoindre le village de la tribu Karen, groupe ethnique minoritaire aux origines birmanes. Parmi ces tribus, la “Padaung” est connue pour le long cou des femmes à cause du collier à spirales qu’elles revêtent dès l’âge de 5 ans.
Le village semble être agencé uniquement pour recevoir les touristes… En fait, une espèce de “Girafe-Land” où la guide paie discrètement l’autorisation de photographier… Oui, c’est très photogénique ces longs cous bizarres et les belles couleurs des costumes…
Oui, les femmes tissent en “live” les écharpes qu’elles vendent aux visiteurs… Oui, le village est mignon avec ses habitations de bambou et sa rue principale en terre battue… Mais ces horribles colliers qui déforment les cervicales ne sont-ils pas des “parures esthétiques” d’un autre âge ? Avons-nous besoin, au 21ème siècle, de voir des femmes (et même des petites filles !) ainsi prisonnières d’un carcan ancestral ?
On pourra essayer d’avoir bonne conscience en se disant que l’apport économique de l’exhibition contribuera – peut-être – à leur éducation et à l’éradication de telles pratiques… Le reproche majeur que l’on peut faire à la Thaïlande est bien cette exploitation touristique poussée à l’extrême…
Le Triangle d’Or aux confins du Mékong
Nous sommes à Chiang Saen, paisible petite ville située au bord du Mékong, aux confins du Laos, de la Birmanie et de la Thaïlande. Ici, on visite le “Musée de l’Opium” qui est désormais interdit de plantation dans le pays !
L’opium qui signifie « Jus de fruit » était utilisé en méditerranée comme médecine ou narcotique dès 1000 avant J.C. (Grèce, Rome, Perse, Egypte…). A Chypre, on a retrouvé des pipes à opium datant de 3000 ans. L’enivrante substance est même mentionnée dans “L’Iliade & L’Odyssée” (Chapitre Hélène de Troie). Le père de la médecine, le Grec Hippocrate, en fait déjà état. On pense que c’est vers 356 Avant J.C. qu’Alexandre le Grand l’importa d’Inde vers la Chine.
Au cours des 19ème et 20ème siècles les tribus chinoises ont transporté l’opium vers le « Golden Triangle » dans les montagnes Thaï, Laos, Myanmar (Cambodge). Ce fameux triangle est donc le lieu où a prospéré la culture du pavot jusqu’aux années 70. Aujourd’hui, les sulfureuses fleurs rouges ont été arrachées et le gouvernement thaïlandais fait une chasse sans merci aux trafiquants.
Depuis les années 80 de nouvelles cultures (choux, thé, café) remplacent le pavot : le roi joue un rôle très actif dans cette reconversion… Mais de l’autre côté de la frontière, en Birmanie, les plantations de beaux “coquelicots” sont encore d’actualité !
Chiang Mai, la “Rose du Nord”
Bien que 45 fois plus petite que Bangkok, Chiang Mai compte presque autant de temples érigés entre les 13ème et 16èmes siècles. Son surnom lui vient d’une double douceur : de son climat et de ses habitants hospitaliers et chaleureux.
A la périphérie de Chiang Mai, le village de Sankhamphaeng offre toute la diversité de l’artisanat du Nord : soieries et tissages, travail du bois (surtout le tek), bijoux et pierres précieuses, argenterie, ombrelles de papier huilé… De génération en génération, les artisans se transmettent le savoir-faire pour la création d’objets uniques dans le respect des traditions. L’occasion de rapporter quelques souvenirs pour tous les budgets !
A dos d’éléphant au “ Mae Taeng Elephant Park”
Nous allons clôturer notre long circuit par la visite d’un camp de dressage qui organise aussi les ballades à dos d’éléphant et la descente en radeau de la rivière Taeng.
Une loi protège les éléphants depuis 1921 mais les déforestations successives remettent en question leur survie à l’état sauvage. Ils sont domestiqués depuis des siècles pour les travaux agricoles mais sont avant tout respectés : leur importance spirituelle vient de “Ganesh”, le Dieu Hindou du savoir qui écarte ou crée les obstacles. Il est représenté par un jeune garçon à tête d’éléphant. Depuis le 13ème siècle, l’éléphant blanc “Chang samkhan” (En fait, il est albinos) est sacré et ne peut appartenir qu’au souverain car il incarne son pouvoir.
Ici, aussi, tout comme au village des femmes-girafes, le tourisme est poussé à son paroxysme… Il n’y a pas de répit pour les pachydermes qui transportent leurs lourdes nacelles à bord desquelles ont pris place les touristes… Une polémique gonfle sur le Net (et dans les médias) quant-à la maltraitance dont seraient l’objet les éléphants de Thaïlande victimes de la manne touristique.
Nous n’avons pas pu vérifier (ou infirmer) ces allégations dans le temps qui nous était imparti mais nous osons espérer que les Thaïs, bouddhistes convaincus donc très respectueux de tout être vivant, sont majoritairement hostiles à toute brutalité envers leurs “employés” à quatre pattes…
Manger des insectes… ou pas ?
Aujourd’hui, manger des insectes est très “tendance” en Thaïlande. C’est sur le marché de Chiang Mai que la douce Shiva a voulu nous initier à cette inattendue dégustation… Le jour où les Français seront “entomophages” (Eh oui, c’est ainsi qu’on appelle les mangeurs d’insectes !) est encore éloigné !
Alors cette belle friture ? Opterez-vous pour un ver, une blatte, une sauterelle ou un bon gros scorpion… Quelque 200 espèces font ainsi le régal des Thaïs… De plus ils sont riches en protéines et pauvres en matières grasses… M. Dukan recommanderait ! En ce qu’il me concerne, je n’ai pas eu le courage de tester mais la plupart de mes compagnons de route ont été moins timorés et n’ont pas franchement détesté : certains même, ont remis ça ! Ah, le craquement du scorpion sous la dent… Il est pas encore venu le jour où le crissement du cafard en bouche remplacera celui des chips ou des cacahuètes !
Après la ballade en radeau et la visite de la “Ferme aux Orchidées”, voici l’heure du retour… Les deux semaines sont passées si vite ! Dernière expérience, mais pas des moindres : le trajet Chiang Mai/Bangkok (Moins de 800 km) en train de nuit ! Une véritable épopée prévue pour durer 12 heures et qui mettra finalement plus de 15 heures à cause d’obstacles inattendus sur les voies ferrées traversées nous dit-on… La climatisation est à fond et la nuit glaciale dans les couchettes. L’occasion d’échanger des adresses, des impressions, des photos… Une belle aventure s’achève qui laissera à tous le souvenir d’un très beau voyage partagé.
Informations sur le Circuit Nouvelles Frontières “Grande découverte de la Thaïlande” : Toutes les Infos et Réservations sur le site : www.nouvelles-frontieres.fr
*** Remerciements : Un grand merci à Virginie Barjaud, Attachée de Presse à Nouvelles Frontières qui s’est occupée de la logistique de notre voyage. Merci aussi à Shiva (Sivaporn Faungtong) qui fut une excellente guide et une précieuse compagnie. Merci aussi à tous les clients de NF qui ont participé à ce voyage dans la bonne humeur et la convivialité.
Ce qu’ils pensent de leur voyage…
Nous avons recueilli quelques témoignages auprès de nos compagnons de route qui avaient choisi “La Grande Découverte de la Thaïlande” avec Nouvelles Frontières
Les Ardéchois Odile & André :
“Nous avons adoré échapper au tourisme de masse…”
“Ce circuit est original : il allie le pittoresque et l’authenticité. Le passage traditionnel à partir de Bangkok vers Damnoen Saduak et son marché flottant, Ayutthaya classée au patrimoine mondial ou le Pont de la rivière Kwaï respecte le survol des sites très fréquentés. En revanche, l’accès au Triangle d’or se fait par un détour vers l’Est du pays avec les tombes préhistoriques de Ban Prasat ou les vignobles de Loeï. Le dépaysement vaut surtout par les nuits hors de l’hôtellerie ordinaire dans des bungalows sur les magnifiques sites de Kanchanabori (Isolement hors du temps et au cœur de vallées moins accessibles). L’autre nuit à l’Hôtel-bungalows Huai Khum Resort est dépaysante par son accès en pirogue et son environnement de tribus montagnardes. La suite du programme au Triangle d’Or permet de rejoindre les autres voyageurs arrivés par une route plus directe et plus confortable. La Thaïlande est un pays où la gentillesse et la serviabilité dominent, même si l’on ne ressent pas toujours l’unité du pays à cause des diversités ethniques, la menace des grands voisins (dont la Chine) est palpable”.
Josiane et André de la Région Parisienne :
“La gentillesse des Thaïs…”
– Que pensez-vous de ce circuit ? Fatiguant à cause des nombreuses heures de transport…En revanche, le niveau d’hôtellerie offert est très correct pour le pays . Nous avons appris beaucoup sur le mode de vie des gens, vu de très belles choses. Des leçons a prendre sur le calme et la gentillesse de ce peuple . Notre guide, Shiva, était agréable, bienveillante, cultivée, pleine d’humour… Et ce qui est un “plus” avait une parfaite connaissance de l’histoire et de la culture thailandaises…
– Que retenez-vous du voyage ? Nous pensons que la Thaïlande a perdu de son authenticité et joue trop à fond la carte « Tourisme ». – Pensez-vous refaire des circuits avec NF ?Cetainement, mais nous les choisirons plus courts avec extension “Détente” de quelques jours pour recharger les batteries !” .
Martine, infirmière à Bordeaux :
« J’ai aimé la Thaïlande hors des sentiers battus”
“Tout le monde me vantait les mérites des plages idylliques du sud… Alors j’ai voulu découvrir une autre Thaïlande, à la fois plus culturelle et plus authentique. Je ne suis pas déçue ! Même si parfois le réveil du matin était un peu dur, nous avons vu énormément de choses et goûté aux saveurs de la cuisine thaï et tout cela dans une bonne ambiance grâce à notre guide, Shiva, qui nous a même appris une comptine en Thaï dont j’ai retenu le titre “Chang” (Eléphant !)… J’ai testé le fameux collier à spirale des femmes-girafes et peut vraiment témoigner que c’est très inconfortable comme parure… Même si celui qu’essaient les touristes semble allégé !!! Alors, je rêve du jour où celui-ci sera remplacé définitivement par un collier d’orchidées au cou des petites filles de la tribu Padaung… »
Les Hôtels “Coups de coeur” du voyage
Parmi les nombreux hôtels sélectionnés par Nouvelles Frontières dans lesquels nous avons séjourné au cours de ce circuit, certains ont particulièrement retenu notre attention. Nous vous les recommandons :
Hôtel River Kwaï Jungle View à Kanchanaburi (Bungalows sur la rivière et sur pilotis). C’est un hôtel flottant installé sur la rivière Kwai entouré par la forêt tropicale. Il propose des chambres respectueuses de l’environnement aménagées sur un radeau de bambou.
Hôtel Hermitage à Korat : Situé dans un magnifique parc paysager entouré d’étangs et de rivières, cet hôtel, à l’édifice blanc et doré et au style traditionnel thaï a beaucoup de charme.
Hôtel Huai Khum Resort à Thaton : un hôtel incroyable fait de bungalows de bois au coeur de la forêt et accessible uniquement en pirogue ! Le lieu est vraiment à recommander pour cette impression de paix et de tranquillité, loin de toute agitation… Nous y serions volontiers restés plus qu’une nuit !
Hôtel Mercure à Chiang Mai : Très bien situé pour faire ses derniers achats avant le retour en France. Piscine extérieure sur le toit.
BONNE ANNÉE 2556 !
Songkran : le Nouvel An fêté le 13 Avril 2014
Nous étions en Thaïlande pour célébrer l’arrivée de 2556 ! Les Thaïlandais fêtent trois fois la nouvelle année : le 1er janvier avec le reste de la planète, en février au moment du Nouvel An Chinois, et en avril avec Songkran. La Thaïlande vient d’entrer dans l’année 2556. Songkran est le nom thaïlandais de la fête du nouvel an bouddhique. Basée sur le calendrier lunaire, elle est fêtée également en Birmanie, au Cambodge, au Laos et chez les Dai du Yunnan.
En Thaïlande, les réjouissances attachées à cette fête, originellement mobiles, sont désormais fixes afin de faciliter la vie civile : elles ont lieu tous les ans du 12 au 15 avril. Traditionnellement, les gens rentrent dans leur famille et font acte de respect envers leurs aînés en leur versant un peu d’eau parfumée sur les mains. Si cette tradition se perpétue, les manifestations publiques ont énormément évolué et, aujourd’hui, la fête est devenue prétexte à de gigantesques batailles d’eau dans les rues des villes auxquelles s’associent les touristes. Songkran rend hommage au rôle de l’eau dans la culture thaïlandaise, c’est pourquoi on s’asperge mutuellement en guise de bénédiction. Nous n’avons pas pu sortir nos objectifs par crainte de « mouillage »…
Cependant Songkran est avant tout une fête bouddhiste et les temples sont au cœur des festivités. Il faut s’y rendre au moins une fois durant les fêtes pour prier, faire des offrandes et asperger les statues de Bouddha d’eau parfumée afin de les purifier. Une autre tradition bouddhiste liée à Songkran consiste à bâtir des petites pagodes de sable dans les temples en gage de mérite. Le sable apporté à cet effet représente la terre qui a quitté le temple sur les plantes des pieds des gens venus prier toute l’année. Les pagodes de sable symbolisent le retour de cette terre à l’occasion du Nouvel An.
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